Jack Nicholson
Nicholson restait à l’extérieur des vestiaires après les matchs.
Jack devint un supporter si fanatique qu’il lui arrivait parfois de prendre son jet privé pour assister aux matchs des Lakers qui n’avaient pas lieu à Los Angeles, seul ou avec une poignée d’amis triés sur le volet. Il s’intéressait surtout aux Lakers, mais aussi à d’autres équipes de basket. Quand la Dream Team joua à Barcelone pour les Jeux olympiques de 1992, on put apercevoir Jack, coincé dans les rangs des supporters américains.
Il aimait être dans le carré VIP de Wimbledon et de l’ US Open. Il aimait aussi être au premier rang lors des championnats de boxe. Si vous ne l’aperceviez pas dans les gradins lors de la diffusion des évènements, vous ne pouviez pas le rater sur les photos des journaux du lendemain, assis entre le révérend Jesse Jackson et le magnat de l’immobilier Donald Trump. Invité obligé, Jack semblait s’entendre avec tout le monde, et on pouvait l’asseoir à côté de n’importe quelle autre célébrité.
Il était photographié par les paparazzis dans des boîtes de nuit, dans des galeries d’art, à des premières de film. Les concerts de rock l’attiraient comme le nectar attire les abeilles. Jack était présent, au premier rang, aux concerts d’Eurythmics, de Neil Young, des Rolling Stones. C’était, semble-t-il, la personne idéale pour remettre un Grammy à Dylan, en 1991 (Nicholson était incontestablement sous l’influence d’une substance quelconque ce soir-là) ; ou, un peu plus tôt, pour présenter U2 au concert Live-Aid, dont les bénéfices furent reversés pour lutter contre la faim en Afrique, en 1985. Dans les coulisses, l’acteur discuta avec Bono et à ses compatriotes rockeurs irlandais de l’éventuelle composition de la bande-son de l’un de ses futurs films. Nicholson ne semblait peut-être pas à sa place à ce festival de rock destiné aux jeunes, commenta un journaliste du magazine Esquire, mais « il est probable qu’aucune autre star de Hollywood n’aurait pu le faire sans être chassée de la scène par les huées du public ».
Nicholson pouvait se vanter d’avoir vécu une décennie triomphante – en maintenant la barre haut avec au moins quatre films majeurs, et plusieurs autres parfaitement respectables. L’acteur terminerait les années 1980 en beauté avec un rôle sur mesure, celui d’un méchant brailleur de bande dessinée dans la version cinématographique extravagante et lucrative du comic Batman.
Là encore, les producteurs étaient Guber et Peters. En 1979, ils avaient acheté les droits d’adaptation cinématographique du héros du comic policier créé par Bob Kane en 1939 comme un supplément du déjà bien établi Superman. Le développement du film sur le héros masqué avait duré presque une décennie, laissant de nombreux scénaristes, réalisateurs et producteurs au bord du chemin.
Le défi qui consistait à transformer le héros de comic en matériau adapté au cinéma fut au bout du compte confié à Tim Burton, un ancien de Disney âgé de 33 ans qui avait mis en scène d’étranges comédies ayant été des succès au box-office, notamment Pee-Wee Big Adventure et Beetlejuice.
Ce fut Michael Keaton qui fut choisi pour incarner Batman et son alter ego, Bruce Wayne. Keaton était un acteur de comédie survolté bien connu pour les scènes mémorables qu’il avait jouées dans Les Croque-morts en folie, Mister Mom, et le précédent succès du réalisateur Tim Burton, Beetlejuice. Pour ajouter au film du sex-appeal , mais sans imaginer que ce choix aurait un impact sur le box-office, le rôle de la photojournaliste Vicki Vale avait été confié à Kim Basinger. Pour ce qui était du Joker, c’était à Nicholson que l’on avait toujours pensé. Le producteur Guber avait connu le miracle d’ Easy Rider et avait foi en l’attrait que Jack pouvait exercer sur le public.
Jack avait attendu vingt ans pour mettre en application les leçons qu’il avait apprises dans les coulisses avec les Monkees. Pour son interprétation du Joker, il demanda 6 millions de dollars – ses prétentions salariales du moment. Mais son contrat stipulait aussi qu’il toucherait un pourcentage sur les licences et les produits dérivés. Et il y avait littéralement des centaines de produits dérivés Batman, des T-shirts et tasses à la Batmobile motorisée à 150 dollars ; par ailleurs, les revenus qui constituaient
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