Jack Nicholson
Sanders, De plein fouet, et avait accepté de faire une série de photographies d’adolescentes (« sexy, effrontées et parfaitement humaines », d’après lui) dans le style de David Hamilton pour Vogue Hommes France.
Polanski a expliqué que l’un de ses amis connaissait une jeune candidate, que, dans son autobiographie, le réalisateur appelle Sandra (la jeune fille n’a jamais été identifiée publiquement). Sandra vivait avec sa mère à Woodland Hills dans la vallée de San Fernando. Après plusieurs rencontres avec Sandra et sa mère, Polanski fit quelques clichés initiaux de la jeune fille, qui posa topless à Hollywood Hills.
Puis le réalisateur repartit vers l’est pour les besoins de la pré-production de son film (De plein fouet se déroulait à New York). Lorsqu’il revint à Los Angeles, il organisa une autre séance photo avec Sandra dans la maison de l’actrice Jacqueline Bisset. Mais en arrivant chez Bisset avec Sandra, Polanski décréta que « la lumière, sur le versant sud-est (de la colline), où vivait Jack, était plus belle ».
Nicholson s’était absenté pour aller skier dans le Colorado. Polanski appela Helena Kallianiotes, qui vivait dans l’autre maison de la résidence, et lui expliqua ses intentions. Kallianiotes dit à Polanski qu’il pouvait entrer. De l’interphone, elle ouvrit au réalisateur et à la jeune Sandra le portail de la résidence.
Une fois dans la maison, Kallianiotes laissa Polanski et Sandra seuls. Le réalisateur servit à Sandra un peu de l’onéreux champagne Cristal de Nicholson. Puis il entreprit de la photographier topless devant la fenêtre de la véranda, blottie contre une lampe Tiffany, et enfin nue dans le Jacuzzi de Jack. À un moment, d’après Polanski, la jeune fille – peut-être à cause de son asthme, peut-être à cause du champagne – se sentit faible et désorientée.
Ressentant « une certaine tension érotique entre eux », Polanski conduisit Sandra à une chambre située à l’étage où il avait lui-même « dormi plusieurs fois à l’époque où c’était une chambre d’ami, c’est-à-dire avant que Jack ne l’utilise pour y loger son énorme télé (de la taille d’un mur) ». Peu de temps après, Polanski et Sandra faisaient l’amour (« avec beaucoup de douceur »), tous deux consentants, d’après la version que le réalisateur donne dans ses Mémoires.
Au beau milieu de cette séance d’ébats, Anjelica Huston fit une arrivée inopportune dans la maison de Nicholson. « Anjelica et Jack venaient de rompre et elle était censée avoir quitté la maison depuis quelques jours », dit Polanski. Après quelques échanges maladroits, Polanski et Sandra quittèrent les lieux précipitamment, et Polanski reconduisit la jeune fille chez elle, dans la vallée de San Fernando.
Le lendemain, dans le hall du Beverly Hills Hotel, Polanski fut surpris par la police, qui lui présenta un mandat d’arrêt. La mère de Sandra avait porté plainte pour viol. Accompagné des policiers, qui avaient également un mandat de perquisition, Polanski se rendit en voiture chez Nicholson. Personne ne répondit lorsqu’il sonna au portail. Alors, Polanski « escalada la grille et ouvrit le portail manuellement de l’intérieur. C’était l’une de ses vieilles astuces de fin de soirée, écrit-il dans ses Mémoires. J’étais bien des fois rentré chez Nicholson de cette façon lorsque je séjournais chez lui, pour éviter de déranger qui que ce soit. »
Anjelica Huston, qui une fois de plus avait mal choisi son moment, passa sa tête par une fenêtre et laissa entrer Polanski et les policiers. En recherchant des preuves, la police découvrit « une pincée de cocaïne » dans le sac à main d’Anjelica, ainsi qu’une petite quantité de haschisch dans une commode.
Anjelica et Polanski furent arrêtés et emmenés au commissariat de West Los Angeles dans deux voitures distinctes. Polanski était au bout du compte soupçonné de six chefs d’accusation, dont viol de mineur (il se trouvait que Sandra n’avait que 13 ans). On proposa à Huston d’être exemptée de toutes les charges de possession de drogue qui pesaient sur elle en échange des preuves qu’elle pourrait fournir à l’accusation.
Polanski prétendit avoir été piégé et poussé par la ruse à accomplir ce supposé acte criminel. Il déclara que la mère de Sandra était complice du comportement de sa fille. Sandra avait menti sur
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