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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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mais pas plus tôt.
    Alors il la saisit par le bras. Amy, incapable de résistance, ne se défendait que par ses cris.
    – Ah ! criez tant que vous voudrez, dit Lambourne continuant à la tenir ; j’ai entendu les mugissemens de la mer dans ses momens de plus grand vacarme, et je me soucie d’une femme qui crie comme d’un chat qui miaule… Dieu me damne…, j’ai entendu cent femmes hurler à la fois quand nous prenions une ville d’assaut.
    Cependant les cris de la comtesse attirèrent un défenseur inattendu. Lawrence Staples, ayant entendu ce bruit de la chambre au rez-de-chaussée où il était, arriva à propos pour empêcher qu’elle ne fût découverte, et peut-être même pour la sauver d’une violence plus atroce. Lawrence était ivre lui-même des suites de la débauche de la veille ; mais heureusement son ivresse avait pris un caractère différent de celle de Lambourne.
    – Et quel est donc tout ce tapage dans ma prison ? dit-il ; quoi donc ! homme et femme dans la même loge ? c’est contre la règle ; par saint Pierre-ès-Liens, je veux qu’il y ait de la décence dans les domaines qui sont sous ma juridiction.
    – Descends bien vite l’escalier, chien d’ivrogne, dit Lambourne ; ne vois-tu pas que la dame et moi nous voulons être seuls ?
    – Bon et digne monsieur, s’écria la comtesse en s’adressant au geôlier, sauvez-moi de cet homme, sauvez-moi par pitié.
    – Voilà qui est bien parlé, répondit le geôlier, et je veux prendre son parti ; j’aime mes prisonniers, et j’en ai sous ma clef d’aussi bons que ceux de Newgate ou du Compter . De sorte donc que cette femme étant un de mes agneaux, comme je dis, personne ne la troublera dans son bercail. Ainsi, Michel, laisse aller cette femme, ou je t’assomme avec mes clefs.
    – Je ferais plutôt un boudin de ton diaphragme, répondit Lambourne en portant la main gauche sur sa dague, mais sans cesser de tenir la comtesse de la droite ; ainsi prends garde à toi, vieille autruche, qui n’as rien pour vivre que le fer de ton trousseau de clefs.
    Lawrence arrêta le bras de Michel pour l’empêcher de tirer sa dague ; pendant que celui-ci le repoussait, la comtesse fit un effort, se dégagea de la main de Lambourne, et, s’élançant vers la porte, sortit de la chambre et descendit précipitamment l’escalier. À peine avait-elle fait quelques pas, qu’elle entendit tomber à la fois les deux combattans avec un bruit qui redoubla sa terreur. Le dernier guichet était resté ouvert, elle s’enfuit en frémissant, et gagna l’endroit qu’on appelait la Plaisance , qui lui parut le lieu le plus favorable pour éviter d’être poursuivie.
    Pendant ce temps-là Lawrence et Lambourne roulaient sur le plancher en luttant l’un contre l’autre. Heureusement pour eux ils n’avaient point tiré leurs dagues ; mais Lawrence trouva moyen de lancer ses lourdes clefs au visage de Michel, et celui-ci, pour se venger, serra si violemment la gorge du geôlier, que le sang lui sortit par la bouche et par le nez ; telle était leur situation quand un autre officier de la maison, attiré par le bruit, entra dans la chambre, et parvint, non sans peine, à séparer les combattans.
    – La peste vous étouffe tous les deux, et vous surtout, maître Lambourne, dit le charitable médiateur. Pourquoi diable êtes-vous là à vous battre comme deux chiens de boucherie dans une tuerie ?
    Lambourne se leva, et, un peu calmé par la médiation d’un tiers, il le regarda avec moins d’impudence qu’à l’ordinaire, en lui disant :
    – Nous nous battions pour une fille, si tu veux le savoir.
    – Une fille ! où est-elle ? reprit l’officier de la maison du comte.
    – Elle aura disparu, je pense, dit Lambourne en regardant autour de lui ; à moins que Lawrence ne l’ait avalée ; sa sale bedaine engloutit autant de malheureuses demoiselles et d’orphelins opprimés que le gosier des géans dont parle l’histoire du roi Arthur. C’est là sa principale nourriture, il les dévore, corps, âme et biens !
    – Oui, oui, ce n’est pas ce dont il s’agit, dit Lawrence en se relevant ; j’ai eu sous la clef des gens qui valaient mieux que toi, entends-tu, maître Michel Lambourne, et avant que tout soit fini je t’aurai toi-même sous ma garde ; ton impertinence ne sauvera pas toujours tes jambes de la chaîne, et ton cou du cordon de chanvre.
    Il avait à peine prononcé ces mots que Lambourne voulut de

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