Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
de faire. Il signa donc un pouvoir que le ministre rédigea ; car, dans ce siècle, le troupeau d’un pasteur trouvait souvent en lui non seulement un guide spirituel, mais un conseiller dans les affaires confiées aujourd’hui aux hommes de loi.
    Vingt-quatre heures après le retour de Tressilian à Lidcote-Hall, tout était prêt pour son second départ, mais on avait oublié un point important, et ce fut M. Mumblazen qui y fit songer. – Vous allez à la cour, M. Tressilian, lui dit-il ; souvenez-vous que les couleurs de vos armoiries doivent être or et argent . Ce sont les seules qui puissent y avoir cours. La remarque n’était pas moins juste qu’embarrassante. Il n’était pas plus possible sous le règne d’Élisabeth qu’il ne l’a été depuis ce temps, à quelque époque que ce soit, de suivre une affaire à la cour sans argent comptant ; et c’était une denrée qui n’était pas très commune à Lidcote-Hall. Tressilian n’était pas riche, et les revenus de sir Hugh Robsart étaient toujours mangés d’avance, grâce à la manière hospitalière dont il vivait. Celui qui avait indiqué la difficulté se chargea de la lever. M. Michel Mumblazen présenta un sac de cuir contenant près de 300 liv. sterling, en monnaie d’or et d’argent de toute espèce, fruit d’une économie de plus de vingt ans, et qu’il abandonna sans prononcer un seul mot au service de celui qui, en l’accueillant dans sa maison, lui avait fourni le moyen d’accumuler ce petit trésor. Tressilian l’accepta sans avoir l’air d’hésiter un instant ; et ce ne fut qu’en se serrant la main qu’ils se témoignèrent réciproquement le plaisir qu’ils éprouvaient tous deux, l’un en consacrant tout ce qu’il possédait à un projet si louable, l’autre en voyant s’évanouir d’une manière si soudaine et si peu attendue un obstacle qu’il avait craint de trouver insurmontable.
    Tandis que Tressilian faisait ses préparatifs pour partir le lendemain matin, Wayland demanda à lui parler. Il lui dit qu’il espérait qu’il n’était pas mécontent de la manière dont avait opéré la potion qu’il avait donnée à sir Hugh, et il lui demanda la permission de l’accompagner à la cour. Tressilian avait lui-même déjà pensé plusieurs fois à l’amener avec lui ; car l’adresse, l’intelligence et le génie inventif dont son compagnon de voyage lui avait donné plus d’une preuve depuis le peu de temps qu’il le connaissait, l’avaient porté à croire qu’il pourrait lui être d’une grande utilité. Mais il existait un mandat d’arrêt contre Wayland, et Tressilian le lui rappela, sans oublier les pinces et le poinçon de Pinniewinks.
    Wayland ne fit qu’en rire. – On n’ira pas chercher le maréchal, dit-il, sous le costume de votre serviteur. D’ailleurs, voyez mes moustaches et mes cheveux ; il ne s’agit que de retrousser les unes et de teindre les autres avec une composition dont j’ai le secret, et je défierais le diable de me reconnaître.
    Il effectua cette nouvelle métamorphose, et au bout de quelques minutes il se présenta à Tressilian sous des traits tout différens. Tressilian hésitait pourtant encore à accepter ses services ; mais les instances de Wayland n’en devinrent que plus pressantes.
    – Je vous dois la vie, lui dit-il, et je désire d’autant plus vous payer une partie de cette dette, que j’ai appris de Badger que l’affaire qui vous appelle à la cour peut n’être pas sans danger. Je n’ai pas la prétention d’être un spadassin, un de ces fiers-à-bras toujours prêts à soutenir les querelles de leur maître le sabre à la main. Au contraire, je suis du nombre de ces gens qui aiment mieux la fin d’un repas que le commencement d’une dispute. Mais je sais aussi que je puis servir Votre Honneur, dans une affaire semblable, mieux que ces braves qui ne connaissent que le mousqueton et le poignard, et que ma tête vous vaudra une centaine de leurs bras.
    Tressilian hésitait encore ; il y avait bien peu de temps qu’il connaissait cet étrange personnage, et il ne savait trop jusqu’à quel point il pouvait lui accorder la confiance nécessaire pour le rendre utile à ses projets. Avant qu’il eût pris une détermination, il entendit un cheval dans la cour, et presque au même instant M. Mumblazen et William Badger entrèrent précipitamment dans sa chambre.
    – Il vient d’arriver, dit Badger, un domestique monté sur la

Weitere Kostenlose Bücher