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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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fut bien obligé de
suivre. Il ne put s’empêcher de couler un regard aux sacoches en se demandant
si leur contenu justifiait qu’il fasse égorger un homme. Tandis que cette idée
prenait forme dans sa tête, Yousouf parut la deviner.
    — Il n’y a rien de valeur dans mes sacs. Tout est là, dit-il
en se touchant le front.
    Ibrahim rougit, troublé que le jeune messager ait lu dans
ses pensées. Lorsqu’on amena la jument, Yousouf la jaugea d’un œil connaisseur
puis, s’estimant satisfait, il donna au frère d’Ibrahim plus que celui-ci avait
demandé. Avec aigreur, Ibrahim regarda le jeune homme examiner la sangle et la
bride de l’animal. Au-dessus d’eux, les gardes signalèrent que la voie était
libre.
    — Je paierais cher pour entendre ces messages, déclara
tout à coup Ibrahim.
    À son étonnement, Yousouf parut hésiter et le maître d’Almashan,
sentant une première faiblesse, ajouta :
    — En or.
    — Très bien, répondit Yousouf. J’ai besoin d’argent
pour continuer à chercher le shah. Mais il me le faut rapidement.
    Alors qu’Ibrahim s’efforçait de dissimuler sa satisfaction, le
messager confia les rênes de la jument à un garde et suivit Ibrahim dans la
maison la plus proche. La famille qu’elle abritait ne protesta pas quand
Ibrahim lui ordonna de déguerpir. En quelques instants, il se retrouva seul
avec le messager.
    — L’or que tu m’as promis ? rappela Yousouf avec
douceur.
    Dans son impatience, Ibrahim n’hésita pas et tira de dessous
sa tunique une bourse que le contact de sa peau avait rendue chaude et moite. Le
jeune homme la soupesa, en regarda brièvement le contenu avec un sourire avant
de la faire disparaître.
    — Tout cela doit rester entre nous, dit-il, murmurant
presque. Ma pauvreté me contraint à céder, mais ces messages ne sont pas pour
toutes les oreilles.
    — Parle, le pressa Ibrahim. Je garderai la nouvelle
pour moi.
    — Boukhara est tombée mais la garnison de Samarkand a
remporté une grande victoire. L’armée du khan a été brisée sur le champ de
bataille. Les Mongols sont maintenant en position de faiblesse. Si le shah
retourne dans le Sud prendre la tête de ses cités loyales, il aura la tête de tous
les barbares. Je dis bien si. Voilà pourquoi je dois le retrouver
rapidement.
    — Allah soit loué ! s’exclama Ibrahim. Je
comprends à présent pourquoi tu ne peux t’attarder.
    Yousouf porta une main à son front, à ses lèvres et à son
cœur selon l’ancienne coutume.
    — Je suis en cela le serviteur du shah. La bénédiction
d’Allah sur toi et sur ton honorable maison. Maintenant, je dois partir.
    D’un pas plus confiant, Ibrahim retourna dehors. Il sentit
sur lui les yeux de tous ses hommes et même son imbécile de frère le regardait
comme s’il pouvait deviner la teneur des messages.
    Une fois de plus, on ouvrit la petite porte. Le messager s’inclina
devant Ibrahim et fit passer la jument par l’ouverture. On remit la barre
derrière lui et, talonnant sa monture, il partit au galop sur le sol
poussiéreux.
     
     
    Le soir tombait lorsque Yousouf parvint au tuman de Süböteï
et Djebe. Il entra à cheval dans le camp provisoire qu’ils avaient établi, répondit
aux saluts des guerriers. Il avait dix-neuf ans et il était plus que content de
lui. Même Süböteï sourit devant l’assurance que montra le jeune Bédouin quand
il descendit de selle d’un bond théâtral et s’inclina devant les deux généraux.
    — Le shah est là-bas ? demanda Süböteï.
    Yousouf secoua la tête.
    — Ils me l’auraient dit.
    Contrarié, le chef mongol plissa les lèvres. Le shah et ses
fils étaient comme des spectres. Les guerriers avaient poursuivi l’homme et sa
garde tout l’été et il avait réussi à leur échapper. Süböteï avait espéré qu’il
se réfugierait dans la ville bordée par la rivière, dont les murailles étaient
trop hautes pour tomber sous un assaut.
    — Il est glissant comme une anguille, ce vieillard, mais
nous finirons par l’attraper, prédit Djebe. Il ne peut pas se faufiler entre
nos lignes sans qu’on le repère, même avec le peu d’hommes qu’il lui reste.
    — J’aimerais en être sûr, grogna Süböteï. Il a eu l’intelligence
d’envoyer nos hommes sur une fausse piste. Il a failli nous semer et c’est
maintenant beaucoup plus difficile de traquer un groupe restreint.
    Il frotta son bras à l’endroit où l’un des gardes de
Mohammed l’avait blessé

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