Jack Nicholson

facteur sonne toujours deux fois était toujours en production, en mai 1980, Anjelica eut un grave accident de voiture. Alors qu’elle descendait Coldwater Canyon pour se rendre à la piste pour rollers de Helena Kallianiotes, sa Mercedes percuta la BMW d’un jeune homme de 16 ans qui roulait en sens inverse. Ce dernier avait bu. Anjelica n’avait pas sa ceinture de sécurité. Elle fut projetée contre le pare-brise, ce qui lui valut quatre fractures du nez. Elle fut conduite de toute urgence par Anne Marshall au Cedars-Sinai pour être soignée et subit une opération de chirurgie esthétique.
    Cette expérience proche de la mort, qui lui rappela sans doute l’accident qui avait coûté la vie à sa mère, força Anjelica à réévaluer sa vie. En conséquence de quoi elle décida notamment d’acheter sa propre maison à Bel Air et de quitter une fois pour toutes celle de Nicholson.
    « J’avais une jolie vie avec Jack, déclara Anjelica à l’occasion d’une interview, mais il fallait que je m’éloigne de l’entourage que peut engendrer une carrière telle que la sienne. J’avais besoin de revenir à moi-même et de découvrir ce que je voulais vraiment faire. Pas seulement d’un point de vue professionnel. Je n’avais jamais vécu seule. Je ne savais même pas de quelle couleur j’aimais que mon café soit le matin. Je ne savais pas ce que j’étais. J’avais besoin de prendre du recul. De savoir que quand le téléphone sonnait, c’était pour moi. »
    Elle se mit à multiplier les petits rôles – dans les théâtres locaux, et même à la télévision – et à suivre activement les cours de Peggy Feury, l’un des professeurs d’art dramatique les plus respectés de la région de Los Angeles.
    Aucun indice à l’époque ne laissait penser que ce déménagement pouvait pour Anjelica être synonyme de rupture avec Nicholson, ni même que quelque chose clochait dans leur relation très médiatisée. Jack considérait la publicité comme un moyen de proclamer son amour pour Anjelica, même si le couple avait l’air mal à l’aise dès que l’on prononçait le mot « mariage ».
    « Je lui demande tout le temps si elle veut m’épouser », déclara Jack au cours d’une interview. « Parfois elle refuse, parfois elle dit oui. On n’arrive pas à se convaincre. »
    Le principal problème, d’après Nicholson, était qu’Anjelica n’était pas prête à avoir des enfants. Elle ne s’intéressait plus désormais qu’à sa carrière.
    Des histoires sur la consommation de drogue de Nicholson continuaient de circuler à Hollywood.
    Il était difficile de savoir exactement ce qu’il en était. Jack se montrait désormais discret concernant ses vieilles habitudes, y compris avec certains de ses amis qui ne comprenaient pas qu’un homme de son âge puisse avoir des divertissements de ce type. Le club privé remplissait sa fonction, gardant sa vie nocturne aussi secrète que sa vie familiale. Le « New Age Rat Pack », qui l’entourait comme une phalange de gardes du corps, était un club fermé. Aucun étranger n’était admis.
    Le sujet de la drogue était évoqué dans les interviews, inévitablement. Nicholson se disait favorable à la légalisation de certaines drogues, mais il était devenu évasif concernant ses propres habitudes. « Je ne me sens plus assez philanthrope pour m’exposer », déclara-t-il lors d’une interview. « Là où je me disais que j’allais faire quelque chose pour le bien commun, je me dis maintenant que je vais aller m’amuser d’une façon ou d’une autre – "Qu’est-ce que font les cinglés cette semaine ?" – alors que ce n’est pas vraiment comme ça que je suis, comme tous les gens qui me connaissent vraiment vous le diront. »
    « Est-ce que vous pourriez affirmer que vous ne consommez pas de cocaïne ? » lui demanda sans ambages un journaliste de Rolling Stone en 1984.
    « Est-ce que je pourrais l’affirmer ? J’ai vraiment décidé que je ne parlerais plus de la consommation de quoi que ce soit de moi-même ou de quiconque. »
    Ses amis pensaient que ses sautes d’humeur soudaines étaient dues à la drogue. Parfois, il entrait dans des colères vraiment effrayantes. L’impertinence de sa jeunesse avait disparu dans l’arrogance des années 1970, qui était désormais en train d’imploser dans la fureur et la rancœur des années 1980.
    Même les journalistes qui l’admiraient ne purent s’empêcher de