Jack Nicholson
certaines des personnes qu’il connaissait dans le bâtiment principal. Un jour, il étudia les courses qui devaient avoir lieu à Santa Anita ou Hollywood Park puis il réussit à convaincre quatre animateurs de parier 2 dollars chacun.
« Jack n’avait pas mis d’argent parce que c’était lui qui devait choisir les chevaux et placer les paris, se souvient Callahan. Avec les 8 dollars qu’on avait misés au départ, on a pu continuer à jouer pendant quatre, cinq, peut-être même six mois. Et puis quand on a décidé de reprendre notre argent, je crois qu’on était revenus à 8 dollars, mais on était contents quand même, parce qu’on s’était bien amusés pendant toute cette période. »
Jack s’était bien intégré à l’équipe de dessinateurs, du fait de son côté espiègle à la Tom Sawyer et de son « attitude positive », d’après les mots de Spence. Mais il faisait également preuve d’un certain talent pour le dessin. D’après les interviews que l’acteur a plus tard données, ses capacités furent remarquées par Hanna et Barbera qui lui proposèrent de faire ses débuts en bas de l’échelle du service. Jack réfléchit à la proposition mais finit par refuser. Il expliqua plus tard aux journalistes qu’il avait déjà attrapé le virus de la comédie.
Peu des amis dessinateurs de Jack imaginaient que ce dernier avait une quelconque ambition ou qu’il deviendrait un jour une star de première magnitude. Il n’avait pas le physique, même si tous s’accordent à dire qu’en revanche, il en avait la personnalité.
À l’époque où son ancien camarade de lycée Jon Epaminondas arriva à Los Angeles, au cours de l’automne 1955, Jack avait acheté sa première voiture – une Studebaker 1949 Fastback noire et chromée qui lui avait été vendue par Lefty Callahan. Il était également parti de chez June et vivait désormais au-dessus d’un garage de Lincoln Boulevard à Culver City dans un logement qu’il partageait avec un collègue du service des accessoires de la MGM à qui il avait donné le surnom de « Storeroom Roger ix ».
L’appartement était petit, presque spartiate. Jack avait déjà commencé à accumuler les LP de sa collection qui deviendrait légendaire, mais il n’avait pas les moyens de s’offrir une stéréo digne de ce nom. Et les colocataires ne possédaient pas non plus de poste de télévision.
Epaminondas, qui avait un an de plus que Nicholson mais avait été dans la même classe que lui, avait quitté très tôt le lycée et passé une année dans les Marines. Puis il avait décidé de s’installer en Californie en espérant que ses traits fins et son corps musclé lui permettraient de percer dans le cinéma.
Lorsqu’il retrouva son ancien camarade de classe, Epaminondas lui confia qu’il aspirait à devenir acteur. Il fut étonné par la réponse de Jack. « Moi aussi ! », s’exclama-t-il. « Tu t’imagines tous ces types du New Jersey – ils ne m’auraient pas lâché s’ils avaient su que j’allais essayer de devenir une star du cinéma. C’est pour ça que je n’ai jamais dit à personne pourquoi j’étais venu ici ! »
Il s’agissait là d’une confession honteuse, comme si le fait de jouer la comédie n’était pas une occupation virile, telle que le sport. « Jack a toujours prétendu qu’il n’était pas venu ici pour jouer la comédie », explique le producteur Fred Roos, qui rencontrerait Jack des années plus tard. « Il dit qu’il voulait juste voir l’océan, voir les stars de cinéma et s’amuser. »
Dès le départ, Epaminondas remarqua que Jack avait changé, et continuait de changer. Tout d’abord, il n’avait plus le même physique. Au cours de l’été 1954, Jack avait maigri, ce qui donnait l’impression qu’il mesurait quelques centimètres de plus (sa taille définitive est 1,81 m). Il avait désormais les cheveux un peu en bataille. Et il avait un style vestimentaire « plus californien ».
Jack lisait beaucoup : des romans ardus (pendant une longue période, il emportait partout avec lui un exemplaire usé jusqu’à la corne du Cygne noir, l’un des derniers romans de Thomas Mann) et des biographies. Tout comme June, Jack était fasciné par les célébrités, les politiciens et les hommes d’État aussi bien que les artistes et les grandes figures du show-business. Qu’est-ce qui les rendait différents du commun des mortels ? Et si l’on parvenait à les
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