Jack Nicholson
Jack avait été aperçu dans les night-clubs, une liste qui comprenait, entre autres, les noms de Jude Jade, Apollonia von Ravenstein, Zou Zou et Lauren Hutton.
La « bodybuildeuse » Lisa Lyon fut à cette époque l’une de ses plus célèbres maîtresses. Lyon, qui serait plus tard être immortalisée par le photographe Robert Mapplethorpe sur une photo où elle bandait ses pectoraux nue, passa des bras de Harry Dean Stanton à ceux de Nicholson puis des bras de Nicholson à ceux de Bob Rafelson, dans cet ordre précis.
« Les divertissements, comme il disait, n’avaient rien à voir avec les sentiments qu’il éprouvait pour la femme de sa vie », écrivit un journaliste de Cosmopolitan en 1976.
Anjelica Huston commença à en avoir assez. D’autant plus qu’au moins un des deux mannequins de New York pour qui Jack avait fait office de chevalier servant était une connaissance à elle, une fille qu’elle avait elle-même présentée à Jack.
Inévitablement, des rumeurs de grossesses cachées commencèrent à naître. Dix ans plus tôt, Nicholson avait expliqué à la journaliste Nancy Collins, pour l’éphémère magazine Smart, qu’il préférait courir le risque de mettre ses maîtresses enceintes car, en produit des années 1950 qu’il était, il n’aimait pas toujours utiliser des moyens de contraception.
« Jack, si vous n’utilisez pas de moyens de contraception, en quoi la naissance d’un bébé peut-elle être considérée comme surprenante ? » demanda Collins, faisant ainsi référence à la grossesse non désirée de la maîtresse de Nicholson, Rebecca Broussard.
« La question se justifie, mais j’ai une opinion radicalement différente sur le sujet. C’est l’un des rares domaines dans lesquels je me considère plus métaphysique que pragmatique. Tout cela a beaucoup à voir avec la volonté des gens. »
« Vous avez toujours eu la réputation d’être un homme qui a plusieurs femmes dans sa vie. »
« C’est vrai. Mais il se trouve que je ne l’ai jamais prouvé en public. »
« Vous n’avez jamais insisté sur la nécessité de la contraception avec vos maîtresses ? » « Non. »
« Mais vous pourriez être une cible facile pour une femme qui cherche à faire un procès en paternité. »
« C’est vrai. Mais vous avez mis le doigt dessus. Je n’ai jamais eu de procès en paternité. »
« Comment avez-vous fait pour y échapper ? Sortilège ? Ou calculs ? » « Je ne sais pas comment évaluer ça », fut sa réponse définitive et énigmatique.
Une fois de plus, en 1976, Anjelica quitta la maison de Jack pour s’installer dans son propre appartement à Beverly Hills. Bien vite, elle fut aperçue, en public, au bras de l’acteur Ryan O’Neal.
O’Neal était un beau gosse dont la liste de conquêtes était aussi longue que celle de Warren Beatty. Le fait qu’Anjelica le quitte pour O’Neal, qu’elle aille « baiser avec un de ses meilleurs amis », d’après ses propres mots – bien qu’O’Neal ait été probablement surpris d’apprendre qu’il comptait parmi les meilleurs amis de l’acteur – était pour Jack absolument impensable, obscène.
D’après Modern Screen, « ses amis avaient essayé de lui faire gentiment comprendre qu’Anjelica, 24 ans, était peut-être trop jeune pour lui. Mais certains d’entre eux croyaient que la différence d’âge était l’une des raisons qui expliquaient pourquoi il avait l’impression qu’il devait à tout prix être en couple avec elle – ou avec une autre jeune femme tout aussi jolie ».
Jack avait beaucoup d’amis et de maîtresses, mais peut-être était-ce bien son honneur qui était en jeu. Devant les journalistes, il faisait acte de contrition, invoquant des lieux communs éculés afin d’expliquer qu’il avait besoin de femmes fortes comme Anjelica pour de complexes raisons psychologiques et émotionnelles.
« Je dépends des femmes et j’ai besoin de leur soutien, expliquait Nicholson dans une interview. J’ai besoin de leur plaire. Tout cela est lié au fait que quand j’étais bébé, je savais que ma survie dépendait d’une femme – ma mère. Et c’est toujours ce sentiment qui guide mon comportement avec les femmes de ma vie : je rattache ma survie à notre relation. »
Anjelica accompagna O’Neal dans la ville hollandaise de Deventer, en septembre 1976 ; on venait d’offrir à l’acteur un énorme cachet pour interpréter le
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