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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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asséna Ibrahim à
son frère. Renvoie-le dehors, ils nous épargneront peut-être encore.
    — Inch’ Allah, murmura le frère.
    Leur destin était entre les mains de Dieu. Dehors, les cris
des Mongols redoublaient.
    Le messager hors d’haleine se tenait immobile, les mains sur
les genoux, et Ibrahim remarqua qu’il avait emporté ses sacoches.
    — Je m’appelle Yousouf Alghani, dit-il quand il eut
repris son souffle.
    Il avait entendu l’échange entre les deux frères et il posa
un regard froid sur Ibrahim lorsqu’il s’adressa à lui :
    — Ne crains pas pour ta ville. Ces brutes de Mongols n’ont
pas de machines de siège. Tes murailles ne courent aucun danger. Sois
reconnaissant de ne pas avoir mécontenté Allah par ta couardise.
    Ibrahim contint sa rage et sa frustration pour répondre :
    — Mon frère nous a tous mis en danger pour toi. Nous
sommes une cité de marchands et seuls nos murs nous protègent. Les nouvelles
que tu portes sont si importantes que tu risques ta vie en venant à Almashan ?
    Yousouf sourit, découvrant des dents très blanches dans un
visage bruni par le soleil.
    — J’apporte la nouvelle d’une grande victoire, mais
elle n’est pas pour vos oreilles. Menez-moi au shah, que je le réconforte.
    Dérouté, Ibrahim cligna des yeux, regarda son frère avant de
reporter son attention sur le jeune messager plein d’assurance.
    — Le shah Mohammed n’est pas à Almashan. C’est ce que
tu croyais ?
    Nullement déconcerté, Yousouf sourit de plus belle.
    — N’essaie pas de te jouer de moi. Le shah sera heureux
de m’entendre. Mène-moi à lui et je ne mentionnerai pas que tu as failli me
laisser mourir devant tes murs.
    Ibrahim bredouillait de confusion :
    — Fr… franchement, il n’est pas ici. Doit-il venir à
Almashan ? Je vais te faire apporter à manger et à boire. Dis-moi ce que
tu sais, j’en informerai le shah à son arrivée.
    Le sourire du Bédouin s’effaça, remplacé par une immense
lassitude.
    — J’espérais le trouver ici, murmura-t-il pour lui-même.
    Ibrahim vit le jeune homme tapoter des doigts les sacoches
en cuir, comme s’il ne savait plus quoi faire de leur contenu.
    — Je dois partir, dit-il soudain en s’inclinant devant
Ibrahim. Mes informations ne sont que pour le shah, et s’il n’est pas ici je
dois gagner la prochaine ville. Peut-être que là-bas on n’attendra pas le
dernier moment pour me faire entrer.
    Ibrahim allait rétorquer quand le vacarme, à l’extérieur, cessa
aussi soudainement qu’il avait commencé. Après avoir jeté un regard nerveux à
son idiot de frère, il remonta rapidement l’escalier de pierre. Les autres le
suivirent et, ensemble, ils inspectèrent la plaine.
    Les Mongols partaient. Ibrahim poussa un soupir de
soulagement et remercia Allah d’avoir sauvé sa ville. Combien de fois le
conseil des édiles s’était-il plaint du coût des travaux quand il avait fait
réparer et renforcer les murailles croulantes ? Les Mongols ne pouvaient
pas s’emparer de leurs foyers sans leurs catapultes, ni même avec, peut-être. Almashan
se moquait de leurs sabres et de leurs arcs. Ravi, Ibrahim suivit des yeux les
cavaliers ennemis qui s’éloignaient sans un regard en arrière.
    — Ils cherchent peut-être à nous leurrer, dit Yousouf. Ils
sont malins, ils ont déjà eu recours à cette ruse. Méfiez-vous d’eux.
    Mais Ibrahim avait repris confiance et c’est avec emphase qu’il
affirma :
    — Ils sont incapables de briser nos murs, Yousouf. Veux-tu
venir te rafraîchir dans ma demeure ? Je suis impatient de connaître les
messages que tu portes.
    Les yeux toujours rivés sur les cavaliers mongols, le jeune
homme secoua la tête.
    — Je ne reste pas. Le shah n’est sans doute pas loin, il
doit être informé. Le sort de cités plus grandes que la tienne dépend de la
réussite de ma mission.
    Il se pencha par-dessus le parapet, regarda en bas.
    — Ont-ils tué mon cheval ?
    — Ils l’ont emporté, répondit le frère d’Ibrahim. J’ai
une bonne monture, une jument. Tu peux la prendre.
    — Je te la paierai, promit Yousouf.
    Le frère d’Ibrahim ne montra pas que l’offre le soulageait.
    — Elle est très robuste, assura-t-il. Je ferai un bon
prix à un messager du shah.
    Les poings serrés de frustration, Ibrahim vit son frère
charger un garde d’amener leur deuxième meilleure jument devant la porte. Le
jeune messager redescendit les marches de pierre et Ibrahim

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