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La campagne de Russie de 1812

La campagne de Russie de 1812

Titel: La campagne de Russie de 1812 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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n'étaient pas
rares ».

    Certes, il y avait
des exceptions : le fameux général Raïevski ou le
futur maréchal prince Koutouzov se refusaient à
employer le fouet ou les paires de gifles assenées avec force.
Aussi, de même que Bagration, sont-ils adorés par leurs
hommes.

    *****

    « En
quittant la région des oies, nous raconte le capitaine Brandt,
nous tombâmes dans celle des ours. Ces animaux sont fort
nombreux dans les grandes forêts qui s'étendent de Vilna
au Dniepr, et particulièrement aux environs de Niemonica, où
la troupe établit ses bivouacs le 17 juillet au soir. Le
dressage et l'exhibition des ours était alors dans cette
contrée une industrie aussi répandue que l'élevage
des marmottes chez les Savoyards. Aussi on trouvait dans la plupart
des habitations un local spécialement disposé pour
l'instruction des petits ours pris à la chasse ; les soldats
en emmenèrent plusieurs. Quelque temps après, revenant
d'une nuit au quartier général, où m'avait
appelé ma nouvelle fonction d'adjudant-major, je trébuchai
sur un de ces quadrupèdes déjà fort, qui prit
mal la chose et faillit me faire un mauvais parti. À la suite
de plusieurs incidents du même genre, les 0urs furent proscrits
et au grand regret des soldats qui avaient commencé leur
éducation. »

« Que faire ? »
    Jérôme,
roi de Westphalie, a, rappelons-le, été mis
imprudemment – c'est le moins que l'on puisse dire – à
la tête de quatre-vingt-quatre mille hommes placés à
la droite du dispositif d'invasion. Le Dr Hourtoulle appelle avec
raison cette décision de l'Empereur « un
aveuglement familial ». C'est faible ! Une grave erreur
plutôt qui coûtera affreusement cher à Napoléon
! Tout d'abord. Jérôme, qui a emmené avec lui sa
garde westphalienne, tient, à l'instar de Murat, à
faire campagne comme un satrape. De nombreux fourgons chargés
d'uniformes et de sa vaisselle plate en or l'accompagnent. Comme le
dit Napoléon : « Mon frère Jérôme
est un polisson... Il n'aime que le le faste, les femmes, les
représentations et les fêtes 6  ».
Alors pourquoi avoir confié à ce « polisson »
le commandement d'une importante armée, d'autant plus que sa
science militaire est simplement maritime... Grave retard Jérôme
a passé le Niémen à Grodno, à cent
cinquante kilomètres au sud de Kowno, le jeudi 2 juillet
seulement. Ses westphaliens ont en effet eu beaucoup de difficultés
pour atteindre le point de passage qui leur a été
désigné. Ils ont marché durant cinq nuits car,
pendant le Jour, la chaleur était écrasante. Le
ravitaillement a mal suivit et, faute de sel, on a vu des hussards
saler leur viande avec de la poudre à fusil ! Puis la pluie
était venue et bien des soldats avaient laissé leurs
bottes dans la terrible boue.

    L'inaction de
l'aile droite est alors devenue totale et Jérôme se
refuse à mettre l'Empereur au courant des mouvements de son
armée. Le général Vandamme, un ancien combattant
des guerres révolutionnaires, commandant le 8e corps dépendant
de Jérôme, est désespéré en voyant
« violer toutes les formes et les conventions
militaires ». Il l'écrit au jeune roi : « Les
maux du 8e corps sont à leur comble, et si Votre Majesté
ne daigne pas remédier à la situation fort affligeante
dans laquelle se trouve tout le corps, je serai forcé de la
prier de me permettre de céder à un autre le
commandement dont l'Empereur m'a honoré. Il est impossible de
supporter plus longtemps ce qui se passe autour de moi. L'ordre à
disparu, la violence règne partout... et cela « au
nom de Votre Majesté »... »

    À propos du
manque de ravitaillement et des restrictions imposées aux
hommes, le général Dominique Vandamme a une querelle
avec le général Marchand, chef d'état-major de
Jérôme. Certes, Vandamme, qui s'est admirablement battu
à Austerlitz, a commis de nombreuses exactions dans sa
carrière, particulièrement en pillant sans vergogne les
couvents. À quelqu'un qui se plaignait des actes
répréhensibles du général, Napoléon
avait d'ailleurs répondu :

    – Vous avez
raison, mais, que voulez-vous, si j'avais deux Vandamme, j'en ferais
fusiller un ; mais je n'en ai qu'un, j'en ai besoin et je le garde
pour moi.

    Au reçu de
la lettre sévère que lui adresse Vandamme, Jérôme
destitue le général et donne son commandement à
Tharreau, l'un de ses favoris. Le samedi 4 juillet, le roi de
Westphalie se trouve toujours à Grodno et

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