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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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sur la confiance, sembla régner entre eux. J’étais mécontent ; j’en vins même à soupçonner qu’ils avaient des rendez-vous secrets pour pouvoir s’expliquer sans être gênés par notre présence. Je croyais pourtant encore le cœur d’Amy aussi franc, aussi ouvert que l’annonçaient ses traits célestes ; cependant une foule de circonstances qui se sont représentées à ma mémoire depuis ce temps auraient dû me convaincre de leur liaison secrète. Mais à quoi bon le détailler ? Le fait parle de lui-même. Elle disparut de la maison de son père ; Varney s’en éloigna le même jour. Hier j’ai trouvé Amy Robsart dans la maison du vil Foster, et j’ai vu Varney y arriver par une porte de derrière, enveloppé d’un grand manteau.
    – Et voilà la cause de votre querelle ? Il me semble, M. Tressilian, qu’avant de prendre si chaudement le parti de cette dame vous auriez dû vous assurer qu’elle le désirait ou qu’elle le méritait.
    – Quoi ! tandis que mon père, car c’est ainsi que je considérerai toujours sir Hugh Robsart, lutte chez lui contre le désespoir, ou s’efforce vainement, en se livrant à son passe-temps habituel, de bannir de son cœur le souvenir d’une fille qui ne s’y présente que pour le déchirer ! Je ne pus supporter l’idée de voir vivre le père dans la douleur, et la fille dans l’infamie ; et j’entrepris de la chercher, dans l’espoir de la déterminer à retourner dans sa famille. Je l’ai trouvée, et, quand j’aurai réussi dans mon projet, ou que j’en aurai reconnu l’impossibilité, mon dessein est de partir pour la Virginie.
    – Ne prenez pas un parti si violent, M. Tressilian ; et ne renoncez pas ainsi à votre pays parce qu’une femme… est une femme ; qu’elle change d’amans comme de rubans, sans autre motif que sa fantaisie. Mais, avant d’examiner l’affaire plus à fond, permettez-moi de vous demander ce qui a pu vous mettre si bien sur la voie de la résidence de cette jeune dame, ou, pour mieux dire, de l’endroit où elle est cachée ?
    – Je savais que Varney avait obtenu les domaines de l’abbaye d’Abingdon, et cette circonstance m’avait fait soupçonner qu’elle pouvait être dans ces environs. Mes soupçons ont redoublé quand j’ai entendu parler avant-hier d’une dame vivant avec tant de mystère à Cumnor-Place, et la visite que j’y ai faite avec votre neveu m’a prouvé qu’ils étaient bien fondés.
    – Et quels sont vos projets maintenant ? Excusez la liberté que je prends en vous faisant cette question.
    – Mon dessein est de retourner aujourd’hui chez Foster, et de tâcher d’avoir avec Amy une conversation plus détaillée que celle que j’ai eue avec elle hier. Il faudra qu’elle soit bien changée si mes paroles ne peuvent faire impression sur elle.
    – Avec votre permission, M. Tressilian, vous ne ferez pas une telle démarche. Si je vous ai bien compris, la jeune dame a déjà refusé de vous écouter.
    – Cela n’est que trop vrai ; je ne puis le nier.
    – Et comment espérez-vous réussir à la forcer à agir contre son inclination, quelque honteuse que soit sa conduite pour elle-même et pour sa famille ? Quand vous seriez son père ou son frère, ceux entre les mains de qui elle s’est livrée n’hésiteraient pas à vous fermer la porte au nez ; mais étant un amant qu’elle a rebuté, vous vous exposez à ce qu’ils vous fassent un mauvais parti. À quel magistrat vous adresserez-vous pour en obtenir aide et protection ? Excusez ma franchise ; mais vous voulez vous jeter à l’eau pour attraper une ombre, et vous ne pouvez qu’en sortir bien mouillé, si vous êtes assez heureux pour ne pas vous noyer.
    – Je me plaindrai au comte de Leicester de l’infamie de son favori. Il cherche à s’appuyer de la secte rigide et scrupuleuse des Puritains ; il n’osera, par égard pour lui-même, refuser de me rendre justice, quand même il n’aurait aucun des principes d’honneur et de noblesse qu’on lui accorde. J’en appellerai à la reine elle-même !
    – Leicester pourrait bien être disposé à protéger son confident, car Varney se vante d’être tout-puissant auprès de lui. Mais il est possible qu’un appel à la reine les mette tous à la raison. Sa Majesté est stricte en pareilles affaires, et l’on dit qu’elle pardonnera plus volontiers à une douzaine de courtisans d’être amoureux d’elle qu’à un seul

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