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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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était une lumière qui éclairait la marche des conseillers.
    Enfin toutes les dames convinrent unanimement qu’aucun seigneur d’Angleterre ne méritait les bonnes grâces de sa souveraine mieux que le comte de Sussex, sans préjudice des droits du comte de Leicester, ajoutèrent les plus politiques ; mais la reine n’eut pas l’air de faire attention à cette exception.
    Les bateliers eurent donc ordre d’arrêter la barque à Deptford, dans l’endroit le plus voisin de Say’s-Court, afin que la reine pût satisfaire sa sollicitude royale et maternelle en allant chercher elle-même des nouvelles de la santé du comte de Sussex.
    Walter, dont l’esprit délié prévoyait les conséquences importantes qui pouvaient résulter des événemens les plus simples en apparence, s’empressa de demander à la reine la permission de la précéder dans une barque légère, pour aller annoncer sa visite à son maître, en donnant pour motif, avec adresse, que l’excès de la surprise pourrait être funeste au comte dans l’état fâcheux où se trouvait sa santé, de même que le cordial le plus puissant devenait quelquefois fatal au malade épuisé par une longue maladie.
    Mais soit que la reine trouvât qu’un jeune homme montrait trop de présomption en donnant ainsi son opinion sans qu’on la lui demandât, soit plutôt qu’elle voulût vérifier par elle-même s’il était vrai, comme on le lui avait dit, que le château de Say’s-Court fût rempli d’hommes armés comme une place de guerre, elle répondit à Raleigh d’un ton assez brusque de garder ses conseils pour le moment où on les lui demanderait. Elle ordonna de nouveau qu’on abordât à Deptford, et ajouta : – Nous verrons quelle espèce de maison tient le comte.
    – Maintenant que le ciel jette sur nous un regard de pitié, pensa Raleigh : les bons cœurs ne manquent pas autour du comte, mais les bonnes têtes y sont plus rares, et il est trop mal pour donner des ordres. Tout le monde sera à déjeuner quand nous arriverons ; Blount ; avec ses harengs d’Yarmouth et un pot d’ale ; Tracy, avec ses boudins noirs et du vin du Rhin ; ces misérables Gallois, Thomas Ap Rice et Evan Evans, avec leur soupe aux poireaux et leur fromage fondu, toutes choses qui ne sentent ni la rose ni le jasmin ; et l’on dit que la reine déteste les odeurs fortes. S’ils pouvaient seulement songer à brûler du romarin dans l’antichambre… Mais vogue la galère ! il faut tout confier à la fortune ; elle ne m’a pas trop maltraité ce matin. Il m’en coûte un beau manteau, mais j’espère que j’ai fait mon chemin à la cour. Puisse-t-elle être aussi favorable à notre brave comte !
    La barque arriva bientôt à Deptford ; et la reine ayant débarqué au milieu des acclamations que sa présence ne manquait jamais d’exciter, se rendit à pied à Say’s-Court, conduite sous un dais, et accompagnée de toute sa suite.
    Les cris de joie du peuple donnèrent au château la première annonce de l’arrivée de la reine. Sussex tenait conseil avec Tressilian sur ce qu’il avait à faire pour regagner les bonnes grâces d’Élisabeth, qu’il craignait d’avoir perdues, quand, à sa grande surprise, il apprit qu’elle arrivait. Ce n’était pas qu’il ignorât que la reine allait souvent visiter les premiers seigneurs de sa cour, tant en santé qu’en maladie ; mais son arrivée inattendue ne lui laissait pas le temps de faire, pour la recevoir, des préparatifs dont il savait que la vanité d’Élisabeth était flattée ; et la confusion qui régnait dans un château rempli de militaires, et que sa maladie avait contribué à augmenter, en rendait le séjour peu propre à être honoré, en ce moment par la présence royale.
    Maudissant intérieurement le hasard qui lui procurait cette gracieuse visite si à l’improviste, il se prépara à la hâte à descendre avec Tressilian, qui venait de lui raconter l’histoire d’Amy.
    – Mon cher ami, lui dit-il, vous pouvez être sûr que, par justice et par affection, je vous soutiendrai de tout mon pouvoir dans cette affaire. Probablement nous allons voir dans peu d’instans si je puis me flatter d’avoir encore quelque crédit près de la reine, ou si, en appuyant votre demande, je ne vous nuirais pas au lieu de vous être utile.
    Tout en parlant ainsi, il passait promptement une espèce de longue robe en fourrure, et mettait à sa toilette tout le soin que lui permettait le peu

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