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La chance du diable

La chance du diable

Titel: La chance du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ian Kershaw
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aucune tentative. Impatient d’agir, Stauffenberg résolut d’essayer lors de sa prochaine visite au Berghof, cinq jours plus tard. Mais l’absence de Himmler, que les conjurés voulaient éliminer en même temps que Hitler, le dissuada. Une fois encore, il ne se passa rien. Le 15 juillet, de retour au QG de Hitler alors rapatrié en Prusse-Orientale, que l’on appelait la « Tanière du Loup   », Stauffenberg était bien décidé à agir. De nouveau, rien. Probablement, semble-t-il, n’avait-il pu installer l’explosif à temps pour le premier des trois briefings de l’après-midi. Pendant le deuxième court briefing, il téléphona à Berlin pour s’assurer qu’il devait bien tenter l’opération en l’absence de Himmler. Et au cours du troisième briefing, il devait lui-même intervenir, ce qui le privait de toute possibilité d’amorcer la bombe et de réaliser l’attentat. Cette fois-ci, Olbricht avait même donné l’ordre de l’opération « Walkyrie   », qu’il fallut ensuite présenter comme un exercice d’alarme. L’erreur ne pouvait être répétée. La prochaine fois, l’ordre ne pourrait être donné avant la tentative d’assassinat. Il faudrait attendre la confirmation par Stauffenberg que Hitler était bien mort. Après avoir manqué l’occasion du 15  – c’était la troisième fois qu’il avait pris de tels risques, en vain  – , Stauffenberg se prépara à ce qui serait sa dernière tentative, ainsi qu’il le confia aux conjurés réunis dans sa maison berlinoise du Wannsee, dans la soirée du 16 juillet. L’attentat aurait lieu lors de sa prochaine visite à la « Tanière   », au briefing prévu pour le 20 juillet.
    Deux heures après avoir quitté Berlin, Stauffenberg et son aide de camp, le lieutenant Werner von Haeften, atterrirent à Rastenburg le 20 juillet à 10   h   15. Stauffenberg fut aussitôt conduit à la « Tanière   », à quelque six kilomètres de là. Haeftenaccompagna le général de division Stieff, qui avait pris le même avion, au commandement suprême de l’armée de terre, avant de regagner le QG de Hitler. Ail h 30, Stauffenberg participa à un pré- briefing dirigé par Wilhelm Keitel, le commandant suprême des forces armées, qui dura trois quarts d’heure. Le temps pressait puisque le briefing de Hitler devait avoir lieu une demi-heure plus tôt que d’habitude, à 12   h   30   : le Führer attendait en effet la visite de Mussolini dans l’après-midi.
    Sitôt terminée la réunion avec Keitel, Stauffenberg demanda où il pouvait se rafraîchir et changer de chemise. Il faisait chaud et sa demande n’avait rien de bien remarquable. Mais il devait faire vite. Haeften, qui portait la serviette contenant la bombe, le rejoignit dans le couloir. Une fois dans les toilettes, ils s’empressèrent de placer les détonateurs à retardement sur les deux engins explosifs qu’ils avaient apportés, d’un kilo chacun, avant de les remettre dans la serviette de Stauffenberg. Celui-ci régla la première charge. Passé un quart d’heure, la bombe pourrait partir à tout moment, compte tenu de la chaleur et du manque d’air, et au plus tard une demi-heure après. À l’extérieur, Keitel s’impatientait. À cet instant précis, un coup de fil arriva du général Erich Fellgiebel, chef des communications au commandement suprême de la Wehrmacht et chargé, dans le complot, de bloquer toutes les communications autour du QG à la suite de l’attentat. C’est l’aide de camp de Keitel, le commandant Ernst John von Freyend qui prit l’appel. Fellgiebel voulait parler à Stauffenberg et demanda à ce qu’il le rappelât. Le temps manquait. Freyend envoya l’adjudant-chef Werner Vogel prévenir Stauffenberg du message et le prier de se dépêcher. Vogel surprit Stauffenberg et Haeften en pleine activité. Invité à se hâter, Stauffenberg répondit brusquement qu’il arrivait. Sur ce, Freyend lui cria de venir tout de suite. Vogel attendait devant la porte. Stauffenberg referma précipitamment sa serviette. Il n’eut aucune possibilité d’amorcer le deuxième engin explosif que Haeften et lui avaient apporté. Haeften le fourra dans sa sacoche avec divers papiers. Ce fut un moment décisif. Si ce second engin, même dépourvu de sa charge, avait été placé dans la serviette de Stauffenberg avec le premier, il serait parti avec l’explosion, dont l’effet eût été plus que doublé. Dans ce cas, il n’y aurait très

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