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Interdit

Interdit

Titel: Interdit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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Ambre,
    murmura-t-il. Si on vous blessait, je crains de saigner pour
    vous.
    Bien qu’il ait parlé à voix basse, Simon l’avait clairement
    entendu. Il regarda Ambre avec une rage difficile à cacher.
    « Sorcière de malheur. Voler la mémoire d’un homme et
    sourire ! »
    — Duncan, chuchota Ambre.
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    Son murmure était un soupir. Elle prit la main de
    Duncan entre les siennes, ignorant la masse froide de la
    chaîne.
    — Dépêchons-nous, mon sombre guerrier. J’ai déjà pré-
    paré un dîner à emporter et demandé à ce qu’on prépare
    deux chevaux.
    — Trois, corrigea Erik.
    — Venez-vous avec nous ? demanda Ambre, surprise.
    — Moi, non. Egbert, oui.
    — Ah, Egbert, bien sûr. Eh bien, nous n’aurons qu’à
    l’ignorer.
    Duncan regarda par-dessus son épaule avec précaution, ne
    voulant pas effrayer leur monture. Ils s’étaient éloignés de
    leur lieu de pique-nique, abandonnant Egbert, assoupi ; son
    cheval et celui de Duncan qui paissaient tranquillement.
    Ambre avait insisté pour qu’ils ne prennent que sa jument
    pour rejoindre le marais en douce.
    Le chemin qui quittait les doux champs de Sea Home
    devint vite rude, surtout pour un cheval supportant le
    poids de deux personnes. Duncan avait parfois douté de la
    route à suivre car, par endroits, le chemin semblait imprati-
    cable. Mais à bien y regarder, il y avait toujours étonnam-
    ment un autre chemin plus accessible.
    Toutefois, cela suffisait à le rendre nerveux. Visiblement,
    le cheval n’appréciait pas non plus. Ou peut-être était-il seu-
    lement mal à l’aise de transporter deux passagers.
    — Aucun signe de lui, dit Duncan en regardant de nou-
    veau devant lui.
    — Pauvre Egbert, dit Ambre, mais elle semblait amusée
    plutôt que compatissante. Erik va être furieux.
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    ELIZABETH LOWELL
    — Le « pauvre Egbert » dort de l’autre côté de cette
    crête, marmonna Duncan. Il est tranquillement allongé
    dans un champ baigné d’un soleil qui ne sait pas que l’été
    est fini. Est-ce donc un destin si dur ?
    — Seulement si Erik le découvre.
    — Si l’écuyer est aussi malin qu’il est paresseux, il ne
    dira pas à Erik qu’il s’est endormi.
    — Si Egbert était si malin, il ne serait pas aussi
    paresseux.
    Duncan éclata de rire et resserra son emprise autour de
    la taille d’Ambre. Il tenait les rênes de la main gauche, et les
    mains d’Ambre étaient nonchalamment posées sur ses bras,
    comme si elle appréciait le simple contact de son corps.
    — Quoi qu’il en soit, nous lui avons laissé votre mon-
    ture, dit Ambre. Et l’ordre de nous attendre.
    — Vous êtes sûre qu’il sait lire ?
    — Mieux qu’il n’écrit, selon Cassandra.
    — Il sait écrire ? demanda Duncan, surpris.
    — Oui, mais mal. Erik désespère de le rendre un jour
    assez doué pour pouvoir compter les récoltes, les animaux
    ou les taxes d’un château.
    — Alors, pourquoi ne le renvoie-t-il pas à son père ?
    — Egbert n’en a pas, dit-elle. Erik l’a trouvé sur un
    chemin de campagne. Son père avait été tué par un arbre
    tombé en travers de la route.
    — Erik a-t-il pour habitude de recueillir des hommes
    errants et de s’occuper d’eux ?
    — S’ils ne peuvent pas s’occuper d’eux-mêmes,
    quelqu’un doit le faire.
    — Est-ce pour cela que vous vous êtes occupée de moi ?
    demanda-t-il. Par devoir et compassion ?
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    INTERDIT
    — Non.
    Ambre se souvint de ce qu’elle avait ressenti la première
    fois qu’elle avait touché Duncan. L’intense plaisir qui l’avait
    envahie l’avait tant surprise qu’elle avait retiré sa main d’un
    coup. Avant de le toucher à nouveau.
    Et d’y perdre son cœur.
    — C’était différent avec vous, dit-elle doucement. Vous
    toucher m’a donné du plaisir.
    — Cela est-il toujours le cas ?
    Le rouge révélateur qui monta aux joues d’Ambre
    répondit à sa question.
    — J’en suis ravi, dit-il. Absolument ravi.
    Doucement, en pressant légèrement le corps délicat de
    la jeune femme, Duncan serra Ambre tout contre lui. Son
    désir pour elle, toujours présent dans son esprit, inondait
    son corps d’excitation. Pourtant, sa conscience réfrénait ce
    désir ardent.
    Il ne devait pas la séduire avant d’avoir plus de réponses
    aux questions obscures de son passé.
    Des serments inconnus le hantaient.
    Et pourtant… et pourtant.
    Il était étonnamment agréable de se promener sur cette
    terre automnale au crépuscule.

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