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la Bible au Féminin 03 Lilah

la Bible au Féminin 03 Lilah

Titel: la Bible au Féminin 03 Lilah Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Halter,Marek
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le mur, y quêtant un appui qu’elle aurait voulu trouver sur les épaules et la poitrine solide de son amant. Car c’était cela que représentait Antinoès pour elle : pas seulement la brûlure du désir, mais une paix et un calme que nul autre ne lui offrait. Et surtout pas Ezra.
    Les remords qui l’avaient réveillée revinrent, impitoyables. Tante Sarah avait raison. Elle avait manqué de courage devant Ezra. Au premier signe de sa colère contre Antinoès, elle s’était tue. Elle n’avait pas tenu sa promesse.
    Que dirait-elle à son amant lorsqu’ils se reverraient ? « Patiente. Patiente encore ! »
    Il lui répondrait : « Il y a si longtemps que je patiente. »
    En cet instant, dormait-il ou, comme elle, était-il debout, l’esprit dans la tourmente ? Peut-être même debout sur la tour, cherchant à la deviner à travers la nuit ?
    Cette pensée enfantine la fit sourire.
    — Lilah…
    Le chuchotement la fit tressaillir. Elle se retourna, le cœur battant.
    Il n’y avait autour d’elle que la noirceur de la nuit.
    — C’est moi, Lilah. C’est moi, n’aie pas peur.
    Elle reconnut la voix d’Axatria, tandis qu’une silhouette d’ombre prenait forme à son côté.
    — Axatria ! Que fais-tu ici ?
    — Je ne voulais pas t’effrayer.
    — Pourquoi ne dors-tu pas ?
    Axatria eut un petit rire tendre et lui attrapa la main.
    — Pour la même raison que toi, murmura-t-elle.
    Elle releva sa main nouée à celle de Lilah pour la presser contre sa joue. Lilah devina l’humidité des larmes.
    — Tu pleures ?
    — Je me disais que j’étais sotte et que je devais te demander pardon.
    — Qu’ai-je à te pardonner ?
    — Ma bêtise. Ma mauvaise humeur. De t’avoir chicané ce matin. Je pensais que tu ne dormais pas toi non plus et que je devais aller te rejoindre dans ta chambre, mais…
    Lilah enlaça la servante, la serra contre elle.
    — Je te pardonne, Axatria. Je te pardonne, bien sûr. Axatria la repoussa doucement, soupira en s’essuyant les joues avec le pan de sa tunique.
    — J’ai peur.
    — Peur ? Peur de quoi ?
    — Si tu te fâches avec Ezra, que deviendrai-je ?
    — Axatria…
    — Lilah, Antinoès est revenu pour t’épouser. Voilà pourquoi tu vas te disputer avec Ezra.
    Lilah regarda la nuit et demeura silencieuse.
    — Ezra n’acceptera jamais que tu deviennes l’épouse d’Antinoès. Si tu le fais, il ne voudra plus jamais te voir. Tu ne seras plus sa sœur.
    — Comment peux-tu en être aussi certaine ? Il te l’a dit ?
    — Ce n’est pas la peine. Tu sais bien qu’il en ira ainsi.
    Loin dans la ville royale, des chiens aboyèrent. Un son de trompe ou de flûte s’éleva dans l’obscurité. Puis le vent en emporta l’écho. Il y avait des maisons où la nuit était une fête…
    Axatria soupira :
    — Ezra ne peut se passer de toi. Mais il préférerait quand même ne plus te revoir s’il devait te partager avec Antinoès.
    Elle disait vrai, Lilah le savait. Axatria décrivait exactement la menace qu’elle redoutait.
    — Antinoès non plus ne peut se passer de moi, répliqua-t-elle tout bas. Il assure que je le protège dans les combats.
    Axatria approuva d’un hochement de tête.
    — Je le crois. Oui.
    Axatria serra la main de Lilah à lui faire mal. Elles étaient si proches l’une de l’autre, épaule contre épaule, que Lilah ressentait les secousses des sanglots qu’Axatria maîtrisait de son mieux.
    — Tu devras choisir Antinoès. Tu es trop belle et trop fière pour demeurer dans l’ombre d’un frère. Mais si Ezra ne veut plus te voir, il ne voudra pas me voir non plus.
    Lilah se raidit pour ne pas céder à l’émotion contagieuse d’Axatria.
    — Rien n’est décidé.
    — Je perdrai le peu qu’il me donne. Je perdrai tout. Mais qui peut en vouloir à Ezra ? poursuivit Axatria comme si elle n’avait pas entendu. Il accomplit ce qu’il croit juste. Il n’a pas d’autre pensée que celle d’être juste. Il étudie pour être juste, il écoute maître Baruch et il n’est rien qu’il dise ou fasse sans esprit de justice. Quand il est jaloux d’Antinoès, il pense aussi que c’est justice. Dans les lois qu’il étudie, le Perse n’épouse pas la fille de la terre de Judée.
    — Rien n’est décidé, répéta Lilah plus fermement. Justement, il faut faire confiance à l’Éternel.
    — Toi, tu peux ! C’est ton Dieu. Mais moi ? Vais-je aller faire des offrandes à Ahura-Mazdâ,

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