Jack Nicholson

Rebecca Broussard, et ce point ne fut jamais élucidé, malgré tous les reportages sur le couple qui suivirent. Dans les années 1980, cependant, Jack avait fréquenté moins de mannequins et davantage de jeunes actrices, ou de jeunes femmes qui voulaient devenir actrices (lorsqu’il portait sa casquette de réalisateur, il ne se gênait pas pour demander à visionner des vidéos des actrices nues pour des rôles qui ne requéraient que de dévoiler des bribes de peau). Broussard faisait partie de la catégorie de celles qui voulaient devenir actrices.
    D’après une source, Broussard aurait été une serveuse que Nicholson aurait rencontrée dans une boîte de nuit appelée Helena’s (comme Helena Kallianiotes). D’après une autre source, Broussard serait arrivée à Los Angeles en 1985 après avoir signé avec Nicholson pour jouer la secrétaire de l’acteur dans la première tentative de production de The Two Jakes. En 1987, la jeune femme avait épousé le producteur de musique Richard Perry – l’un des producteurs de rock qui, avec Terry Melcher, Lou Adler, Phil Spector et Quincy Jones, appartenaient au cercle d’amis de Jack. Ce mariage avait duré deux ans. En réalité, Nicholson avait fréquenté Broussard pendant une très longue période de temps, avant et après son mariage.
    « Rebecca et moi avions des amis communs. Je la croisais souvent », déclara l’acteur à l’occasion d’une interview.
    Parmi ces amis communs, il y avait la fille que Jack avait eue avec Sandra Knight, Jennifer, qui avait l’âge de Rebecca, soit 26 ans. Jennifer était revenue à Los Angeles où sa mère, qui faisait la navette entre Hawaï et la Cité des Anges, essayait de percer en qualité de scénariste. Jennifer rêvait de faire carrière dans le cinéma (elle suivait les cours d’art dramatique de Jeff Corey). Jack et Sandra étaient en bons termes, et Jack aimait expliquer aux journalistes à quel point il était proche de sa fille.
    « Quand Jennifer a appris pour la grossesse, elle a été un peu sonnée, naturellement », déclara Nicholson à un journaliste de Vanity Fair. « C’est Rebecca qui lui a dit. J’ignore si elle savait que je fréquentais Rebecca. De toute façon, Jennifer m’a appelé et nous en avons parlé. On a eu une bonne conversation. Et elle a aussi parlé avec sa mère. Sa mère est vraiment super. Elle lui a dit : "Eh bien, Jennifer, tu dois considérer cela comme une bénédiction qui vient s’ajouter à notre famille. Point." Et Jennifer a tout de suite compris. »
    Élevée dans le Kentucky, Broussard s’était « arrachée à l’Université de Louisville pour devenir mannequin à New York », d’après un portrait admiratif publié dans le magazine Life. Ses précédentes expériences dans la comédie avaient été limitées à des minuscules rôles et des spots publicitaires. « Chaleureuse, naturelle et belle comme un cœur, la dame a des cheveux comme des épis de lumière, des yeux bleu ciel pailletés d’or et une peau translucide et claire comme de l’eau de roche », pouvait-on lire dans Life.
    Le magazine rapportait les propos de Nicholson : « Elle a beaucoup d’esprit, un grand cœur, c’est une personne très tendre, très attachante. Et – le plus important pour les hommes, bien sûr – elle est vraiment très belle. »
    Anjelica, Jennifer, et probablement des tas d’autres personnes comprirent tout de suite. Dans de nombreuses interviews, Nicholson parla de son bonheur, dit qu’il avait hâte de devenir père, et insista sur le fait qu’il était sincèrement, profondément et follement amoureux de Rebecca Broussard.
    La presse avait fini par acquérir une certaine compréhension de Jack. Avec le temps, il s’était révélé être un grand homme, et les journalistes en étaient venus à l’accepter tel qu’il était, avec ses contradictions, sa folie et tout le reste. On compatissait à ses problèmes, on se montrait optimistes à l’égard de ses projets, tout ce qu’il faisait de son étonnante vie engendrait plus de fascination que de critiques.
    Sa notoriété avait survécu à l’épreuve du temps et il en sortait grandi aux yeux des journalistes. Il fut même un jour décrit comme un homme « étonnamment grand » (Sunday Times), et de nos jours, il est toujours de bon ton de parler de son « légendaire magnétisme sexuel ». Jack pouvait s’épancher sur n’importe quel sujet – le sida comme un produit de la