Julie et Salaberry
Salaberry . De plus, à cette époque, les Salaberry nâutilisaient pas le «dâIrumberry» dans leur correspondance.
Enrôlé dans lâarmée britannique en 1792, Salaberry est enseigne aux Antilles en 1794. Ce nâest quâen 1803 quâil peut prétendre au titre de capitaine et à une compagnie dans le 60 th Foot. Il revient à Québec en 1804, pour des raisons de santé. La même année, il sâembarque pour lâAngleterre avec ses frères Maurice et François-Louis. Après des séjours en Irlande et en Hollande, Salaberry revient définitivement au pays à lâautomne de 1810 comme aide de camp du major général de Rottenburg et obtient le grade de major honoraire. Dans le roman, nous avons situé le retour de Salaberry au Canada en 1811. à Chambly, en 1812, Salaberry avait pris ses quartiers chez lâaubergiste Vincelet, comme nous lâapprend René Boileau (père) dans ses Carnets :
8 juillet 1812
Vers 4 heures, je suis allé présenter mes respects à Son Excellence Sir George Prévost, gouverneur de la province, etc., etc., qui était chez monsieur le major de Salaberry, dans la maison à deux étages de M. Vincelet, à Chambly. Son Excellence a pris le dîner chez moi .
Mary Fortescue
Les amours de Salaberry avec sa cousine Mary Fortescue sont racontées dans la correspondance entre les Salaberry et le duc de Kent (à propos de ce personnage, voir note plus bas). Après sept semaines de fréquentations, ils décident de se marier. Le duc de Kent écrit alors à Salaberry pour quâil renonce à ce projet, lui expliquant quâil nâest pas assez riche pour se marier et que sa carrière en souffrira.
Sur les rangs de Salaberry et les rangs dans lâarmée
Dans lâarmée, lâancienneté est si importante quâelle peut parfois se mesurer en demi-journées, voire en heures: un officier nommé à un rang le matin a priorité sur celui du même rang nommé lâaprès-midi du même jour. Les commissions militaires sâobtiennent au mérite et à lâancienneté, mais on peut aussi les acheter ou les revendre. De plus, un rang dans lâarmée est supérieur à un rang de même appellation dans les milices: un lieutenant-colonel de lâarmée est supérieur à un lieutenant-colonel de milice. Salaberry est le plus ancien capitaine du 60 th Foot , lorsquâil reçoit son grade honoraire de major (brevet) en juillet 1811. En octobre 1812, Prévost remet à Salaberry un titre de lieutenant-colonel de milice (rétroactif au 1 er avril 1812), qui le met en colère, car cela pouvait retarder son avancement dans lâarmée. En janvier 1813, Rottenburg annonce à Salaberry quâil est promu superintendant des Voltigeurs avec un rang de lieutenant-colonel dans lâarmée régulière. Dès novembre 1812, Jacques Viger désigne Salaberry comme «colonel». Mais il ne recevra réellement la confirmation de ce rang quâen juillet 1814. Malgré ses hautes protections (le duc de Kent), Salaberry nâa pas eu droit à des privilèges et sâest démené pour obtenir auprès de ses supérieurs et des autorités titres et reconnaissance. Nous nous référons à lâarticle bien documenté du Dictionnaire biographique canadien , rédigé par les historiennes Cécile Cyr et Michelle Guitard.
Julie de Rouville (1788-1855)
Marie-Anne-Julie est née à Montréal le 23 mai 1788, et son frère, Jean-Baptiste-René (modèle dâOvide), le 20 juin 1789. Ces personnages ont été vieillis dans Marguerite, le premier tome des Chroniques de Chambly , pour mieux satisfaire aux fins de lâintrigue. En réalité, elle avait 23 ans le jour de son mariage. La famille de Melchior Hertel de Rouville sâétablit à Chambly en 1789 et, aux environs de 1800, le seigneur de Rouville y fera construire un manoir en pierre qui existe encore de nos jours, rue De Richelieu.
Lorsque Marie-Anne-Julie Hertel de Rouville signait un acte officiel, elle utilisait tous ses prénoms et ses noms de famille. La correspondance familiale indique que le prénom Marie-Anne était en usage, plutôt que celui de Julie comme dans le roman. Les très rares lettres personnelles quâelle a laissées ont été signées du
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