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La chapelle du Diable

La chapelle du Diable

Titel: La chapelle du Diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Tremblay
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autrement, au restaurant ou... never
     mind...
    L’ancien amant de Léonie retrouva tout son aplomb. Sèchement il leur ordonna de
     le suivre au salon.
    — We have to talk, ajouta-t-il.
    Il connaissait les pièces, il avait habité cette maison, elle lui avaitappartenu. L’Américain alla prendre place dans le fauteuil
     délaissé par Albert et s’y installa confortablement, le chapeau et les gants
     déposés sur le guéridon aux côtés de ceux de l’autre homme. Toute son attitude
     proclamait qu’il n’avait aucun doute qu’on allait lui obéir. Effectivement,
     Léonie et Albert l’avaient suivi.
    Albert se laissa tomber dans un autre fauteuil, complètement défait. Il se tint
     la tête entre les mains. Léonie resta debout, attendant la suite. John s’adressa
     à Albert d’un ton narquois.
    — Mon cher, mes félicitations pour tes fiançailles. Tu as bien veillé sur mes
     intérêts, comme je t’ai payé pendant toutes ces années.
    — Je… comprends pas, John. Que c’est que tu veux dire par là ?
    — J’ai toujours gardé un œil sur toi, ma belle. À partir du moment où on a été
     ensemble. À Roberval, monsieur Ouellette me tenait au courant de tout.
    — Monsieur Ouellette, notre voisin d’en face ?
    — Pourquoi tu crois que je t’ai donné la maison de Roberval ? Je voulais
     m’assurer de savoir où tu étais. Je me disais qu’avec le bébé de ta sœur à ta
     charge, tu y demeurerais certain.
    — Le bébé de ma sœur ?
    — J’ai fait ma petite enquête. It was not difficult… pas difficile, reprit-il
     en français, de savoir que l’enfant n’était pas le tien et que tu m’avais menti.
     Oh ! Léonie, me faire croire que tu avais eu une fille de moi. C’était vilain !
     ajouta-t-il sarcastique.
    Albert releva vivement la tête.
    — Quoi ? Julianna… n’est pas votre enfant ? Mais… mais vous m’aviez dit que
     Léonie vous avait écrit…
    — Que Léonie m’avait écrit pour me faire chanter par rapport à une soi-disant
     paternité, poursuivit à sa place l’Américain. It was true.
    — Tu savais que je t’avais menti pour Julianna... balbutia Léonie.
    À son tour, elle se laissa tomber dans un fauteuil.
    — Mais pourquoi…
    — Why I said nothing ? Mais cela faisait mon affaire ! Comme ça
     faisait mon affaire qu’Albert ne sache qu’une partie de l’histoire.
    — Pis pourquoi la maison de Montréal ? demanda Léonie.
    John sortit un cigare de sa poche et prit le temps de l’allumer avant de
     reprendre ses explications.
    — Ma femme, qui est morte maintenant, avait eu vent de… mes écarts au
     Lac-Saint-Jean, avant que tu ne le découvres toi-même. Elle exigea que je me
     débarrasse de la business maritime que j’avais montée à Montréal. Elle
     m’avait fait une grosse crise, et si je le faisais pas, elle aurait divorcé.
     J’avais rien avant de la rencontrer. J’aurais été ruiné… Elle savait pas que
     cette business de bateaux était pas grand-chose pour moi… Je visais bien
     plus big pis je venais juste d’acheter une belle petite usine de textile.
     Oh ! c’était pas une grosse comme la Dominion Textile, mais elle allait me
     rapporter gros, j’en étais certain. Alors, il fallait que je trouve un moyen de
     rester propriétaire de mon usine sans que ma femme le sache. Ton mensonge m’a
     offert le... comment dire, le perfect business . Un prête-nom, le tien.
     This way, no trouble ! Tu serais pas de danger ! Une petite femme comme toi qui
     connaissait rien dans les affaires ! J’ai fermé la business maritime,
     j’ai mis l’immeuble de Montréal à ton nom pour pouvoir m’en servir pis je t’ai
     donné la maison de Roberval pour toi… Pis si jamais tu venais vivre à Montréal,
     je savais où te trouver… Je voulais revenir bien avant, you know… but life is
     life…
    John devint tout à coup songeur. Léonie voulait comprendre.
    — Pis pourquoi tu payais Albert ?
    — Pour qu’il s’occupe de la business pour moi, le temps que les choses
     se tassent dans mon mariage. Il me servait d’intermédiaire. Je donnais les
     ordres pis il les faisait exécuter. Il était au courant de la lettre et je l’ai
     laissé croire que j’étais le père de ton bébé. Il devait rien te dire et te
     laisser t’amuser avec ce que je t’avais donné. Je pensais pas que tu pourrais
     t’en servir pis ouvrir un magasin. Tu m’as surpris, Léonie. La belle du lac…
     Very

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