Jack Nicholson
l’Oscar de la meilleure actrice, figurait sa partenaire Debra Winger. Ce fut McLaine qui gagna la compétition. En acceptant son Oscar, l’actrice prononça quelques paroles élogieuses au sujet de Nicholson – « l’avoir dans un lit était un véritable plaisir pour la femme d’âge mûr que je suis » – puis murmura des choses plus ambiguës à propos du « turbulent talent » de Winger que certains spécialistes interprétèrent comme une référence à leur antagonisme.
L’un des autres candidats à l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle avait lui aussi interprété un héros de l’espace. Sam Shepard avait en effet joué dans l’adaptation cinématographique de L’Étoffe des héros de Tom Wolfe. Tendres passions avait déjà éclipsé L’Étoffe des héros au box-office. Il coiffa au poteau le film plus médiatisé à la cérémonie des Oscars en remportant cinq récompenses – Oscars du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur script – qui revinrent tous au scénariste-réalisateur-producteur James L. Brooks –, ainsi que l’Oscar de la meilleure actrice (MacLaine) et l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle (Nicholson).
« J’avais prévu de beaucoup parler de la façon dont Shirley et Debra m’avait inspiré, déclara Nicholson pour commencer son discours de remerciements, mais j’ai compris qu’elles avaient prévu de faire une danse interprétative juste après la remise de l’Oscar de la meilleure actrice pour expliquer tout sur la vie ». Il ajouta : « Vous, tous les gens rock and roll, là-bas au Roxy et la haut dans les Rocheuses, faites la fête. »
Plus tard dans l’année, la journaliste spécialiste du show-business, Liz Smith, relata que le pourcentage que Jack avait touché sur les recettes de Tendres passions, en augmentant son cachet, avait dû lui faire gagner au moins 9 millions de dollars.
Que faisait Jack de tout cet argent qui s’accumulait ?
Il possédait deux maisons sur le mont Ajax, près d’Aspen, ainsi que plusieurs résidences, en plus des deux qui étaient dans sa propriété, à Los Angeles (« J’en possède beaucoup », déclara-t-il à un journaliste du Los Angeles Times à l’occasion d’une interview, ce dernier précisant que l’acteur « refusait de mentionner » le chiffre exact). Lorsqu’il ne travaillait pas, il voyageait régulièrement ; il aimait passer un peu de temps tous les ans dans les plus luxueux hôtels de Paris, de Londres et de Suisse.
Son garage abritait plusieurs voitures onéreuses. Il avait du personnel de maison – une domestique, une secrétaire, des chauffeurs et un cuisinier employé à plein temps.
Il aida Helena Kallianiotes, qui avait quitté le monde de la comédie, à mettre en route un certain nombre d’affaires. Il investit dans Skateaway, son projet de piste de rollers, puis dans toute une succession de clubs privés. L’un de ces clubs s’appelait le Johnny Thunders. Nicholson avait des vestes en cuir sur lesquelles était brodé « Johnny Thunder ». Il s’agissait là de l’un de ses innombrables surnoms. Il y avait aussi Jackser, Happy Johnny et Johnny Hunger.
Après Profession : Reporter, Nicholson fit tout ce qui était en son pouvoir pour acquérir les droits subsidiaires (pour la distribution à l’étranger, à la télévision, en vidéo) de plusieurs de ses autres films. Il avait une affection particulière pour ses échecs absolus, dont le rachat ne lui coûta pas cher. Flight to Fury, le film de série B qu’il avait écrit et tourné dans les Philippines en 1964, fut la première de ses œuvres dont il récupéra les droits.
Les murs de sa maison étaient décorés d’un nombre si important d’œuvres d’art que les gens parlaient du « musée de Jack ». Sa collection était éclectique, avec une préférence pour l’art occidental moderne – des œuvres de Rodin, Magritte, Matisse, Bouguereau, Picasso, des sculptures de l’architecte Frank Lloyd Wright, des œuvres décoratives de Tamara de Lempicka, la période brésilienne de Martin Johnson Heade, des peintures de Russell Chatham représentant une chaîne de volcans dans le Montana, des tapisseries de cowboys de Frank Tenney Johnson, le « Rock Dreams » de Guy Peellaert. Dans le couloir de l’étage étaient alignés des peintures et des dessins réalisés par Ethel May. Toutes ces œuvres d’art étaient régulièrement changées de place. C’était une
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