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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Thomas s’humecta les lèvres.
    — Je ne sais rien du Gardien, murmura-t-il. Faites-moi prêter serment.
    — Après ce que j’ai vu la nuit dernière, je sais que cela ne signifierait rien ! aboya le shérif.
    — Faites-moi prêter serment ! répéta Ap Thomas. Je ne sais rien.
    — Mais vous avez pourchassé à mort le pauvre Passerel ?
    — Parce que nous pensions qu’il avait tué Ascham.
    — Et pourquoi, oh, pourquoi, regimba Ranulf, David Ap Thomas se souciait-il d’un pauvre vieux bibliothécaire ?
    — Ascham nous aimait bien, répondit l’étudiant.
    — Oui, oui, l’interrompit Corbett. Il vous parlait des anciennes coutumes ?
    — Il nous donnait aussi de l’argent, précisa Ap Thomas. Il nous donnait de l’argent pour nos réjouissances.
    — Pourquoi l’aurait-il fait ? interrogea Corbett. Ascham n’était pas riche.
    Ap Thomas haussa les épaules.
    — Ce n’était pas grand-chose. Juste après sa mort, j’ai reçu une bourse de pièces accompagnée d’une petite note disant qu’Ascham voulait qu’elle me revienne.
    — Où est cette note ?
    — Je l’ai détruite. L’écriture était illisible.
    — Mais qui vous l’a apportée ?
    — En fait, Passerel en personne.
    — Ah, je vois, remarqua le magistrat. Je suppose qu’elle était scellée ?
    — Oui, en effet. Passerel me l’a donnée avec la petite bourse pleine de pièces d’argent ; il a dit l’avoir trouvée parmi les biens d’Ascham.
    — Vous vous rendez compte, bien sûr, dit Corbett, que ce pécule venait sans doute du Gardien et que vous êtes tombé directement dans son piège ? Votre Ascham bien-aimé, votre source de connaissance sur les rites païens, est brutalement assassiné et même au moment de sa mort prouve sa générosité par un don d’argent. Le Gardien savait exactement comment vous réagiriez : vous boiriez, vous pleureriez, puis chercheriez un bouc émissaire. Passerel n’était pas plus coupable du meurtre d’Ascham que je ne le suis, continua Corbett d’un ton impitoyable.
    — Est-ce vous qui avez apporté le vin empoisonné à Passerel ? demanda Ranulf.
    — Bien sûr que non. La nuit où il est mort nous étions...
    La voix d’Ap Thomas faiblit.
    — Dans les bois ? suggéra Ranulf.
    — Je suis désolé, bafouilla Ap Thomas.
    — Tu vas l’être plus encore ! s’exclama joyeusement Bullock. Sais-tu quelque chose sur les morts de ces malheureux mendiants ?
    Ap Thomas agita ses mains liées.
    — Rien, protesta-t-il. On voyait parfois Brakespeare et Senex près de Sparrow Hall, mais j’ignore tout de leurs meurtres.
    — Oh, emmenez-les au pilori ! cria Bullock au capitaine des gardes.
    — Sir Walter, intervint Corbett, Messire Ap Thomas a essayé de nous aider. Ses crimes relèvent plus de la légèreté de la jeunesse que de la trahison ou de la méchanceté. Remettons-le, lui et ses compagnons, aux mains des proctors de l’université.
    Bullock prit une gorgée de vin.
    — Accordé. Emmenez ces bougres ! tonna-t-il. Je les ai assez vus !
    Les gardes poussèrent les étudiants hors de la pièce. Le shérif se leva et vida son gobelet.
    — Je posterai des sentinelles autour de Sparrow Hall ce soir. Sir Hugh ?
    Corbett leva les yeux.
    — Excusez-moi, Messire. Je pensais à autre chose.
    Il se leva.
    — Je réfléchissais.
    Corbett regarda ses bottes.
    — On pouvait déduire d’après leurs vêtements qu’Ap Thomas et ses amis étaient allés dans les bois.
    Il fit une pause.
    — Mais les cadavres que l’on a rapportés, Sir Walter... étaient-ils souillés de boue, de terre ou d’herbe ?
    Bullock eut un geste de dénégation.
    — Ces mendiants, ajouta Corbett, étaient âgés, mais je pense qu’ils auraient férocement défendu leur vie. De plus, si on poursuit un homme dans les bois, ses jambes, ses mains et certainement son visage devraient être égratignés par les ronces et les ajoncs.
    — Je n’ai rien remarqué de tel, répondit le shérif. Mais venez, Sir Hugh, et vous, Ranulf, j’ai encore les vêtements et les biens de ces pauvres hères : on les garde dans la resserre près de ma propre chambre.
    Corbett suivit Bullock hors de la salle et dans un étroit escalier de pierre en spirale. De temps à autre, Bullock attrapait la corde qui courait le long du mur et s’arrêtait pour reprendre haleine. Ils atteignirent enfin un large palier ; le shérif prit un trousseau de clés à sa ceinture et ouvrit une

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