Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
plus belle jument grise que j’aie vue de ma vie…
    – Portant sur le bras, dit Mumblazen, une plaque d’argent sur laquelle on voit un dragon tenant dans sa gueule un fragment de brique, et surmonté d’une couronne de comte. Il m’a remis une lettre pour vous, scellée des mêmes armes.
    Tressilian prit la lettre, dont l’adresse était ainsi conçue : À l’honorable Edmond Tressilian, notre cher parent  ; et au bas, on voit écrit : « À cheval ! à cheval ! Il y va de la vie ! il y va de la vie ! » Il l’ouvrit, et y lut ce qui suit :
    « M. TRESSILIAN, NOTRE BON AMI ET CHER COUSIN,
    « Nous sommes en ce moment en si mauvaise santé, et nous nous trouvons d’ailleurs dans des circonstances si fâcheuses, que nous désirons réunir près de nous ceux de nos amis sur l’affection desquels nous pouvons le plus particulièrement compter ; nous vous mettons au premier rang, M. Tressilian, tant à cause de l’amitié que nous vous connaissons pour nous que par le mérite de vos autres qualités. Nous vous prions donc de venir nous trouver le plus promptement qu’il vous sera possible, au château de Say’s-Court, près de Deptford, où nous vous parlerons d’affaires que nous ne jugeons pas à propos de confier au papier. Dans l’espérance de vous voir bientôt, nous sommes votre affectionné parent.
    « RATCLIFFE, COMTE DE SUSSEX. »
    – William Badger, s’écria Tressilian, faites monter le messager à l’instant ; et dès que celui-ci arriva : Ah ! Stevens, lui dit-il, c’est vous ! comment se porte donc milord ?
    – Mal, M. Tressilian, mal ; et il n’en a que plus besoin d’avoir de bons amis autour de lui.
    – Mais quelle est donc sa maladie ? je n’en avais pas entendu parler.
    – Je ne saurais vous le dire, monsieur, mais il semble fort mal. Les médecins ne savent que dire. Bien des gens de la maison soupçonnent qu’il y a de la trahison, de la sorcellerie, peut-être quelque chose de pire.
    – Quels sont les symptômes ? demanda Wayland s’avançant hardiment.
    – Comment ? dit Stevens ne comprenant pas cette demande.
    – Qu’éprouve-t-il ? dit Wayland. Où est le siège de son mal ?
    Stevens se tourna vers Tressilian comme pour lui demander s’il devait répondre aux questions d’un étranger ; et, en ayant reçu un signe affirmatif, il fit l’énumération des symptômes de la maladie de son maître : perte graduelle de forces, transpirations nocturnes, défaut d’appétit, faiblesse, etc.
    – Tout cela joint à une douleur aiguë dans l’estomac, dit Wayland, et à une fièvre lente.
    – C’est cela même, dit Stevens d’un air un peu surpris.
    – Je connais cette maladie, ajouta Wayland. J’en connais la cause. Votre maître a mangé de la manne de saint Nicolas ; mais j’en connais aussi le remède. Le docteur ne dira pas que j’ai étudié pour rien dans son laboratoire.
    – Que voulez-vous dire ? reprit Tressilian en fronçant le sourcil ; songez que nous parlons d’un des premiers seigneurs de l’Angleterre. Ce n’est point ici le moment de jouer le rôle de bouffon.
    – À Dieu ne plaise ! répondit Wayland. Je dis que je connais cette maladie, et que je la guérirai. Avez-vous déjà oublié ce que j’ai fait pour sir Hugh Robsart ?
    – Nous partirons à l’instant, s’écria Tressilian. C’est Dieu qui nous appelle.
    Annonçant le nouveau motif qu’il avait pour quitter le château sur-le-champ, quoique sans parler des soupçons de Stevens et des assurances de Wayland, il dit adieu à sir Hugh, et, suivi de Wayland et du domestique du comte de Sussex, il prit en toute hâte la route de Londres.

CHAPITRE XIII.
     
    « Je sais que vous avez cinabre et vitriol,
    « Alcali, sel de tartre, arsenic, alcohol.
    « Ce drôle est, sur mon âme, un habile alchimiste,
    « Et ce n’est pas à tort qu’on l’appelle un artiste.
    « Il ira loin. Peut-être un jour il parviendra
    « Jusqu’au grand œuvre. Au moins il en approchera. »
    L’Alchimiste . BEN JOHNSON
     
    Tressilian et sa suite, composée de deux personnes, mirent la plus grande célérité dans leur voyage. À l’instant de son départ, il avait demandé à Wayland s’il ne voudrait pas éviter le comté de Berks, dans lequel il avait joué un rôle si brillant. Mais Wayland lui avait répondu qu’il n’avait pas la moindre crainte ; et dans le fait il avait employé le peu de temps qu’il avait passé au château de

Weitere Kostenlose Bücher