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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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précipitée et il avait l’intention de tirer parti du temps qu’il
passerait à la mosquée pour réfléchir. Il regarda avec méfiance l’inconnu s’incliner.
On ne pouvait pas se fier à ces hommes du désert.
    — Toutes mes excuses. Je ne t’importunerais pas sur le
chemin de la prière si l’affaire n’était aussi importante.
    Abbud sentit que les autres marchands l’observaient en
passant. Il tendit l’oreille pour écouter l’appel du muezzin, estima qu’il ne
disposait que de quelques moments.
    — Fais vite, mon fils.
    Le jeune homme s’inclina de nouveau.
    — Nous cherchons cinq hommes, un père et ses quatre
fils. As-tu entendu parler d’étrangers qui seraient arrivés ces derniers jours ?
    Abbud marqua une pause avant de répondre avec circonspection :
    — On peut acheter toute information si on est prêt à y
mettre le prix, mon fils.
    L’expression du jeune d’homme changea et, sans chercher à
cacher son excitation, il se tourna vers les Mongols qui les observaient. Avant
même qu’il parle, le joaillier sut qui était le chef du groupe, à la déférence
que les autres lui témoignaient. Il avait peine à imaginer ces hommes laissant
une traînée de feu derrière eux. Ils n’en paraissaient pas capables, bien que
chacun d’eux portât un arc, un sabre et une dague comme s’ils s’attendaient à
ce que la guerre éclate dans le souk même.
    Les mots prononcés par l’homme du désert dans une langue
étrange provoquèrent chez le chef un haussement d’épaules. Celui-ci détacha un
sac de sa ceinture et le lança presque dédaigneusement à Abbud, qui s’en saisit.
Découvrant l’or qu’il contenait, le marchand fut inondé de sueur. Dans quoi s’était-il
fourré aujourd’hui ? Il lui faudrait embaucher des gardes armés à la
mosquée pour rentrer chez lui avec une telle fortune. Nul doute que des yeux
malveillants avaient vu ce sac et il n’était pas difficile d’en deviner le
contenu.
    — Je te retrouve après la prière, promit-il en faisant
un pas vers la mosquée. À cet endroit même…
    Comme un serpent du désert, le bras du chef mongol se
détendit et le saisit par le poignet avant qu’il ait achevé sa phrase.
    — Tu ne comprends pas, intervint Yousouf, s’adressant à
Süböteï. Il faut absolument qu’il aille prier. Aussi vieux soit-il, il se
battra si nous tentons de le retenir. Laisse-le partir, général. Il ne peut pas
s’enfuir.
    Le jeune Bédouin pointa l’index vers l’endroit où le garde d’Abbud
était assis sur sa trappe. Le geste n’échappa pas au joaillier, qui fut saisi d’un
accès de colère en voyant que cet imbécile de garde n’était même pas tourné
vers eux. Il pouvait se chercher un autre travail. Qu’un inconnu porte la main
sur lui dans la rue était déjà pénible, mais voir cet idiot rêvasser au lieu de
se montrer vigilant rendait l’affront presque insupportable. Presque. L’or qu’il
tenait dans sa main lui fit répéter plusieurs fois ce mot dans sa tête.
    D’un mouvement brusque, Abbud libéra son bras. Il fut tenté
de rendre l’or et de s’éloigner dignement, mais Khuday était une petite ville
et le sac contenait les bénéfices de cinq années de travail, voire davantage. Il
pourrait même envisager de prendre sa retraite et de confier la boutique à son
fils. Allah était vraiment bon.
    — Mon ami ne te laissera pas partir avec l’or, le
prévint Yousouf. Il ne comprend pas l’insulte faite à ton honneur. Mais je t’attendrai
ici si tu détiens l’information dont nous avons besoin.
    Le marchand se défit du sac à contrecœur en regrettant de ne
pouvoir d’abord compter les pièces. Il ne pourrait pas savoir si le Mongol en
prélèverait une partie avant de le lui rendre.
    — Ne t’adresse à personne d’autre, je suis l’homme qu’il
te faut, déclara Abbud d’une voix ferme.
    Il vit l’ombre d’un sourire passer sur le visage du jeune
Bédouin quand il s’inclina de nouveau et passa entre les guerriers qui
serraient nerveusement la poignée de leur sabre.
    Après le départ du bijoutier, Yousouf eut un petit rire.
    — Ils sont ici, dit-il à Süböteï. J’avais raison, non ?
C’est la seule ville à quinze lieues à la ronde et ils ont décidé de s’y cacher.
    Le général hocha la tête. Il n’aimait pas dépendre de
Yousouf mais la langue du Khwarezm était encore pour lui un amas confus de sons
incompréhensibles.
    — Nous n’aurons pas à payer

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