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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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la
puissance des guerriers sans pitié qui attendaient de l’autre côté des
murailles.
     
     
    Djalal al-Din sortit de la montagne au lever du soleil, les
mots de la prière du matin encore frais dans son esprit. Ses meilleurs pisteurs
connaissaient la région mieux que les éclaireurs mongols et le fils du shah les
avait traqués dans les vallées et les gorges jusqu’à ce que le dernier tombe. L’armée
mongole n’avait plus personne pour la prévenir d’une attaque. Djalal al-Din
exultait tandis que ses hommes descendaient dans la vallée du Panchir dont la
rivière étincelait au soleil. Les Mongols eurent à peine le temps de courir
vers leurs chevaux avant que ses troupes soient en formation. Il avait appelé
les fidèles et ils avaient répondu, venant à lui à pied ou à cheval à des
centaines de lieues à la ronde. Des nomades turcomans l’avaient rejoint, pour
certains aussi bons archers que les Mongols eux-mêmes. À sa gauche chevauchaient
des guerriers berbères qui partageaient sa foi à défaut du sang coulant dans
ses veines. Des Arabes, des Bédouins, des Perses et même des Turcs : il
les avait tous liés aux hommes de Peshawar et à leur prince, noyau autour
duquel il avait formé son armée.
    Les Mongols les accueillirent par des flèches mais Djalal al-Din
connaissait son ennemi et ses soldats portaient tous de longs boucliers faits
de plusieurs couches de bois et de cuir. Avec l’or du rajah à sa disposition, il
avait conçu cette protection qui se révélait efficace et seul un petit nombre
de ses hommes tombèrent sous les premières volées mongoles. Quand l’écart
diminua, le fils du shah chargea avec furie tandis que les Mongols prenaient
maintenant pour cibles les chevaux. Les bêtes portaient le meilleur caparaçon
que Peshawar pouvait fournir, des écailles de métal couvrant leurs longues
têtes et leurs poitrails. Leur poids les ralentissait mais les traits ennemis
ne pouvaient plus les abattre facilement.
    Les cavaliers de Djalal al-Din heurtèrent les lignes
mongoles qui s’étaient formées, frappant avec une force sidérante des hommes
qui ne reculèrent pas. La dernière volée de flèches avait ouvert des brèches
dans les rangs des musulmans, car ni les armures ni les boucliers ne pouvaient
les protéger à une distance de quelques pas. Lorsque Djalal al-Din les vit s’écrouler,
il se trouvait déjà dans la mêlée et faisait tournoyer son sabre. Dans sa soif
de vengeance, il estima mal son premier coup, qui atteignit le casque d’un
Mongol, mais la vitesse de Djalal al-Din lui donna plus de force et l’homme, projeté
en arrière, fut aussitôt piétiné par les sabots des chevaux. L’armée des
fidèles avait réussi son premier assaut, le centre des lignes mongoles se
replia dans la confusion.
    Djalal al-Din vit les guerriers du khan adopter la formation
des cornes sur les ailes, mais le rajah de Peshawar se tenait prêt à intervenir
et il fit avorter la manœuvre d’encerclement. Jamais les Mongols n’avaient
affronté un ennemi qui connaissait leurs stratagèmes et leurs tactiques aussi
bien que le fils du shah. Il criait de rage et de joie mêlées tandis que les
cors mongols sonnaient la retraite.
    Ils continuèrent cependant à se battre et l’armée des
croyants subit de lourdes pertes quand elle les pressa de trop près. Les Mongols
demeuraient en formation serrée et se repliaient en groupes. Djalal al-Din leva
une main, les arcs se bandèrent sur sa première ligne. Une brèche s’ouvrit et
ses hommes envoyèrent une volée sur les guerriers du khan en prenant pour cible
les archers, qui ne portaient pas de boucliers. Des dizaines d’entre eux
tombèrent et les troupes de Djalal al-Din poursuivirent leur avance, pas à pas,
les obligeant à s’éloigner de la forteresse, où, du haut des murailles, les
habitants de Parwan poussaient des acclamations.
    La rivière baignant la ville était à moins d’une demi-lieue
quand les Mongols renoncèrent à se battre et filèrent vers le pont. Djalal al-Din
se lança à leurs trousses avec ses hommes, bien décidé à les tuer tous. Il les
avait vus trop souvent triomphants pour ne pas savourer cet instant.
    Les Mongols ne s’arrêtèrent pas au pont et le traversèrent
sans ralentir, risquant leur vie dans la bousculade. Les soldats d’Allah n’hésitèrent
pas à les suivre.
    Djalal al-Din vit alors des barbares sauter de cheval et
attaquer à la hache les cordes et les planches du pont

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