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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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en rencontrer d’ici à Maiden-Castle.
    – Oui, reprit l’aubergiste en riant, et celui qui le rencontrera trouvera à qui parler ; il est d’une bonne taille :
    – Vraiment ? dit Goldthred.
    – Vraiment, dit mon hôte, et j’en puis jurer par le robinet et la bonne chère ! c’est un colporteur tel que celui qui battit Robin Hood si complètement, comme le dit la chanson :
    Robin met le sabre à la main ;
    Le colporteur en fait de même,
    Et vous frotte si bien Robin
    Que Robin en devint tout blême.
    – Eh bien, dit le mercier, qu’il parte, il n’y a rien à gagner avec un homme de cette trempe. Et maintenant, dis-moi, Michel, mon cher Michel, la toile de Hollande que tu m’as gagnée te fait-elle un bon usage ?
    – Oui, très bon, comme tu peux le voir, répondit Michel : je vais te faire donner un pot de vin par reconnaissance. Remplis le flacon, maître Met-en-perce.
    – Tu ne gagneras plus de toile de Hollande sur de semblables gageures, Michel, dit le mercier, car ce mauvais garnement, Tony Foster, se répand contre toi en invectives, et jure que tu ne mettras plus les pieds chez lui, parce que tes juremens suffiraient pour faire sauter en l’air le toit d’un chrétien.
    – A-t-il dit cela, ce lâche hypocrite, ce misérable avare ? s’écria Lambourne ; eh bien ! je veux qu’il vienne prendre mes ordres ici, ce soir même, dans la maison de mon oncle, et je vais lui entonner un tel sanctus qu’il en aura pour un mois à croire que le diable le tire par son habit toutes les fois qu’il entendra ma voix.
    – Maintenant on s’aperçoit que la liqueur a fait effet, dit Goldthred. Tony Foster obéir à ton coup de sifflet ! Hélas ! pauvre Michel, va te coucher ; va te coucher, te dis-je !
    – Écoute, imbécile ! dit Lambourne en colère ; je te parie cinquante angelots d’or contre les cinq premiers rayons de ta boutique et ce qu’ils contiennent du côté opposé à la fenêtre, que je force Tony Foster à venir dans cette auberge avant que la bouteille ait fait trois fois le tour de la table.
    – Je ne veux point faire de pari de cette importance, dit le mercier un peu refroidi par une offre qui annonçait une connaissance un peu trop exacte de sa boutique ; mais je gagerai, si tu veux, cinq angelots d’or, contre toi, que Tony Foster n’abandonne pas sa maison pour venir, après l’heure de la prière, causer dans un cabaret avec toi ou quelque autre personne que ce soit.
    – Marché fait, dit Lambourne. Venez, mon oncle ; tenez les enjeux, et ordonnez à un de vos petits saigne-tonneaux, de vos jeunes apprentis cabaretiers, de courir sur-le-champ à Cumnor-Place, de donner cette lettre à maître Foster, et de lui dire que son camarade Michel Lambourne l’attend dans le château de son oncle, présent ici, pour conférer avec lui sur une affaire du plus haut intérêt. Cours vite, mon enfant, il est presque nuit, et le misérable se couche avec le soleil pour épargner la chandelle.
    Le court intervalle qui se passa entre le départ et le retour du messager fut employé à rire et à boire. Il rapporta pour réponse que maître Foster allait venir de suite.
    – Gagné ! gagné ! dit Lambourne en s’élançant sur les enjeux.
    – Non pas, dit le mercier en s’y opposant ; il faut attendre qu’il soit arrivé.
    – Comment diable ! il est sur le seuil de la porte, dit Michel. Que t’a-t-il dit, mon garçon ?
    – Sous le bon plaisir de Votre Honneur, répondit le messager, il a mis la tête à la fenêtre, tenant dans ses mains un mousqueton ; et quand je lui ai fait part de votre message, ce dont je me suis acquitté en tremblant, il m’a répondu avec un air de sombre menace que Votre Seigneurie pouvait s’en aller aux régions infernales.
    – C’est-à-dire à tous les diables, dit Lambourne, car c’est là qu’il envoie tous ceux qui ne sont pas de sa congrégation.
    – Ce sont les paroles dont il s’est servi, dit le messager : j’ai préféré l’autre phrase, comme plus poétique.
    – Voilà un garçon d’esprit, dit Michel : tu boiras un coup pour rafraîchir ton sifflet poétique. Et qu’a dit Foster ensuite ?
    – Il m’a rappelé, dit le garçon, et m’a chargé de vous dire que vous pourriez venir le voir si vous aviez à lui parler.
    – Est-ce tout ? dit Lambourne.
    – Ensuite il a lu la lettre, qui a paru le jeter dans un grand embarras, et il a demandé si Votre Honneur était en train ;

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