Jack Nicholson

qu’il qualifia de seul « pur produit de Hollywood », dans sa liste des dix meilleurs films de l’année.
    Beaucoup de critiques étaient de l’avis de Rosenbaum, et Nicholson se vit décerner plusieurs prix du meilleur acteur par diverses organisations de critiques, la Broadcast Film Critics Association, les Golden Globes, le National Board of Review et la Screen Actors Guild. Tout était prêt pour la cérémonie des Oscars, à laquelle Pour le pire et pour le meilleur fut nominé dans sept grandes catégories : acteur (Nicholson), actrice (Hunt), acteur dans un second rôle (Kinnear), montage (Richard Marks), musique (Hans Zimmer), script (Andrus et Brooks) et film. Pour Jack, cette onzième nomination aux Oscars – quatre pour le meilleur acteur dans un second rôle et sept pour le meilleur acteur – vint s’ajouter à un total qui dépassait celui de presque tous ses collègues hommes de l’histoire de Hollywood (Lawrence Olivier avait davantage de nominations au titre de meilleur acteur : neuf).
    La cérémonie des Oscars, diffusée à la télévision le 23 mars 1998, débuta au moment où le présentateur, Billy Crystal, s’assit sur les genoux de Nicholson et se mit à chanter « Sit back, relax, forget Mars Attacks !  ». Nicholson était inhabituellement tendu, d’après Peter Fonda, nominé au titre de meilleur acteur pour sa prestation dans L’Or de la vie. « J’ai dû retourner dans le hall pour aller chercher un Valium. » (Son vieil ami Peter Fonda déclara : « Je ne l’ai jamais vu comme ça avant ou après. En général, il est ultra-cool. ») Ce fut une merveilleuse et exceptionnelle soirée pour Titanic, qui fut nominé quatorze fois et nommé onze fois, notamment à l’Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur. Alors, quand Nicholson se vit décerner l’Oscar du meilleur acteur, il craqua : « Nous sommes très fiers de ce film, mais au cours de la soirée, jusqu’ici, j’ai eu la vague impression d’avoir été submergé. » Ce troisième Oscar l’élevait au même rang que Walter Brennan (qui avait remporté tous les siens en qualité de second rôle) et le rapprochait de Katharine Hepburn, qui en avait gagné quatre au cours de sa carrière.
    Nicholson était un habitué des cérémonies des Oscars, auxquelles il se rendait parfois même lorsqu’il n’était pas nominé, ce qui lui fournissait, après ce rituel empreint de solennité, une bonne excuse pour faire la fête. Helen Hunt fut la seule autre personne de Pour le pire et pour le meilleur qui repartit avec un Oscar, mais le film continua de drainer les foules jusqu’au début de l’été, et finit par rapporter près de 150 millions de dollars.
    Nicholson essayait toujours de recoller les morceaux avec Rebecca Broussard et voyageait souvent avec « la mère de certains de ses enfants ». Jack et Rebecca firent ainsi un séjour d’une semaine à Cuba, où l’acteur avait été invité par le Cuban Film Art and Industry Institute, un organisme dirigé par l’État. Nicholson rencontra des cinéastes cubains et visita de célèbres fabriques de cigares et clubs de jazz, faisant arrêter les voitures lorsqu’il se promenait en public. L’entretien d’une heure qu’il devait avoir avec Castro en dura au final trois. Nicholson déclara que le dictateur communiste avait vu « certains de ses films ».
    De Cuba, Nicholson prit un avion pour la Jamaïque puis pour l’Irlande, où il alla taquiner quelques balles de golf. On le vit ensuite à Wimbledon, et enfin en France aux côtés de Dennis Hopper pour la finale de la Coupe du Monde, les deux hommes arborant un maquillage tricolore dans les rangs des supporters français. Ce tour d’honneur se termina dans la maison que son ami Michael Douglas possédait en Espagne.
    Les moments qu’il passait avec Broussard se terminaient trop souvent par des disputes. Rebecca était déterminée à garder son indépendance et Jack ne pouvait pas ou ne souhaitait pas changer son style de vie. Les affaires du Monkey Bar étaient de plus en plus mauvaises et l’établissement ferma définitivement en 1996. Londres devint alors une sorte de rite annuel. Nicholson y faisait le tour des boîtes de nuit et se faisait photographier par des paparazzis avec des filles de plus en plus jeunes accrochées à son cou, certaines d’entre elles, âgées d’une vingtaine d’années, semblant en parfait décalage avec cet homme dont le visage appartenait au