Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
et je lui ai répondu que vous parliez un peu espagnol, comme quelqu’un qui avait été aux Canaries.
    – Sors d’ici, pot d’une mauvaise mesure, enfant d’un mémoire trop chargé, sors d’ici… Mais un moment, qu’a-t-il dit ensuite ?
    – Il a grommelé entre ses dents, que, s’il ne venait pas, Votre Honneur laisserait échapper ce qu’il fallait tenir renfermé ; et ainsi il a pris son vieux bonnet, son habit bleu râpé, et, comme je vous l’ai déjà dit, il va être ici sur-le-champ.
    – Ce qu’il dit est vrai, répliqua Lambourne se parlant à lui-même ; ma sotte cervelle vient de jouer un de ses tours ordinaires. Mais courage ; qu’il vienne ; je n’ai pas couru si long-temps le monde pour avoir peur de Tony Foster dans quelque état que je me trouve, ivre ou à jeun. Apportez-moi un flacon d’eau fraîche pour en baptiser le vin qui cuve dans mon estomac.
    Pendant que Lambourne, qui semblait avoir été rappelé au sentiment de sa situation par l’approche de Foster, se préparait à le recevoir, Giles Gosling monta silencieusement dans la chambre du colporteur. Il le trouva qui se promenait à grands pas d’un air très agité.
    – Vous vous êtes retiré bien subitement, dit l’aubergiste à son hôte.
    – Il en était bien temps, reprit le colporteur, lorsque le diable est venu s’asseoir au milieu de vous.
    – Il n’est pas fort honnête à vous de donner à mon neveu une pareille épithète ; et, en bon parent, je ne devrais pas vous répondre. Et pourtant il n’est que trop vrai qu’on peut en quelque sorte considérer Michel comme un enfant de Satan.
    – Bah ! je ne parle pas de l’ivrogne, répliqua le colporteur ; c’est de l’autre, qui, d’après ce que j’en sais… Mais quand partent-ils ? Que viennent-ils faire ?
    – Vraiment, dit l’hôte, ce sont des questions auxquelles je ne puis répondre. Mais écoutez-moi, monsieur ; vous m’avez apporté une marque de souvenir de la part du digne M. Tressilian. C’est un joli diamant. Il prit la bague, et la regarda avec satisfaction ; puis il ajouta, en la remettant dans sa bourse, que c’était une récompense au-dessus de tout ce qu’il pourrait jamais faire pour celui qui lui envoyait un pareil cadeau. Il était aubergiste, et il lui convenait moins qu’à tout autre de se mêler des affaires d’autrui. Il avait déjà dit qu’il n’avait rien pu apprendre, sinon que la dame en question habitait toujours Cumnor-Place dans la solitude la plus absolue ; et que ceux qui, par le plus grand hasard, l’avaient aperçue, s’accordaient à dire qu’elle avait l’air triste et semblait ennuyée de sa réclusion. Maintenant, ajouta-t-il, si vous voulez satisfaire votre maître, vous avez la plus belle occasion qui se soit offerte depuis long-temps. Tony Foster va venir ici, et nous n’avons qu’à laisser sentir à Lambourne l’odeur d’un autre flacon de vin pour être sûrs que les ordres de la reine même ne lui feraient pas quitter le banc où il est assis. Ainsi vous avez une heure ou deux d’assurées. Si vous voulez prendre votre balle, qui sera probablement votre meilleure excuse, vous pourrez peut-être persuader à la vieille servante, certaine de l’absence de son maître, de vous laisser vendre quelques colifichets à sa maîtresse, et alors vous pourrez en apprendre sur sa situation beaucoup plus que nous ne pourrions vous en dire, ni moi ni personne.
    – Vrai, très vrai ? reprit Wayland, car c’était lui : – Excellent stratagème ! mais, à ce qu’il me semble, un peu dangereux ; car supposez que Foster vînt à rentrer.
    – C’est, ma foi, très possible, dit l’hôte.
    – Ou, continua Wayland, que la dame ne se trouvât que médiocrement reconnaissante de mes peines.
    – Ce qui n’est point du tout improbable, reprit Giles Gosling. Je m’étonne que M. Tressilian se donne tant de peine pour une femme qui ne se soucie pas de lui.
    – Dans l’un ou l’autre cas, je serais mal reçu, dit Wayland ; et c’est pourquoi, tout bien considéré, ce projet ne me plaît pas beaucoup.
    – Ma foi ! monsieur le serviteur, dit notre hôte, n’attendez pas que je m’en mêle. Ceci est l’affaire de votre maître, et non la mienne ; vous devez savoir mieux que moi quels sont les dangers à craindre, et jusqu’à quel point vous êtes résolu à les braver. Mais vous ne pouvez pas espérer que d’autres hasardent ce que vous ne voulez pas

Weitere Kostenlose Bücher