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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick McGilligan
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appogiatures », s’extasiait le réalisateur au cours d’une interview. « C’est une scène très difficile à faire car le flot émotionnel est très inconstant. Elle requiert des changements de direction en épingle à cheveux et une excellente faculté de concentration pour que les choses restent nettes et concises. Et pour cette scène, c’est vers la fin que Jack a produit ses meilleures prises. »
    Comme à son habitude, Nicholson mit son personnage en relation avec lui-même, s’appuyant ici principalement sur la relation que Jack Torrance entretient avec sa femme mielleuse, Wendy (interprétée par Shelley Duvall), et son fils précoce, Danny (Danny Lloyd), qui possède le shining, un don de perception extrasensorielle (il peut voir l’effrayant passé aussi bien que le futur sanglant).
    Dans ses films des années 1960 et 1970, Nicholson avait souvent joué les fils rebelles, les enfants perdus de l’Amérique. Dans ses films des années 1980, la star plus âgée et moins sympathique allait devenir une figure paternelle ratée, ses personnages traversant souvent des ruptures ou des divorces, des moments de déception ou d’échec quand il s’agissait de leurs relations avec leurs enfants.
    Les conflits familiaux, de même que l’amour et la mort, sont bien sûr les sujets de nombreux livres, pièces et films. Les tensions familiales bouillonnantes étaient en première ligne dans le roman de Stephen King. Mais malgré cela, on ne peut qu’être frappé par l’intensité avec laquelle l’acteur s’accrochait au thème des problèmes familiaux, au cours des interviews, en le présentant comme la raison rationnelle interne qui l’aurait poussé à jouer dans Shining et d’autres films. « Quand on porte un regard sociologique sur les dix dernières années, on découvre que l’élément le plus changeant de notre culture est la pression qui règne au sein de l’unité familiale », déclara Nicholson aux journalistes après la sortie de Shining.
    Il se peut également que le personnage meurtrier qu’il jouait lui ait évoqué Charles Manson. On a parfois l’impression qu’il l’imite à mesure que le film avance et que Jack Torrance s’enfonce dans la folie. Il a les cheveux plus clairsemés que ceux de Henry Moon, les yeux exorbités, la langue qui part dans tous les sens dans sa bouche. Jack semble s’amuser de l’état d’esprit du meurtrier. Il ne peut résister à la tentation d’une pointe de comédie. Traduisant la folie par une attitude simiesque, il marmonne et grogne, balance excessivement ses bras d’un côté à l’autre en longeant les couloirs vides pour fuir les fantômes et pourchasser ses victimes.
    « Quand le matériau est aussi atypique que Shining, en rapport avec des fantômes et des esprits, le jeu de l’acteur doit être extraordinaire », déclara Nicholson à l’occasion d’une interview, au cours de laquelle il confiait une fois de plus à quel point la relation « pathologique » l’avait attiré dans ce projet, et expliquait comment il avait extrait cet élément clé du matériau source. « C’est une exigence du matériau qui a été prise en compte lors de la composition du rôle. J’ai joué le personnage comme un type qui a de graves problèmes d’ordre pathologique dans le domaine de sa relation avec sa femme. Le livre intimait l’ordre de commencer avec cet aspect, que je me suis ensuite contenté de développer. »
    « C’est une prestation exigeante, hautement difficile, proche de l’art du ballet. Si vous demandez à une personne moyenne de parcourir un couloir de 30 mètres de long, elle va commencer à s’impatienter au bout de 10 mètres en se demandant où regarder, mais le comédien, lui, doit occuper l’espace. Il doit trouver le point où le style se mêle à la réalité de l’œuvre, une sorte de dessin symbolique. »
    Tandis que Nicholson était occupé sur le tournage de Shining, Bob Rafelson préparait un film de prison intitulé Brubaker dans lequel devait jouer Robert Redford. Les seventies avaient été une décennie assez calme pour Rafelson, qui en dehors de ses films avec Nicholson n’avait fait qu’un seul long métrage, la comédie bodybuildée Stay Hungry. Le réalisateur était mortellement sérieux vis-à-vis de ses films, touchant aux limites de la prétention et mettant tout le monde de côté avec son dogmatisme. Dans ses films, aussi bien que sur les plateaux, les gens comme Nicholson

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