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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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sourire sa première épouse, grande et
forte, les bras nus bronzés par le soleil. Même la peau blanche de Chakahai
avait pris une teinte dorée pendant les mois chauds et les deux femmes
rayonnaient de santé. Elles semblaient être parvenues à un accord après l’attaque
du shah contre les familles. Au moins, il n’aurait plus à les surveiller de
près lorsqu’elles seraient ensemble, de crainte qu’elles ne se battent comme
des chats dans un sac. C’était une sorte de trêve.
    — Le peuple a besoin d’enfants, Börte, fit-il observer.
    Khasar eut en réponse un petit rire lubrique qui incita les
deux femmes à lever les yeux au ciel. Le frère du khan avait engendré dix-sept
héritiers, à sa connaissance, et s’enorgueillissait à juste titre que quatorze
d’entre eux soient encore en vie. À l’exception de Temüge, tous les fils de Hoelun
et de Yesugei avaient contribué à donner au Peuple mongol des mioches
braillards qui couraient à toutes jambes entre les yourtes. Temüge aussi était
marié, mais son union n’avait pas encore produit de fruits. Le plus jeune frère
du khan passait ses journées à s’occuper de l’administration du camp et à
régler les différends tribaux. Pour une fois, Gengis le regarda avec indulgence.
Temüge avait créé son propre petit empire au sein des tribus, avec
quatre-vingts hommes et femmes qui travaillaient pour lui. Gengis avait même
entendu dire qu’il leur apprenait à lire et à écrire. Mais Temüge semblait
avoir les choses en main et Gengis était satisfait que son frère ne vienne pas
l’importuner chaque jour avec les problèmes qu’il avait à résoudre. Contrairement
à Khasar et Kachium, qui avaient des allures de guerrier, Temüge marchait à
petits pas prudents et tressait ses longs cheveux à la manière des Jin. Il se
lavait beaucoup trop souvent et il émanait de lui une odeur d’huile parfumée
quand le vent soufflait. Autrefois, Gengis avait eu honte de lui, mais Temüge
semblait satisfait et les Mongols avaient peu à peu accepté son autorité.
    La famille de la mariée s’était installée à l’ouest de Nur, dressant
ses yourtes selon la tradition. Descendu du chariot, Tolui hésita quand des
hommes armés se précipitèrent vers lui pour l’intercepter.
    Gengis sourit en les voyant jouer cette comédie. Ils
semblaient ne pas voir la foule qui s’était massée pour assister au mariage et
agitaient leurs sabres comme s’ils avaient vraiment subi un affront. Gengis ne
put retenir une grimace quand Tolui, dans sa tunique bleu et or, s’inclina
devant le père de Sorhatani. Après tout, il était le fils d’un grand khan et, avec
une fille déjà mère, le père de Sorhatani ne pouvait guère éconduire Tolui
parce qu’il ne lui montrait pas assez de respect.
    Gengis soupira en se tournant vers Börte, sachant qu’elle
comprenait. Tolui était un bon fils, même s’il n’avait pas en lui l’ardeur de
son père et de ses oncles. C’était peut-être parce qu’il avait grandi dans l’ombre
de Djötchi et Djaghataï. Le khan coula un regard vers la droite, où les deux
jeunes hommes marchaient avec Ögödei. Ils n’avaient pas mis de côté leurs
querelles, mais c’était là un problème à régler un autre jour.
    Le père de la mariée fit enfin mine de se laisser fléchir et
admit Tolui dans sa yourte pour qu’il salue sa future épouse. Gengis et ses
femmes s’approchèrent tandis que Kökötchu bénissait la terre et aspergeait l’air
de gouttes d’arkhi pour les esprits qui observaient la scène.
    — C’est un bon fils, déclara Kachium en tapotant le dos
de Gengis et de Börte. Vous pouvez être fiers de lui.
    — Je le suis, répondit le khan. Mais je doute qu’il
devienne un chef. Il a trop de douceur pour tenir entre ses mains la vie de
milliers d’hommes.
    — Il est encore jeune, fit aussitôt valoir Börte. Et il
n’a pas eu la même enfance que toi.
    — Il aurait peut-être fallu, répliqua Gengis. Si j’avais
laissé mes garçons survivre seuls aux hivers de la steppe au lieu de les amener
ici, ils seraient peut-être tous capables de devenir khans.
    Il sentit que Djötchi et Djaghataï l’écoutaient sans en
avoir l’air.
    — Ils le deviendront, frère, affirma Khasar. Tu verras.
Il faut des hommes pour diriger les terres que nous avons conquises. Accorde-lui
quelques années et établis-le comme shah d’un de ces royaumes du désert. Laisses-y
un tuman pour le soutenir et il

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