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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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un bel exemple de continence à tous ses sujets, et elle fera certainement justice de ce ravisseur par qui les lois de l’hospitalité ont été violées. Mais ne feriez-vous pas mieux de vous adresser d’abord au comte de Leicester, puisqu’il est à son service ? S’il vous rend justice, vous éviterez de vous faire un ennemi puissant, ce qui ne peut manquer d’arriver si vous commencez par accuser devant la reine son premier écuyer, son favori.
    – Mon âme se révolte contre cet avis, répondit Tressilian. Je ne puis supporter l’idée d’avoir à plaidé la cause de cette malheureuse fille, de ce père non moins malheureux, devant tout autre que ma souveraine légitime Leicester, me direz-vous, occupe un rang élevé, j’en conviens ; mais il est sujet comme nous, et ce n’est point à lui que je porterai mes plaintes si je puis faire mieux. Cependant je réfléchirai à ce que vous me proposez. Mais il faut que vous m’aidiez à déterminer sir Hugh à me charger de pouvoirs légaux et ostensibles, car c’est en son nom et non au mien que je dois parler. Puisqu’elle est assez changée pour être éprise de cet être méprisable, il faut du moins qu’il lui rende en l’épousant la seule justice qu’il puisse encore lui rendre.
    – Il vaudrait mieux, s’écria Mumblazen avec une chaleur qui ne lui était pas ordinaire, qu’elle mourût cœlebs et sine prole {59} , que d’écarteler les nobles armoiries de la maison de Robsart avec celles d’un tel mécréant.
    – Si votre but, comme je n’en puis douter, dit le ministre, est de sauver autant qu’il est possible l’honneur de cette malheureuse fille, je vous répète que vous devez commencer par vous adresser au comte de Leicester. Il est aussi absolu dans sa maison que la reine l’est dans son royaume ; et s’il dit à Varney que tel est son bon plaisir la faute d’Amy acquerra moins de publicité.
    – Vous avez raison, dit vivement Tressilian oui vous avez raison, et je vous remercie de m’avoir fait sentir ce que le trouble de mon esprit m’empêchait d’apercevoir. Je ne pensais guère avoir une grâce à demander à Leicester ; mais je fléchirais le genou devant cet orgueilleux Dudley, si je pouvais par là diminuer le moins du monde la honte de l’infortunée Amy. Vous m’aiderez donc à obtenir de sir Hugh Robsart les pouvoirs nécessaires.
    – Sans aucun doute, répondit le ministre tandis que Mumblazen faisait un signe de tête affirmatif.
    – Il faut aussi vous tenir prêt à rendre témoignage en cas de besoin de la manière hospitalière dont le bon sir Hugh a accueilli ce traître, et de la perfidie avec laquelle celui-ci a travaillé à séduire sa malheureuse fille.
    – Dans le premier temps, dit le ministre, elle ne semblait pas goûter beaucoup sa société ; mais par la suite je les ai vus ensemble assez souvent.
    –  Séant dans le salon, dit Mumblazen, et passant dans le jardin.
    – Dans une soirée du printemps dernier, ajouta le ministre, je les ai rencontrés dans le bois du sud. Varney s’enveloppait d’un manteau brun, et je ne vis pas sa figure. Ils se séparèrent à la hâte dès qu’ils m’entendirent, et je remarquai qu’elle tourna la tête pour le regarder.
    – Les têtes en regard , dit Mumblazen. Et le jour de sa fuite, je vis le laquais de Varney, que je reconnus à sa livrée, tenir le cheval de son maître et le palefroi de miss Amy, sellés et bridés, derrière le mur du cimetière.
    – Et maintenant, dit Tressilian, on la trouve enfermée dans une retraite obscure. Le scélérat est donc pris sur le fait. Je voudrais qu’il essayât de nier son crime pour pouvoir l’en convaincre l’épée à la main. Mais il faut que je me prépare à me mettre en route ; et vous, mes amis, disposez sir Hugh à me donner le droit d’agir en son nom.
    À ces mots Tressilian quitta l’appartement.
    – Il est trop ardent, dit le ministre, et j’offre à Dieu mes prières pour qu’il lui accorde la patience dont il faut qu’il s’arme pour traiter avec Varney.
    – Patience et Varney, dit Mumblazen, sont deux mots qui ne vont pas mieux ensemble que métal sur métal en blason. Il est plus faux qu’une sirène, plus venimeux qu’une vipère, plus rapace qu’un griffon, plus cruel qu’un lion rampant.
    – Je ne sais trop, dit le ministre, si nous pouvons demander à sir Hugh de déléguer son autorité paternelle à qui que ce soit, dans l’état où il se

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