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Interdit

Interdit

Titel: Interdit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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Erik n’avait pas encore pris femme.
    Le parfum exotique de la myrrhe emplissait la chambre,
    s’élevant des lampes à huile dont les flammes brillantes
    transformaient les ténèbres en lumière dorée. Contre le mur
    du fond, le feu brûlait d’un bois si dur et sec qu’il n’y avait
    presque pas de fumée dans le conduit étroit qui s’éle-
    vait derrière les bûches.
    — Et grandiose ! ajouta Ambre.
    En riant, elle tourna rapidement sur elle-même. Sa robe
    dorée se soulevait et ondulait comme si elle était vivante.
    Duncan fit l’effort de ne pas s’approcher de la belle jeune
    femme d’ambre qui brûlait plus fort dans son sang que
    n’importe quel feu. Il savait qu’il ne devait pas la regarder et
    encore moins la serrer contre lui pour enfouir sa chair
    durcie dans sa douceur une nouvelle fois.
    Il était trop tôt. Duncan était trop brutal, trop guerrier
    pour que la chair délicate d’Ambre le supporte. S’il la pre-
    nait de nouveau, et qu’il voyait son sang sur son corps, il ne
    savait comment il réagirait.
    Son silence et son air grave ternirent le plaisir d’Ambre
    dans cette chambre luxurieuse.
    ELIZABETH LOWELL
    — Vous n’aimez donc point ? demanda-t-elle, inquiète,
    en montrant la pièce.
    — Ce n’est pas cela.
    — Vous avez l’air si sévère. Est-ce que… vous vous sou-
    venez de quelque chose ?
    — Oui.
    La peur transperça Ambre.
    « C’est trop tôt ! S’il se souvient maintenant, tout sera
    perdu.
    » Et je serais perdue aussi. »
    — De quoi vous souvenez-vous ? demanda-t-elle à voix
    basse.
    — De la vue de votre sang sur mon corps.
    Elle fut si soulagée que la tête lui tourna.
    — Oh, cela, dit-elle. Ce n’était rien.
    — C’était votre virginité !
    — J’ai donné plus de sang à une sangsue, dit-elle, sou-
    riant en se rappelant la réaction de Duncan face à sa propre
    blessure. Et vous aussi, sombre guerrier. Vous me l’avez dit
    vous-même.
    Involontairement, il lui rendit son sourire. Sans un mot,
    il regarda autour de lui, mais ses yeux ne cessaient de se
    poser sur le lit conjugal.
    Il était assez grand pour un homme de la taille de
    Duncan — ou de celle d’Erik. C’était un lit à baldaquin aux
    lourds rideaux dans des tons or, vert et indigo. Une magni-
    fique couverture de fourrure était tirée sur des draps d’un
    lin si fin qu’ils étaient plus doux que le duvet qui remplis-
    sait le matelas. La doublure de dentelle des draps était extra-
    ordinairement fine, comme si on avait tissé des milliers de
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    INTERDIT
    flocons de neige en un motif qu’aucun feu ne pourrait jamais
    faire fondre.
    — Avez-vous jamais vu une telle parure ? demanda
    Ambre, voyant qu’il observait le lit.
    Mais à l’instant où ces mots quittèrent ses lèvres, elle les
    regretta. La dernière chose dont elle voulait parler était la
    mémoire de Duncan.
    Ou son absence de mémoire.
    — C’est très beau, dit-il. Erik est un seigneur généreux.
    Cette pièce est plus une chambre de seigneur que celle d’un
    sénéchal.
    — Notre mariage lui fait plaisir.
    — Oui. C’est une bonne chose.
    — Pourquoi ? s’enquit-elle, stupéfaite par la menace
    d’acier qui pesait dans sa voix.
    — Parce que je vous aurais épousée avec ou sans son
    consentement, avec ou sans ma promesse concernant votre
    virginité. Et il le savait. Il pouvait me combattre ou vous
    confier à moi.
    Il se retourna à temps pour voir l’air affligé qui se pei-
    gnait sur le visage d’Ambre. La pâleur de sa peau était telle
    que même la lumière dorée des bougies ne pouvait la cacher.
    — Vous ne devez jamais songer à combattre Erik,
    dit-elle.
    — Vous pensez donc que je suis un si piètre guerrier ?
    — Non !
    Duncan plissa les yeux, perplexe.
    — Je vous aime tous les deux, dit-elle. Si vous vous bat-
    tiez l’un contre l’autre… Non ! Cela ne doit jamais arriver !
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    ELIZABETH LOWELL
    Duncan se rapprocha de sa femme avec une vitesse
    étonnante. Il se tenait si près qu’il pouvait sentir le parfum
    unique de résine et de roses qui n’appartenait qu’à elle.
    — Qu’avez-vous dit ? demanda-t-il d’une voix grave.
    — Si vous vous battiez…
    — Non. Avant.
    — Je vous aime tous les deux.
    — C’est mieux, mais ce n’est pas encore cela.
    Pendant un moment, elle demeura confuse. Puis elle
    comprit.
    — J’aime Erik, dit-elle en s’efforçant de ne pas sourire.
    Duncan grogna.
    — Et, murmura-t-elle, je vous aime, sombre

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