Jack Nicholson

Farentino, James Coco, Al Freeman Jr et Adam Roarke (qui deviendrait le partenaire de Nicholson dans Hell’s Angels on Wheels et Psych-Out).
    Le 13 septembre – un vendredi 13 –, Jack était en train de tourner à Burbank, dans les studios de la Warner, quand sa fille, Jennifer, vit le jour (2,7 kg ; 48 cm). Le service publicité du studio fit paraître, comme il se devait de le faire, un communiqué de presse destiné aux journaux de cinéma pour annoncer qu’un certificat « en bonne et due forme » avait été remis au jeune acteur par le réalisateur Logan.
    Au bout du compte, l’importance du rôle de Jack dans Ensign Pulver fut considérablement réduite. Pour les deux mois et demi de tournage, l’acteur reçut le minimum syndical de 350 dollars par semaine, ce qui, en dehors de la durée du temps de travail, ne représentait pas une grosse amélioration par rapport à l’époque Corman.
    Nicholson put se consoler d’un point de vue professionnel avec la sortie de Thunder Island, qui eut également lieu en septembre 1963. Le thriller à petit budget de 65 minutes était « dans sa catégorie, un cran au-dessus de la moyenne grâce à sa longueur limitée », put-on lire dans un article paru en novembre dans Variety, qui hissait le script de Devlin et Nicholson au rang d’« œuvre professionnelle et originale ».
    Plus tard, ce même mois, le 22 novembre, le président John F. Kennedy fut assassiné à Dallas. Jack appela ses amis pour discuter de la terrible nouvelle. Si, dans la liste des héros des membres du groupe, figurait le nom de Fidel Castro – bête noire du président dont ils avaient acclamé la prise de pouvoir à Cuba –, ils appréciaient et admiraient également Kennedy. Tous avaient voté pour le jeune président.
    À Malibu, aux soirées organisées par Robert Walker Jr, Jack semblait différent, réservé, depuis la mort de June et la naissance de Jennifer. Lui et Sandra continuaient de venir aux fêtes, mais Jack, contrairement à ses habitudes, restait à l’écart des sports, des jeux et de l’agitation générale.
    Quand il déambulait pour dire bonjour à tout le monde, il semblait se sentir très à l’aise avec son bébé dans les bras. L’expérience d ’Ensign Pulver avait été décourageante. Sa carrière d’acteur semblait sur le déclin. Il avait perdu un être cher et en avait trouvé un nouveau ; il allait désormais faire de son mieux pour jouer son rôle de père de famille. Pour Jack Nicholson, l’année 1963 avait été une année dramatique, marquée par des tristes fins et des commencements pleins d’espoir.

4. Harmonie personnelle 1964
    À Ocean Grove, dans le New Jersey, Don Furcillo-Rose apprit la mort de June Nicholson via un journal local, qui écorcha son nom d’épouse, devenu « Harley ». La rubrique nécrologique perpétuait la légende qui prétendait que June avait un frère cadet, Jack, qui lui avait survécu.
    Furcillo-Rose fut bouleversé par la nouvelle – d’autant plus qu’il ne savait pas si June, avant de mourir, avait dit à Jack qu’elle était en réalité sa mère. Il était désormais certain qu’Ethel May Nicholson viendrait le trouver et lui dire s’il était temps pour lui de parler à Jack.
    Des semaines, des mois passèrent. Après la mort de June, Lorraine, Shorty et leurs enfants, ainsi qu’Ethel May, retournèrent vivre à Neptune. Mais personne ne fit le moindre signe à Furcillo-Rose, qui était toujours assez intimidé par la mère de June pour garder ses distances vis-à-vis d’elle, pensant que tôt ou tard, elle prendrait elle-même l’initiative de venir à sa rencontre.
    Il avait d’autres choses à penser. La fille qu’il avait eue avec Dorothy Rose, Donna, grandissait. On lui expliqua qu’elle avait un demi-frère qui vivait en Californie, un jeune acteur qui essayait de percer dans le cinéma. Quand Dorothy Rose aperçut Lorraine derrière un comptoir de cosmétiques au Steinbach’s, elle expliqua à Donna qu’il s’agissait de sa tante.
    Si Furcillo-Rose évitait Ethel May, ce n’était pas le cas des autres membres de sa famille. Les deux familles vivaient tout près l’une de l’autre, dans le petit monde de Neptune. Pendant un certain temps, la mère de Don, Victoria, vécut dans la résidence de Walnut Street où habitaient également Lorraine, Shorty et Ethel May, qui avait emménagé chez sa fille. Victor Rose, le frère de Don (celui qui était sorti avec Lorraine