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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick McGilligan
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à une table pendant des heures à bavarder avec Carole Eastman, Bob Rafelson et Luana Anders.
    Si ses amis le voyaient comme un mélange des différents personnages qu’il avait incarnés à l’écran et comme le héros populaire de sa propre publicité, ils portaient également sur Jack un regard différent de celui du public. La plupart d’entre eux pensaient qu’il était impossible de dissocier leur amitié de sa gloire. Ils le considéraient sur le plan personnel – au-delà du charme et de l’amabilité – comme une personne triste, anxieuse, autoritaire, secrète et vulnérable.
    Ils se montraient protecteurs vis-à-vis de sa vie privée et apportaient leur contribution à sa carrière. Les salles de projection où ils assistaient aux avant-premières de ses films ressemblaient à des églises ; il y régnait une atmosphère de silence et de respect quand tous les vieux amis se rassemblaient pour voir le nouveau film de Nicholson. Lorsque le nom de l’acteur apparaissait à l’écran, il était applaudi, et lorsque Jack déclamait une bonne réplique, tous ses amis l’acclamaient – comme s’ils étaient en train de regarder une vidéo amateur.
    Beaucoup d’entre eux, interrogés pour les besoins de cet ouvrage, ont déclaré qu’ils étaient « émus » par lui – par l’histoire de sa vie. « Ce que je vois toujours en lui – et c’est la chose la plus touchante qui puisse être – et il l’a en abondance – c’est un petit garçon », a dit Henry Jaglom. « Un petit garçon qui n’est pas vraiment sûr d’avoir gagné, alors que tout semble prouver qu’il a gagné. Et qui se demande probablement ce qu’il pourrait encore gagner. Il y a quelque chose de très touchant en lui. Je n’ai jamais réussi à mettre le doigt dessus. Mais c’est en lui, tout le temps. Je l’aime, je le respecte, je m’amuse beaucoup avec lui, mais je suis aussi très ému par lui. »
    Ken Kenney, son camarade de la Manasquan High School, a quant à lui dit, après s’être réconcilié au téléphone avec Jack : « Il est toujours resté lui-même. Il a gardé ce super truc que le reste d’entre nous a perdu, et qui est la capacité à s’amuser. Il sait vraiment comment s’amuser. Il organise ses journées autour du divertissement. Je suis impressionné par sa gloire et par sa célébrité, et je pense qu’il s’est un peu calmé avec le temps, mais pour moi, il est toujours le même sur ce plan-là : c’est toujours un petit garçon qui s’amuse. »
    Carole Eastman, Bob Rafelson et Jack Nicholson, les membres de l’équipe qui avait produit l’un des films les plus acclamés des années 1970, Cinq pièces faciles, passèrent beaucoup de temps tous les trois en 1991 et 1992, pour produire leur premier film ensemble depuis quinze ans.
    Nicholson était donquichottesque vis-à-vis de ses choix professionnels, souvent lent à se décider, et parfois opiniâtre lors de la négociation des contrats, ce qui tendait à minimiser les chances que les films voient le jour. Sa logique et ses motivations, extrêmement personnelles, pouvaient être très claires comme très obscures.
    Mais même dans ces circonstances, Man Trouble semblait être un bien étrange retour au bercail. Jack trouvait-il vraiment ce projet extraordinaire ou souhaitait-il jouer dans ce film écrit par sa vieille amie dans le seul but de prouver quelque chose – de faire un geste de défiance – aux puissants de Hollywood ?
    Eastman avait passé la plus grande partie des années 1980 à essayer de se débrouiller pour que son scénario soit produit. Le rejet du script de Man Trouble était devenu légendaire ; à un moment, le texte fut même cité par American Film comme l’un des meilleurs scripts non tournés de Hollywood. Eastman (que Jack, par une ironie du sort, surnommait « Speed ») était restée isolée pendant toute la décennie et n’avait pas été créditée à l’écran depuis le désastre de La Bonne Fortune.
    Rafelson piétinait lui aussi sur le plan professionnel. Après avoir été renvoyé de la production de Brubaker, il n’avait mis en scène que trois films dans les années 1980. En plus du peu acclamé Le facteur sonne toujours deux fois, il y avait eu La Veuve noire en 1986, un film policier plein de style avec Debra Winger et Theresa Russell, et l’épopée africaine Aux sources du Nil en 1990. Man Trouble devait réunir Rafelson et Nicholson pour leur cinquième film

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