Jack Nicholson
musicales. Les étoiles Gene Kelly, Ava Gardner et Robert Taylor continuaient de briller pour la MGM , et parmi les importants réalisateurs qui dirigèrent les plateaux tout au long des années 1950 figuraient George Cukor, Stanley Donen et Vincente Minnelli.
Les employés étaient autorisés à prendre leur déjeuner à n’importe quel endroit du studio, un jour sur les marches d’une maison de grès à New York, et le lendemain sur les rives de la Seine. Gene Kelly était ami avec les auteurs de dessins animés (Kelly avait dansé avec Jerry, la souris animée, dans Escale à Hollywood). Lui et quelques autres stars passaient régulièrement voir les projections. Et parallèlement, les employés du service animation, et de l’ensemble des services de la MGM , tuaient parfois le temps en venant observer les répétitions et les tournages.
Jack se fit de bons amis dans le service, des gens avec qui il allait garder le contact pendant des années, des gens qui ne l’auraient certainement jamais oublié, et ce même s’il n’était pas devenu si célèbre. Il y avait dans le service des dessins animés un « sentiment de famille » (d’après les mots de l’assistant dessinateur Lefty Callahan), et Jack, qui n’avait que 18 ans lorsqu’il commença à y travailler, était le bébé de la bande – attachant et amusant avec son grand sourire de « winner ».
« Il était toujours en train de sourire, toujours en train de plaisanter », dit Callahan à propos du jeune Nicholson. « Très sûr de lui, mais jamais insolent. »
Le dessinateur Irven Spence, l’un des principaux auteurs de la série des « Tom et Jerry », qui était assez vieux pour être le père du jeune homme, se lia d’amitié avec lui. Jack passait de temps en temps dans le bureau de Spence, situé dans le bâtiment qui faisait face à celui de Hanna et de Barbera, au deuxième étage, et il taquinait le dessinateur jusqu’à ce qu’il commence à se fâcher. Alors, un grand sourire apparaissait sur les lèvres de Jack. C’était tout ce qu’il voulait : réussir à mettre Spence hors de lui.
Mais Spence savait lui aussi taquiner Jack. Il effectuait des caricatures du jeune employé en exagérant la taille de ses dents, ses oreilles décollées et ses yeux ensommeillés. Puis il les montrait à Jack. Ce qui engendrait toujours un grand sourire et une explosion de rire. « Bon sang, c’est vraiment ressemblant, Spence ! » admettait Jack en hochant la tête. « C’est mon portrait tout craché ! »
June s’était mise au golf et Jack apprit lui aussi à jouer. Il intégra l’équipe de golf du service dessins animés de la MGM . Ils disputaient des tournois à Fox Hills. Parfois, l’été, Jack et ses amis dessinateurs allaient au Public Links le vendredi soir et jouaient neuf trous toutes lumières éteintes. Le sport continuait de représenter pour Jack un moyen de se faire des amis et d’influencer les gens.
Le golf faisait à cette époque partie des sports les moins médiatisés. Il faudrait attendre qu’il devienne l’accroche publicitaire du film The Two Jakes, quelque trente-cinq ans plus tard, pour que les choses se mettent à changer. Pour ce film, Jack allait prendre des cours avec un professionnel d’Ojai ; et déclarer à des journalistes qu’il n’avait fait que deux parties de golf dans sa vie. L’une des scènes déterminantes entre Gittes, le Jack d’âge mûr (Nicholson), et l’autre Jack (Harvey Keitel) se déroule au Wilshire Country Club, aux environs de 1947 (avec de surprenants plans filmés du point de vue de la balle de golf).
Quand Jack vivait dans le New Jersey, tous les golfeurs du lycée venaient des quartiers aisés de Spring Lake Heights ou Deal et avaient des parents qui fréquentaient les country clubs. La familiarité de Jack avec ce sport était limitée au poste de caddy qu’il avait pu occuper. Mais à Los Angeles, le golf, comme tout le reste, était plus ouvert, et il était possible de jouer toute l’année grâce à l’agréable climat de la Californie du Sud.
Jack avait un bon swing. Le jeune Jack s’était non seulement mis au golf, mais aussi au bowling, et il devint un joueur très doué de l’équipe du service animation (il fait d’ailleurs une démonstration de ses talents dans Cinq pièces faciles). Jack devint également, d’après Lefty Callahan, le « bookmaker officiel » des employés du service dessins animés, mais aussi de
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