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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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pour ne pas avoir les lèvres sèches. – Amy, fais-nous donner du vin. Alors, se rappelant à l’instant que la fille qu’il avait tant chérie ne pouvait plus l’entendre, il secoua la tête ; et se tournant vers le ministre : Le chagrin est à mon esprit égaré, lui dit-il, ce que l’église de Lidcote est à mon parc. On peut s’y perdre un instant dans les bosquets et les taillis, mais au bout de chaque allée on voit le clocher qui indique le lieu de la sépulture de mes ancêtres. Plût au ciel que je pusse prendre cette route dès demain !
    Tressilian et le ministre firent de nouvelles instances au vieillard pour l’engager à se mettre au lit, et ils réussirent enfin à l’y décider. On le conduisit dans sa chambre à coucher ; Tressilian resta près de lui jusqu’à ce qu’il eût vu le sommeil lui fermer les yeux ; et il alla ensuite rejoindre le ministre pour se concerter avec lui sur les démarches qu’ils devaient faire dans cette malheureuse circonstance.
    Ils ne pouvaient exclure M. Mumblazen de cette conférence, et ils l’y admirent d’autant plus volontiers qu’indépendamment du secours qu’ils pouvaient espérer de sa sagacité, ils savaient qu’il était tellement ami de la taciturnité qu’on pouvait toujours compter sur sa discrétion. C’était un vieux célibataire de bonne famille, mais ayant peu de fortune, et parent éloigné de la maison de Robsart. En vertu de cette parenté, Lidcote-Hall avait été honoré de sa présence depuis vingt ans. Sa compagnie était agréable au vieux chevalier, principalement à cause de sa science profonde, quoiqu’elle ne s’étendît pas plus loin que l’art héraldique et les généalogies, avec les dates historiques qui pouvaient y avoir rapport ; mais c’était précisément le genre fait pour plaire à sir Hugh. Il trouvait commode d’avoir sous la main un ami à qui il pût s’adresser au besoin quand la mémoire lui manquait, ou quand elle l’induisait en erreur sur les noms et les dates, ce qui lui arrivait souvent ; alors Michel Mumblazen était toujours prêt à lui fournir avec précision et brièveté tous les renseignemens qu’il pouvait désirer ; et dans le cours des affaires ordinaires du monde, il s’exprimait souvent dans un style énigmatique et entremêlé de termes puisés dans l’art héraldique. Il n’en donnait pas moins des avis dignes d’attention ; et, comme le disait William Badger, il faisait partir le gibier tandis que les autres battaient les buissons.
    – Nous avons eu bien à souffrir avec le bon chevalier, M. Edmond, dit le ministre. J’ai été arraché à mon troupeau chéri, et forcé de l’abandonner à des loups papistes.
    –  In anno tertio du règne de Marie, dit M. Mumblazen.
    – Au nom du ciel ! M. Edmond, continua le ministre, dites-nous si votre temps a été mieux employé que le nôtre, et si vous avez obtenu quelques nouvelles de cette malheureuse fille, qui, après avoir fait pendant dix-huit ans la joie de cette maison aujourd’hui désolée, en cause maintenant la honte et le désespoir. Avez-vous découvert le lieu de sa résidence ?
    – Connaissez-vous Cumnor-Place ? demanda Tressilian.
    – Sans doute, répondit le ministre ; c’était une espèce de maison de campagne des abbés d’Abingdon.
    – Dont j’y ai vu les armes, dit Mumblazen, sur une cheminée en pierre dans la grande salle du rez-de-chaussée, une croix surmontée d’une mitre entre quatre merlettes.
    – C’est là, dit Tressilian, que l’infortunée demeure avec le scélérat Varney, que mon épée aurait puni de tous ses crimes, si un incident fortuit ne l’eût arraché à ma fureur.
    – Béni soit Dieu d’avoir empêché votre main de se tremper dans le sang, jeune téméraire, dit le ministre. C’est à moi qu’appartient la vengeance , dit le Seigneur. Il vaudrait mieux chercher à la délivrer des liens d’infamie dans lesquels ce misérable la retient.
    – Et qu’on nomme, en termes héraldiques, dit Mumblazen, laquei amoris , lacs d’amour.
    – C’est sur quoi je vous demande vos conseils, mes amis, reprit Tressilian. J’ai dessein d’aller me jeter au pied du trône, et d’y accuser ce scélérat de perfidie, de séduction, d’avoir enfreint toutes les lois de l’hospitalité. La reine ne refusera pas de m’écouter, quand même le comte de Leicester, protecteur de ce traître, serait à sa droite.
    – La reine, dit le ministre, a donné

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