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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick McGilligan
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habillé en voyageur de commerce, et Brando, le méchant, en grosse baleine blanche.
    Chacun de leur côté, les deux acteurs avaient déjà réussi à se tirer d’affaire. Brando, jouant les saboteurs, donnait des interviews au cours desquelles il rabaissait Nicholson. Pour une publication, il affirma que Jack était moins talentueux que Robert De Niro. « En fait, je pense qu’il n’est pas si brillant que ça – pas aussi bon que Robert De Niro, par exemple. » Et pour le National Enquirer, Brando compara Nicholson, musicien classique de Cinq pièces faciles, à « un pianiste qui n’aurait qu’un doigt, jouant d’un piano qui n’aurait qu’une note ».
    Contrairement à ses habitudes, Nicholson fit lui aussi de la mauvaise publicité au film. « J’ai été blessé », déclara-t-il à un journaliste de Cosmopolitan en décembre 1976. « Le film était terriblement déséquilibré et j’ai cherché à m’y opposer. Mais bon, les acteurs ne sont pas censés s’occuper de ça, je suppose. D’ailleurs, Arthur Penn ne me parle plus parce que je lui ai dit que je n’aimais pas le film. Ce film aurait pu être sauvé dans la salle de montage, mais personne n’a écouté. »
    « Malgré le goût amer que lui a laissé sa brève rencontre avec Brando, écrivit le journaliste de Cosmopolitan, Nicholson se consolera avec l’énorme chèque – un million de dollars – qu’il a déjà touché pour sa prestation dans le film. »
    Au moment où l’on avait annoncé que Missouri Breaks serait projeté dans les cinémas en mai 1976, Nicholson avait revendu au producteur la moitié des 10 % qu’il devait toucher sur les éventuels bénéfices du film en échange d’un total garanti d’un million de dollars. Son instinct aiguisé lui avait prédit que le film serait un échec. Et les recettes au box-office se révélèrent en effet si faibles que Nicholson fut contraint de lancer des poursuites judiciaires pour récupérer son dû.
    La carrière cinématographique d’Arthur Penn, réalisateur dont les films des années 1960 et du début des années 1970 faisaient preuve de beaucoup d’ingéniosité, prit un mauvais tournant. Brando devint incontrôlable vis-à-vis de sa profession. Seul Jack réussit à tirer une leçon, nietzschéenne, de tout ceci. Jack adorait citer un adage que l’on attribue souvent à Nietzsche : « Ce qui ne te tue pas te rend plus fort. »
    Les spectateurs eurent bien vite l’occasion de comparer Robert De Niro et Nicholson avec The Last Tycoon, ou Le Dernier Nabab, film qui marqua leur unique apparition conjointe à l’écran à ce jour. L’adaptation par Harold Pinter du dernier roman inachevé de F. Scott Fitzgerald, un portrait d’un puissant magnat du cinéma dans le Hollywood des années 1930, fut mise en scène par Elia Kazan au cours de l’automne 1975.
    Sam Spiegel était, à l’instar de John Huston, dont il avait été le producteur pour L’Odyssée de l’African Queen, une légende du cinéma que Jack avait tout fait pour rencontrer. Spiegel souhaitait que Nicholson joue le premier rôle dans Le Dernier Nabab  – celui de Monroe Stahr, sorte de Irving Thalberg obsédé par le travail, « un Juif maigre, presque malingre, très cultivé et érudit », d’après les mots du réalisateur, Kazan.
    À l’origine, c’était Mike Nichols qui devait s’occuper de la mise en scène. Quand Kazan reprit les rênes, il fit clairement comprendre qu’il préférait accorder le premier rôle à De Niro, un extraordinaire nouveau venu qui avait fasciné le public dans Mean Streets, Le Parrain 2 et Taxi Driver, et qui commençait à apparaître comme le principal rival de Nicholson dans la nouvelle génération d’acteurs de cinéma. Le choix du réalisateur prévalut, même si Spiegel n’allait cesser de se plaindre à ce sujet jusqu’à la sortie du film, en novembre 1976.
    Le rôle de Nicholson – concession que Kazan avait faite à Siegel – était un petit rôle comparé à celui de De Niro. Jack serait un représentant syndical communiste portant le merveilleux nom de Brimmer xliii . Brimmer vient à Hollywood pour rencontrer le chef des studios, Monroe Stahr, et pour organiser une grève de scénaristes.
    Les moments où Nicholson et De Niro apparaissaient ensemble ressemblaient plus au choc des titans que l’ensemble de Missouri Breaks. Les acteurs partageaient de brèves scènes. De façon réfléchie et contrôlée, en accord avec

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