La Bataillon de la Croix-Rousse
Gauthier, dont le quartier général était à la Pape celui de Châteauneuf-Randon et de Maignet, qui établirent leur quartier général à Sainte-Foy.
Mais comment la temporisation aurait-elle lutté longtemps contre l’audace sous le règne des audacieux ? La destitution de Kellermann, accusé de mollesse, fut la première preuve décisive que le Comité de Salut public donna de sa volonté d’en finir, et, le 26 septembre, Doppet, appelé au commandement de l’armée des Alpes, était devant Lyon.
Aussitôt, en effet, tout change de face : une impulsion énergique est imprimée à l’armée, non plus en vue d’un simple investissement et pour des attaques lentes et méthodiques à la Vauban, mais pour de grandes poussées à la façon révolutionnaire.
Un cercle immense de baïonnettes et de canons enveloppa Lyon et l’enserra.
Voici la description imposante que font les représentants de cette ligne des camps républicains.
« Lettre des Représentants du peuple près l’armée des Alpes, à la Convention nationale.
« Citoyens nos collègues,
« Les colonnes de l’armée républicaine occupent maintenant tous les abords de la ville de Lyon à la portée du canon.
« Dix mille hommes, sous les ordres du général Vaubois, occupent la plaine du côté de l’Isère, appuient leur droite à Sollière et leur gauche à un pont de bateaux sur le Rhône. Cette division est celle qui a jusqu’ici bombardé Lyon et qui couvre la sortie du pont Morand et celle de la Guillotière. Elle a maintenant douze mortiers, huit pièces de 24 et de 16, avec 2 obusiers : ce qui fournit deux mille bombes ou boulets par jour. La division qui appuie sa droite à la rive droite du Rhône, vis-à-vis Sollière, et qui est destinée à attaquer Sainte-Foy et le faubourg Saint-Just est de dix mille hommes commandés par le chef de brigade Valette et occupe la route du Forez et tous les débouchés jusqu’à Grézieux. Cette division a deux pièces de 16, deux de 8 et plusieurs de 4.
« Une troisième division, commandée par l’adjudant Pinon, de dix à douze mille hommes aussi, avec trente pièces de canon de différents calibres, forme la chaîne entre Grézieux et la Tour-de-Salvagny, et peut se porter au besoin à droite et à gauche.
« Une quatrième, commandée par le général Rivas, de sept à huit mille hommes, occupe l’espace qui est entre la Tour-de-Salvagny, en passant par le Puits-d’Or jusqu’à la rive droite de la Saône. Cette colonne a emporté dans la journée d’avant-hier, avec une impétuosité vraiment républicaine, le château de la Duchère, à une portée de fusil du faubourg de Vaise. Cette colonne a déjà deux pièces de 8, deux pièces de 16, deux obusiers et huit mortiers, qui sont prêts à y monter la batterie pour prendre en flanc le faubourg et le quartier de Serin.
« Enfin, une cinquième division de six à sept mille hommes occupe la rive gauche de la Saône et le rive droite du Rhône, le chemin de Genève et tient en échec toutes les hauteurs de la Croix-Rousse, avec huit pièces de gros calibre, deux obusiers et plusieurs pièces de 4. »
Ce dernier camp était celui de la Croix-Rousse.
Lyon était si bien enveloppé et pressé de si près que Dubois-Crancé pouvait écrire à la Convention :
« Les colonnes qui cernent Lyon sont maintenant tellement liées qu’il ne peut en sortir un homme à cheval.
« Nous allons voir agir ces formidables masses. »
Dubois-Crancé s’était fait raconter l’histoire de sœur Adrienne.
S’intéressant beaucoup à Saint-Giles, il s’intéressa vivement aussi à sa fiancée.
Toutes les fois qu’il faisait partir un agent pour Toulon, afin de se renseigner sur la situation de la ville, il ne manquait jamais de lui recommander de faire tout son possible pour découvrir la retraite de sœur Adrienne.
Marseille étant retombé au pouvoir de la Convention, tout le Midi étant soumis sauf Lyon et Toulon, M lle Sigalon ne craignit plus de confier des lettres aux agents secrets de Dubois-Crancé.
« Je vous envoie une lettre qui intéresse votre protégé Saint-Giles.
« J’éprouve, comme vous, beaucoup de sympathie pour ce jeune homme.
« Vous connaîtrez par la lettre que je vous signale la retraite où se tient sa fiancée. »
Au reçu de cette lettre, Dubois-Crancé se savait déjà menacé d’une prochaine destitution ; nous dirons pourquoi il voulait être utile à Saint-Giles avant
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