Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
la Bible au Féminin 03 Lilah

la Bible au Féminin 03 Lilah

Titel: la Bible au Féminin 03 Lilah Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Halter,Marek
Vom Netzwerk:
bien qu’inconsolable de ne plus voir Lilah.
    Depuis plusieurs jours, Zacharie et une vingtaine des siens, frères, oncles et neveux venaient écouter la lecture qu’Ezra leur faisait du grand rouleau des lois de Moïse.
    — Sogdiam assure qu’à chaque fois que la lecture s’achève, ce Zacharie et les siens se pressent autour d’Ezra et lui demandent : « Quand nous conduiras-tu à Jérusalem ! Que faisons-nous ici, à perdre notre temps ? » Ezra, lui, perd patience à leur expliquer qu’ils peuvent prendre la route de Jérusalem sans son aide. Il leur dit : « Le chemin existe, vous n’avez qu’à le suivre ! » Il dit qu’il n’est pas Néhémie, que, lui, il ne peut retourner à Jérusalem avant que son étude ne soit achevée et sans l’accord de la Citadelle… Enfin, toutes ces choses que tu connais.
    — Et maître Baruch, que dit-il ? interrogea Lilah.
    — Ah, maître Baruch ! Justement… Un éclat rusé aviva le regard d’Axatria.
    — Maître Baruch, il paraît qu’il ne pipe mot pendant que les amis de Zacharie parlent avec Ezra. Pas un mot et, même, pas un signe de vie. Mais regarde !
    Amusée, elle tira de sa tunique un court rouleau de papyrus.
    — Alors que j’allais partir, il m’a demandé d’arranger sa couche. Je venais de le faire un peu plus tôt, mais, bon, les caprices de maître Baruch… Pendant que je gonflais ses coussins, il a glissé ça dans la manche de ma tunique. Ezra lisait dans son coin, il n’a rien vu. Maître Baruch m’a chuchoté : « Donne à Lilah, seulement à Lilah. »
    Lilah avait déroulé le papyrus tandis qu’Axatria parlait. Quelques lignes y étaient tracées, d’une écriture si fine et d’une encre si translucide qu’elle dut sortir à la lumière du jour pour pouvoir les déchiffrer.
     
    Ma colombe. Ne perds pas confiance. Ezra gronde, mais Ezra t’écoute autant qu’il écoute Yhwh. Ne crains rien. La main de Yhwh est sur toi. Ne doute pas. Songe à la mer que Yhwh a ouverte devant Moïse. Ne crains rien, ma colombe. Parle devant les plus hauts fronts pour te faire entendre, et tout ira bien.
     
    — Qu’a-t-il écrit ? demanda Axatria, impatiente.
    Elle dut répéter deux fois sa question avant que Lilah lui lise les phrases de maître Baruch.
    Déçue, Axatria commenta avec indulgence :
    — Ce n’est pas tellement utile, n’est-ce pas ? Il perd peut-être un peu la boule. Sogdiam raconte qu’il ne se lève plus guère de sa couche. Quand il m’a glissé ce rouleau, ses yeux riaient comme ceux d’un gamin. Ça arrive avec les très vieux. Ils redeviennent comme des enfants.
    Lilah ne répondit pas.
    Ce qui n’était pas écrit sous la plume de maître Baruch, elle, elle l’entendait comme s’il le lui chuchotait à l’oreille.
     
    *
    * *
     
    Cette fois, ce ne fut pas le troisième échanson qui vint chercher Lilah, mais un eunuque de la garde de Parysatis. Un manteau en peau d’ours recouvrait ses épaules et un grand turban rouge ses cheveux courts et ses joues imberbes.
    Lilah fut conduite devant la reine mère dans la tenue qu’elle portait en quittant la maison de Mardochée. Par-dessus une tunique de laine jaune, serrée à la taille d’une ceinture bleue, elle avait enfilé un grand voile de laine tissé de fils d’argent et brodé de soie vert et pourpre. Un peigne d’ivoire sculpté d’étoiles à cinq branches retenait ses cheveux. Des boucles d’ambre opalescentes pendaient à ses oreilles, semblables au long collier qui lui entourait deux fois le cou.
    Elle marchait, très droite, le menton haut, la bouche ourlée et ferme. Elle n’était pas seulement belle. Il suffisait de la regarder pour deviner la dureté et la violence de sa volonté. Même les servantes et les eunuques le remarquèrent alors qu’ils la conduisaient à travers le labyrinthe des couloirs et des salles.
    On ne la fit guère attendre.
    La reine mère la reçut dans une chambre aussi ronde que l’intérieur d’une tente. Par dizaines, tapis et tentures en recouvraient le sol et les murs. Un grand feu brûlait dans un âtre de bronze occupant tout le centre de la pièce. La fumée était dirigée à travers le toit par un conduit de cuivre.
    Allongée dans un lit suspendu aux poutres et recouvert de peaux de fauves, Parysatis jouait avec des chatons d’Égypte au pelage noir et aux yeux verts. Elle poussait de petits gloussements de joie en les agaçant de mille manières, leur lançait des insultes

Weitere Kostenlose Bücher