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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick McGilligan
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à Hollywood." Je ne sais pas d’où l’idée m’est venue, mais je me suis inventé. À partir de l’âge de 14 ans, je me suis mis à dire aux gens : "Plus tard, je deviendrai réalisateur." Et même quand j’étais dans le métro, je donnais des interviews devant des journalistes imaginaires. »
    « Je me rappelle que quand j’ai raconté ça à Jack, alors qu’on n’était que des débutants, il m’a répondu : "Moi aussi." C’est tout : Moi aussi. J’étais étonné. Il voyait exactement ce que je voulais dire. Il était clair que de sa façon à lui, dans un passé bien différent, il avait lui aussi décidé qu’il allait s’inventer. C’était un lien très fort entre nous. »
    Parmi les romans qu’ils rêvaient tous deux de mettre en scène, il y avait L’attrape-cœurs de J.D. Salinger. Si Jaglom, qui venait d’une famille new-yorkaise aisée, avait reçu une éducation plus proche de celle du héros lycéen de Salinger, les deux amis s’identifiaient autant l’un que l’autre à l’esprit de ce livre.
    Encouragé par Jack, Jaglom rédigea une lettre à l’attention de l’auteur reclus afin de l’interroger sur les droits d’adaptation cinématographique. Il ne reçut, bien sûr, pas de réponse.
    Les cinémas d’art et d’essai de Sunset Boulevard attiraient au milieu des sixties une foule bigarrée. Par une tranquille soirée, quand les lumières se rallumèrent et que les crédits d’un film étranger se mirent à défiler à l’écran, deux personnes, au milieu des spectateurs silencieux, se levèrent brusquement de leurs sièges et se mirent à applaudir de façon extatique tout en hurlant à l’écran leur contentement.
    Cette histoire est probablement trop bonne pour être vraie – et sert au folklore de la construction des personnages, – mais Nicholson et Bob Rafelson se plaisent à la dépoussiérer et à la ressortir régulièrement à l’occasion d’interviews.
    Puis les deux hommes (toujours d’après le folklore) vinrent l’un à l’autre, se présentèrent et allèrent prendre un café. Aujourd’hui, les intéressés disent être incapables de se souvenir du nom du film qui les a réunis. L’important, c’est la rencontre que ce film a provoqué. Car il est vrai que personne n’a jamais eu plus d’influence sur la carrière de Nicholson que Rafelson, si ce n’est, peut-être, l’alter ego de Rafelson, Bert Schneider.
    À New York, Rafelson avait été responsable scénario de l’émission d’anthologie de David Susskind The Play of the Week  ; à Hollywood, il avait fait ses débuts de producteur à Universal sur des projets qui lui ressemblaient très peu, tels que le pilote de la série télé The Wackiest Ship in the Army. Avant de se disputer, d’après la légende, avec un cadre, sur qui il aurait lancé une chaise. Rafelson était un homme robuste et il est donc possible que cet incident ait eu lieu.
    Cependant, beaucoup de choses que l’on a dites sur Rafelson relèvent du folklore. Ce jeune turc né avec une petite cuillère en argent dans la bouche aurait étudié la philosophie à Dartmouth avant d’abandonner les études. Les articles que l’on peut lire sur lui prétendent qu’avant de devenir réalisateur, il aurait été dresseur de chevaux, marin vagabond, percussionniste jazz, et – un peu comme le personnage de Jack Nicholson dans The King of Marvin Gardens  – disc jockey à l’armée alors qu’il était stationné au Japon.
    Le courant passa tout de suite entre Bob et Jack. Mais ils avaient beau s’adorer, leur relation était marquée par de constantes contradictions et disputes, ainsi que par une certaine concurrence. Leurs différends orageux faisaient partie de leur amitié.
    Tous deux étaient fans de sport et de musique. Ils avaient la même soif insatiable de femmes (et parfois les mêmes femmes). C’étaient des artistes frustrés. Chacun riait aux blagues de l’autre et ils se tapaient consciemment ou inconsciemment dans le dos. Par ailleurs, tous deux étaient de caractère mélancolique (une mélancolie qui pouvait se muer en dépression chez Rafelson) et râleur, et aimaient s’adonner à des méditations cosmiques.
    Avant même qu’il ne rencontre Nicholson, Rafelson proclamait que le cinéma était « la » forme d’art du XX e siècle (une affirmation qui n’avait bien sûr rien de très original à Hollywood). Quand, plus tard, Jeremy Larner se vit confier la tâche de plancher sur le

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