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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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Tom ! cria-t-il au sommelier qui se montra à une fenêtre basse, prends soin de cet artiste, et prends garde, ajouta-t-il à voix basse, à tes cuillères d’argent, car j’ai connu des gens à mine aussi honnête qui avaient assez d’art pour les escamoter.
    Il fit entrer Tressilian dans une salle au rez-de-chaussée, et alla voir comment se trouvait son maître, de crainte que le retour inattendu de celui qu’il avait toujours aimé comme son fils, et dont il avait voulu faire son gendre, ne lui causât trop d’impression. Il revint presque au même instant, et dit que sir Hugh semblait comme assoupi dans son fauteuil ; mais que dès qu’il s’éveillerait, M. Mumblazen viendrait en avertir M. Tressilian.
    – Ce sera un grand hasard s’il vous reconnaît, ajouta le piqueur en chef ; car il ne se rappelle pas le nom d’un seul des chiens de sa meute. Il y a huit jours, je crus qu’il allait se mieux trouver. Demain matin, me dit-il après avoir bu son coup du soir dans son grand gobelet d’argent, tu me selleras le vieux Sorrel, et nous irons chasser sur la colline d’Hazelhurst. Nous étions tous ravis de joie, nous fûmes prêts de grand matin ; il monta à cheval et se mit en chasse à l’ordinaire, mais il ne dit pas un mot, si ce n’est que le vent était au sud et que les chiens prendraient le change ; et, avant qu’on eût découplé les chiens, il s’arrêta tout-à-coup, regarda autour de lui comme un homme qui s’éveille subitement ; et, tournant la bride de son cheval, il retourna au château, nous laissant les maîtres de chasser sans lui si bon nous semblait.
    – Vous me faites un triste récit, William, dit Tressilian ; mais espérons en Dieu : – les hommes n’y peuvent rien.
    – Vous ne nous apportez donc pas des nouvelles de notre jeune maîtresse Amy ? Mais qu’ai-je besoin de vous faire cette question ? votre air en dit bien assez. J’avais toujours espéré que si quelqu’un pouvait la dépister, ce serait vous : c’en est donc fait, le mal est sans remède. Mais si jamais je rencontre ce Varney à portée de mon arbalète, je lui enverrai une bonne flèche ; j’en jure par le pain et le sel.
    La porte s’ouvrit en ce moment, et l’on vit entrer M. Mumblazen. C’était un vieillard maigre et ridé, dont les joues ressemblaient à deux pommes qui ont passé tout l’hiver ; ses cheveux gris étaient cachés en partie par un petit chapeau semblable aux paniers dans lesquels on vend les fraises à Londres, c’est-à-dire en forme de cône. Trop sentencieux pour faire une dépense inutile de paroles uniquement pour saluer quelqu’un, M. Mumblazen témoigna à Tressilian le plaisir qu’il avait à le revoir, par une inclination de tête et en lui serrant la main ; et il l’invita à le suivre dans la chambre de sir Hugh. William Badger les accompagna sans que personne le lui eût ordonné, curieux de voir si la présence de Tressilian tirerait son maître de son état d’apathie.
    Sir Hugh Robsart de Lidcote était assis sur un grand fauteuil à bras, dans une grande salle plus longue que large, dont les murs étaient décorés de bois de cerfs et de tous les instrumens nécessaires à la chasse dans le meilleur état possible, près d’une grande cheminée, au-dessus de laquelle on voyait une épée et quelques autres armes à l’usage des chevaliers, et que la rouille n’avait pas tout-à-fait respectées. C’était un homme corpulent, et dont l’embonpoint ne s’était arrêté dans certaines bornes que grâce à l’exercice de la chasse qu’il prenait constamment. Tressilian crut remarquer que l’espèce de léthargie dont son vieil ami était attaqué lui avait encore épaissi la taille pendant le peu de semaines qu’avait duré son absence. Du moins, elle avait évidemment obscurci la vivacité de ses yeux, qui suivirent d’abord M. Mumblazen jusqu’à un grand pupitre de chêne sur lequel était ouvert un gros volume in-folio ; ils se fixèrent ensuite d’un air d’incertitude sur l’étranger nouvellement arrivé. Le ministre, vieillard qui avait été persécuté du temps de la reine Marie, était assis dans un autre coin de l’appartement, un livre à la main. Il salua Tressilian d’un air mélancolique ; et fermant le volume qu’il tenait, il examina quel effet sa présence produirait sur le père affligé.
    À mesure que Tressilian, les yeux baignés de larmes, s’approchait du vieillard qui avait désiré le

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