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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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jouer.
    — Je suis venu te dire que tu n’es pas le bienvenu, poursuivit
l’officier.
    Les guerriers entourant Süböteï sursautèrent en entendant
ces paroles de défi.
    — Moins qu’avec quiconque nous n’avons de querelle avec
toi, mais par respect pour ta personne, nous te demandons de faire demi-tour et
de quitter cet endroit.
    Süböteï plissa les lèvres, faisant craquer le givre qui les
recouvrait.
    — Ton maître t’en a sûrement dit plus, officier de
minghaan.
    L’homme cligna des yeux et Süböteï sut qu’il avait
correctement deviné son grade.
    — Que t’a-t-il chargé de répondre si je refuse de
partir ?
    Malgré la tension due au fait de parler à l’homme le plus vénéré
du peuple mongol après Gengis, l’homme eut un bref sourire.
    — Djötchi m’a dit que tu ne partirais pas et que tu me
poserais cette question, mot pour mot.
    — Et ensuite ?
    Süböteï était fatigué par la longue chevauchée et sentait le
froid s’insinuer en lui. Il avait envie de se mettre à l’abri du vent.
    — Il m’a chargé de te prévenir qu’il ne sera plus là
quand tu viendras. Si tu envoies ton armée contre nous, tu ne trouveras rien. Même
toi tu ne peux pas suivre nos traces sous cette neige et nous connaissons le
terrain. Tu te lancerais dans une traque qui t’éloignerait encore du khan et ce
serait du temps perdu.
    L’homme déglutit, rendu nerveux par les regards mauvais des
guerriers de Süböteï, mais rassembla son courage pour continuer :
    — Il a dit que tu l’as bien formé et que tu ne
survivras pas à une traque si tu l’entames.
    Süböteï leva le bras pour arrêter ceux de ses hommes qui
semblaient prêts à se jeter sur le messager. Plus d’un avait dégainé son sabre.
Le moment est venu, pensa Süböteï, et bien que cela lui fît encore plus mal que
le froid, il savait comment atteindre Djötchi.
    — Je ne suis pas venu chasser, répliqua-t-il. Conduis-moi
là où mes hommes pourront camper, manger et se reposer. Ensuite je te suivrai. Tu
me mèneras à lui.
    L’officier ne répondit pas tout de suite. Les guerriers de Süböteï
se mirent à protester, à exiger de protéger leur général. Il secoua la tête et
ils se turent.
    — Il acceptera de me voir. Il te l’a dit, n’est-ce pas ?
Qu’il me recevrait si je venais seul ? C’est moi qui l’ai formé. Il a dû
tout prévoir.
    L’officier s’inclina. Ses mains tremblaient sur l’encolure
de son cheval mais ce n’était pas à cause du froid.
    — Je te conduirai, général.
     
     
    Il y eut une nuit et une aube de plus avant que Süböteï et l’officier
de minghaan pénètrent à cheval dans le camp de Djötchi.
    Instinctivement, le général prit note de ses défenses. Le
fils de Gengis avait choisi un endroit entouré de bois et de collines. Le
sentier qui y menait sinuait dans la neige entre de vieux arbres. Süböteï pensa
avec respect à l’éclaireur qui avait découvert ce camp et se promit de lui
donner de l’avancement s’il retrouvait son tuman en vie.
    Il y avait des yourtes, dont les épaisses cloisons de feutre
protégeaient bien mieux du froid que la pierre ou le bois. Une palissade
mettait le campement en grande partie à l’abri du vent. En traversant un espace
découvert, Süböteï vit des moutons et des chèvres blottis les uns contre les
autres en groupes blanchâtres dans des enclos en bois. Il ne fut pas surpris de
découvrir des cabanes en rondins d’où montait de la fumée. Il avait grandi dans
un village semblable, où chaque foyer était séparé des autres par des sentiers
dont la boue avait gelé.
    Son arrivée ne passa pas inaperçue. Des guerriers dont il se
rappelait vaguement le visage l’observaient. Sa mémoire était légendaire mais, après
être resté longtemps sans voir ces hommes, il ne se souvenait que de certains
noms. Quelques-uns feignaient de ne pas s’intéresser à lui, mais la plupart
avaient interrompu leur tâche et le regardaient, presque nostalgiques d’un
monde perdu. Il vit des piles de fourrures, des peaux fraîches qu’on lavait
dans des baquets en bois. Avec étonnement, il avisa aussi des femmes au teint
blanc dont certaines étaient enceintes. Elles travaillaient aussi dur que les
hommes pour subsister dans ce village glacé et ne levèrent pas la tête à son
passage. Le nom de Süböteï ne leur disait rien.
    Djötchi se tenait devant la porte d’une cabane petite et
trapue mais d’aspect solide comparée

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