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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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passer, mais s’ils vendaient ou abattaient leurs bêtes et entraient
dans une ville comme un simple groupe de voyageurs, comment les Mongols
feraient-ils pour les retrouver ? Ils n’étaient que des hommes, malgré l’habileté
diabolique de leurs pisteurs. Il avait pressé le shah de faire halte à Almashan,
ville prospérant depuis des lustres du commerce des esclaves, mais le vieil
homme s’était catégoriquement refusé à se cacher comme un mendiant. L’idée même
le blessait. Djalal al-Din avait déjà eu du mal à l’empêcher d’annoncer leur
présence aux notables et de défier les Mongols du haut des murailles.
    S’arrêter, c’était mourir, Djalal al-Din en avait bien
conscience. L’armée qui pourchassait son père semait la terreur et rares
étaient les villes qui sacrifieraient leurs habitants pour le shah et sa
progéniture. Dès que les Mongols assiégeraient une cité où ils auraient trouvé
refuge, les habitants s’empresseraient de livrer le shah ou l’assassineraient
pendant son sommeil. Il n’avait pas le choix. Djalal al-Din regarda dans l’obscurité
l’homme qui avait donné des ordres à tous sa vie durant. Comment accepter qu’il
soit devenu trop faible pour savoir comment échapper aux bêtes lancées à ses
trousses ? Djalal al-Din, son fils aîné, ne se sentait cependant pas prêt
à faire fi des volontés de l’ancien maître du Khwarezm.
    — Nous allons nous arrêter, père, murmura-t-il soudain.
Nous nous cacherons dans une ville avec nos chevaux. Nous avons encore assez d’argent
pour vivre modestement pendant que tu recouvres des forces. Les Mongols
passeront sans nous voir. Aveugle-les, Allah. Qu’ils passent sans nous voir, si
c’est ta volonté.
    Dans l’hébétude de la fièvre, le shah ne l’entendit pas. La
maladie s’insinuait dans ses poumons, réduisant chaque jour sa capacité à
respirer.

 
21
    Dans les faubourgs de la ville de Nur, Gengis marchait à pas
lents avec ses épouses et ses frères derrière un chariot tiré par des chameaux.
Si les jours avaient raccourci avec l’hiver, le vent était à peine froid. Pour
ceux qui avaient connu le gel et la neige chaque année de leur enfance, c’était
presque une journée de printemps. Il avait l’esprit clair et paisible pour la
première fois depuis des mois et regardait avec fierté le petit Tolui diriger
les bêtes d’un claquement des rênes. Son plus jeune fils n’avait que quatorze
ans, mais la cérémonie des noces avait lieu à la demande du père de la fille. De
deux ans plus âgée que Tolui, elle allaitait déjà un bébé dans la yourte
familiale et attendait un autre enfant. Il avait fallu que Börte en touche un
mot à Gengis pour que le mariage soit décidé avant qu’un des parents de la
fille n’engage à contrecœur une querelle sanglante contre le fils du khan.
    La seconde grossesse de la fille se voyait déjà malgré la
robe ample sous laquelle sa famille avait tenté de la dissimuler. C’est sans
doute la mère de la fille qui s’occupe du premier enfant, songeait Gengis en
marchant. Tolui et la mariée, Sorhatani, semblaient très épris l’un de l’autre,
bien que peu respectueux des coutumes mongoles. Il n’était pas rare qu’une
jeune fille se fasse engrosser, mais Sorhatani avait fait preuve d’un courage
peu commun en se liant à Tolui sans le consentement paternel. Elle était même
venue trouver Börte pour demander que Gengis choisisse le nom du premier enfant.
Le khan avait toujours admiré ce genre de bravoure effrontée et il était
satisfait du choix de Tolui. Il avait appelé le garçon Mongke, ce qui
signifiait « éternel », un nom convenant parfaitement à celui qui
serait de son sang. Gengis songea à déclarer tous les enfants légitimes, qu’ils
soient nés après ou avant le mariage. Cela éviterait des problèmes à l’avenir, il
en était persuadé.
    — Du temps de mon enfance, dit le khan avec un brin de
nostalgie, un jeune homme devait parfois chevaucher pendant des jours pour
rejoindre la tribu de sa fiancée.
    La remarque provoqua chez Khasar un grognement sceptique.
    — J’ai quatre femmes, frère. Si j’avais dû parcourir
autant de chemin chaque fois que j’en voulais une nouvelle, je n’aurais jamais
rien fait d’autre.
    — Je suis étonnée que ces malheureuses te supportent, dit
Börte avec un sourire suave.
    De son petit doigt, elle eut un geste qui fit glousser
Chakahai. Gengis fut heureux de voir

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