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La case de L'oncle Tom

La case de L'oncle Tom

Titel: La case de L'oncle Tom Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harriet Beecher-Stowe
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surprise, qu’elle avait habité dans le voisinage immédiat de sa famille : elle montrait du pays et des habitants une connaissance qui le confondait.
    « N’avez-vous pas dans vos environs, lui demanda-t-elle un jour, un homme nommé Harris ?
    – Il y a, en effet, un vieux planteur de ce nom, qui habite à peu de distance de chez mon père, répondit George ; mais nous n’avons jamais eu beaucoup de relations avec lui.
    – C’est un grand propriétaire d’esclaves, je crois, reprit madame de Thoux d’un ton qui trahissait plus d’intérêt qu’elle n’en voulait montrer.
    – Oui, répliqua George, remarquant son trouble avec surprise.
    – Peut-être saviez-vous… peut-être avez-vous ouï dire qu’il avait… un mulâtre nommé Georges.
    – Oh ! certainement. – Georges Harris. Je le connaissais bien. Il avait épousé une des femmes de ma mère ; il s’est enfui, et doit être maintenant au Canada.
    – Enfui ! Dieu soit loué ! » s’écria madame de Thoux.
    George, de plus en plus surpris, la regarda avec curiosité, mais ne dit rien.
    Madame de Thoux fondit en larmes. « C’est mon frère ! dit-elle.
    – Madame ! se récria George.
    – Oui, monsieur Shelby. Et elle releva la tête avec un sentiment d’orgueil ; Georges Harris est mon frère !
    – Est-il possible ? dit George se reculant et la considérant d’un air ébahi.
    – Je fus vendue dans le Sud, qu’il n’était encore qu’un enfant, poursuivit-elle. Un homme bon et généreux m’acheta ; il m’emmena aux colonies françaises, m’affranchit et m’épousa. J’ai eu récemment le chagrin de le perdre, et je me rendais au Kentucky dans l’espoir d’y retrouver mon frère et de le racheter.
    – Je lui ai, en effet, entendu parler d’une sœur Émilie, qui avait été vendue dans le Sud.
    – Je suis cette sœur, reprit madame de Thoux. Mais, dites-moi, je vous prie, ce qu’il était, lui ?
    – Un beau jeune homme, répliqua George ; et malgré la malédiction de l’esclavage, il s’était fait une excellente renommée, comme intelligence et comme principes. Je suis d’autant plus au fait, qu’il s’est marié dans notre maison.
    – Et qu’était sa femme ? demanda madame de Thoux avec anxiété.
    – Un trésor, dit George, une intelligente, pieuse et belle jeune fille. Ma mère l’avait élevée presque comme son enfant. Elle savait lire, écrire ; elle cousait et brodait à merveille. Elle avait de plus une voix remarquable et chantait fort bien.
    – Était-elle née chez vous ?
    – Non ; mon père l’avait achetée dans un de ses voyages à la Nouvelle-Orléans, et l’offrit à ma mère en cadeau. Elle avait alors de huit à neuf ans. Il ne voulut jamais dire ce qu’il l’avait payée ; mais l’autre jour, en classant de vieux papiers, nous avons retrouvé le contrat de vente. Elle lui avait coûté une somme exorbitante, sans doute à cause de sa rare beauté. »
    George, tandis qu’il donnait ces détails, tournait le dos à Cassy, et ne pouvait voir l’expression de sa figure.
    À cet endroit du récit elle lui toucha le bras, et pâle d’émotion, elle dit : « Savez-vous le nom des gens qui l’ont vendue ?
    – Un certain Simmons était, je crois, le principal propriétaire ; – du moins ce nom, si je ne me trompe, figurait en tête du contrat.
    – Oh ! mon Dieu ! » s’écria Cassy, et elle tomba sans connaissance sur le plancher.
    George et madame de Thoux s’empressèrent autour d’elle ; quoiqu’ils ne comprissent rien à cet évanouissement, ils en étaient troublés, et firent en conséquence toutes les gaucheries ordinaires en pareil cas. Dans son zèle George renversa un pot à l’eau et cassa deux verres. Les dames rassemblées au salon, apprenant que quelqu’un s’était évanoui, obstruèrent les portes, interceptèrent l’air autant que possible ; bref, tout ce qui n’aurait pas dû se faire se fit.
    La pauvre Cassy n’en revint pas moins à elle ; détournant son visage, elle pleura et sanglota comme un enfant. – Peut-être, vous mères, pourriez-vous dire à quoi elle pensait ; peut-être ne le pourriez-vous pas. Mais en ce moment, elle se sentit sûre que Dieu l’avait prise en pitié, et qu’elle reverrait sa fille. – Et, en effet, plus tard… – Mais nous anticipons.

CHAPITRE XLIV

Résultats.

Il nous reste peu de choses à ajouter. Ému comme le devait être un jeune homme des espérances et des

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