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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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cet homme si nous les
trouvons nous-mêmes, répondit-il.
    Autour d’eux, les rues s’étaient vidées et le marché si
animé toute la journée avait comme disparu. L’appel ululant du muezzin avait
cessé, remplacé par des incantations étouffées.
    — Les Khwarezmiens ne tueraient pas de bons chevaux, je
pense, ajouta-t-il. Ils se terrent quelque part à proximité d’une écurie. Nous
les chercherons pendant qu’ils prient. Combien de bonnes montures peut-il y
avoir dans cette petite ville ? Si nous trouvons les chevaux, nous
trouverons le shah.

 
23
    Étendu dans le noir, Djalal al-Din ne parvenait pas à dormir,
l’esprit tourmenté par des images angoissantes. Il luttait pour ne pas céder au
désespoir en grattant ses piqûres de puce et en resserrant une mince couverture
autour de ses épaules pour avoir moins froid. Au moins, dans l’obscurité, ses
frères ne se tournaient-ils pas vers lui pour lui demander ce qu’ils devaient
faire et le regard autrefois perçant de son père ne le trouvait pas. Il se
couchait de bonne heure chaque soir et cherchait le soulagement du sommeil, mais
celui-ci le fuyait et son esprit continuait à produire des images comme une
créature indépendante s’agitant dans sa tête. Lorsqu’il fermait les yeux, il
revoyait les jours de réjouissances dans les palais de son père illuminés par
mille lampes et bougies. Il avait de nombreuses fois dansé jusqu’à l’aube sans
se soucier du prix du suif ou de l’huile. Maintenant, il devait faire durer leur
unique chandelle, tout comme la nourriture ou le charbon de bois.
    Quand il rouvrait les yeux sous l’effet de la frustration, il
voyait le clair de lune passer à travers les fentes du toit. La puanteur du
nouveau seau de nuit alourdissait l’air. Le premier soir, il avait laissé le
précédent dehors et quelqu’un l’avait volé pendant la nuit. Ils avaient dû en
racheter un autre. Il avait appris qu’il fallait donner une pièce à un jeune
garçon pour qu’il aille le vider dans une fosse publique, à l’extérieur de la
ville, mais ses frères avaient oublié de le faire, bien sûr. Tout avait un coût,
à Khuday. La vie était plus compliquée qu’il ne l’avait pensé et il se
demandait comment les plus pauvres parvenaient à survivre.
    Soudain, il entendit un bruit et la porte du taudis trembla
sur ses gonds. Quelqu’un avait frappé. Le cœur battant douloureusement dans sa
poitrine, il tendit la main vers son cimeterre.
    — Djalal al-Din ? appela la voix craintive d’un de
ses frères.
    — Préparez-vous, murmura-t-il en enfilant son pantalon
dans le noir.
    Le vêtement sentait la sueur et le broc était aussi vide que
le seau de nuit était plein, il ne pouvait même pas s’asperger le visage. On
frappa de nouveau, il dégaina son sabre. Il ne voulait pas mourir dans l’obscurité,
mais si les Mongols les avaient trouvés, il ne fallait attendre aucune pitié de
leur part.
    Torse nu, son arme à la main, il ouvrit brusquement la porte.
Le clair de lune lui révéla un jeune garçon se tenant sur le seuil. Soulagé, le
prince lui demanda :
    — Pourquoi viens-tu troubler notre repos ?
    — Mon maître Abbud m’a envoyé vous prévenir en se
rendant à la mosquée pour la prière du soir. Les Mongols savent que vous êtes
là, vous devez quitter la ville.
    Le gamin voulut déguerpir aussitôt son message délivré, mais
Djalal al-Din le saisit par l’épaule et l’enfant émit un cri de frayeur. La vie
d’un jeune garçon à Khuday était encore plus précaire que la leur.
    — Ils arrivent ? Maintenant ?
    — Oui, répondit l’enfant en tentant de se dégager. Je t’en
prie, je dois retourner auprès de mon maître…
    Djalal al-Din le laissa filer. Un moment, il scruta la rue
éclairée par la lune, pensa voir des ennemis dans chaque ombre. Il remercia
silencieusement le vieux joaillier pour sa bonté puis referma la porte comme si
elle pouvait faire écran à sa peur.
    Ses frères s’étaient habillés et attendaient une fois de
plus ses instructions.
    — Allumez la chandelle et préparez notre père. Tamar, cours
chercher les chevaux.
    — As-tu encore des pièces ? Le propriétaire de l’écurie
voudra être payé.
    Djalal al-Din eut l’impression qu’un nœud coulant se
resserrait autour de sa gorge. Il ouvrit une bourse, donna un petit rubis à son
frère. Les cinq pierres restantes représentaient tout ce qu’ils possédaient en
ce monde.
    — Donne-lui

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