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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick McGilligan
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je fasse pour les améliorer. »
    « Je pense que l’un des problèmes que j’ai rencontrés dans l’écriture de ce script provenait du fait que j’essayais constamment de clarifier des choses qu’il aurait préféré voir rester, d’une façon ou d’une autre, obscurantistes. »
    Invariablement, se souvient Sharpe, les conférences sur le script commençaient par des soliloques de Nicholson – de fascinants, tortueux et parfois incompréhensibles monologues. Nietzsche était très souvent invoqué. Gittes, faire-valoir et intermédiaire de Jack, devait parfois prendre Sharpe à part pour interpréter les propos de l’acteur, comme si ce dernier parlait dans une langue étrangère.
    Nicholson, lui, n’écrivait pas, se contentait de s’épancher. Il semblait indécis sur certains points et voulait toujours que les scènes soient réécrites, encore et encore. Parfois, une recherche historique l’inspirait. Un détail, une idée de costume ou une expression spécifique à la période, permettait de débloquer une scène.
    Si l’on en croit Sharpe, Nicholson, en personne, n’était pas si différent du Nicholson qu’il était à l’écran. Jack jouait pour lui-même, et était bon public. Sharpe ne travailla que six semaines, mais en arriva à la conclusion que Nicholson aurait pu le faire travailler éternellement s’il s’était montré disponible. Sharpe pensait avoir fait ce qu’il avait pu. Entre ses mains, le script de Moon Trap ne pouvait pas progresser davantage.
    « Je lui ai dit : "J’en ai fini", explique Sharpe. "Je n’ai plus envie de travailler sur ce script." Et à ce moment-là, j’ai eu l’impression qu’une petite lumière s’éteignait derrière les yeux de Jack. Je ne veux rien exagérer, mais je l’ai senti s’éteindre. »
    Avec Nicholson, il fallait que la loyauté soit à double sens, mais avec deux voies de son côté : Jack se montrait loyal envers ses amis et collègues, mais ces derniers devaient se montrer deux fois plus loyaux envers lui en retour. La plupart d’entre eux avaient subordonné leurs vies à la sienne. Mais c’était une période où certains membres du cercle d’amis de Jack étaient en train d’évoluer, d’un point de vue personnel ou professionnel, et immanquablement, l’acteur se sentit trompé par ce qu’il ressentait comme leur désertion.
    Lynn Bernay connaissait Jack depuis près de vingt ans – elle avait pris des cours de comédie avec lui, cohabité avec lui à l’occasion de tournages, fait ses commissions, tapé ses scripts, travaillé sur ses costumes. Après Missouri Breaks, elle se vit proposer le double de son précédent cachet pour un poste de chef costumière sur le film d’une autre personne.
    Nicholson n’avait rien de prévu dans l’immédiat. Et Bernay ne s’attendait pas à ce qu’il se montre si blessé et hostile lorsqu’elle se rendit chez lui pour l’informer du fait qu’elle allait travailler avec quelqu’un d’autre que lui.
    « Il m’a regardée et m’a dit : "Tu m’abandonnes." Je lui ai dit : "Jack, non, pas du tout." J’étais dans cette pièce, je me sentais terriblement blessée et je me disais : "Oh mon Dieu, je suis en train de décevoir Jack." "J’ai une opportunité de voler de mes propres ailes, lui ai-je dit, et tu sais bien que c’est grâce à toi, que tu m’as aidée." Il n’arrêtait pas de répéter : "Tu me quittes." Il y avait quelque chose de froid dans sa voix. Et je dois vous dire que je n’ai plus jamais eu de ses nouvelles depuis ce jour. »
    Mais toute cette ambivalence et cette indécision furent balayées par le désastre de mars 1977, au moment où Polanski fut arrêté et accusé d’avoir violé une « actrice en herbe » âgée de 13 ans dans la maison de Nicholson, et où Anjelica Huston fut arrêtée pour possession de cocaïne.
    Quand Nicholson était plongé dans ses incessantes réflexions sur Moon Trap, Polanski avait été en Europe et avait écrit et tourné Le Locataire, l’une de ses œuvres les plus fascinantes et les plus personnelles, un film dans lequel il jouait l’habitant d’un appartement qui s’imprégnait de la personnalité de la précédente locataire, une femme qui s’était suicidée.
    De retour à Los Angeles au début de l’année 1977, Polanski s’installa au Beverly Hills Hotel. Il était occupé par la pré-production de son prochain film, l’adaptation cinématographique du best-seller de Lawrence

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