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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire
Autoren: Conn Iggulden
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pistes, ne perdant que quelques hommes
tandis qu’ils traversaient les montagnes afghanes. Il avait toujours considéré
le repli de la vallée du Panchir comme un pari risqué mais savait que la
nouvelle se répandrait rapidement. À des centaines de lieues à la ronde, des
villes attendaient d’apprendre que les hommes du khan avaient été défaits. Djalal
al-Din pensait à elles en contemplant le soleil couchant. Elles se
révolteraient. Les cités où une garnison mongole maintenait l’ordre se
soulèveraient de nouveau. Chaque jour gagné par son repli affaiblissait l’étreinte
du khan et il se fit le serment de la desserrer pour toujours.
    Djalal al-Din savait que s’il parvenait à échapper au khan
pendant une année tous les hommes capables de tenir une épée, jeunes ou vieux, viendraient
grossir son armée. Il mettrait le feu à la région pour en chasser les
envahisseurs. S’il survivait. Il sourit à Nawaz, qui restait à ses côtés comme
un serviteur fidèle. Il était épuisé, il avait mal aux pieds. Il avait
longuement marché, ce jour-là. Maintenant que le khan était là, il fallait
monter en selle et s’éloigner au plus vite des montagnes.
     
     
    Gengis ne trouva rien à reprocher à la façon dont Kachium
déploya ses tumans dans le labyrinthe de passes. Son frère envoya dans toutes
les directions des guerriers qui restaient en liaison avec les généraux, tissant
les fils d’une toile délicate qui recouvrait toute la montagne. Une fois le
système en place, les erreurs furent peu nombreuses et ils évitèrent deux
autres culs-de-sac et une fausse piste qui les aurait fait dévier de quatre
lieues du bon chemin. Malgré lui, le khan éprouvait du respect pour le prince
qu’il pourchassait. Il aurait aimé poser des questions à Süböteï sur la traque
jusqu’à la mer Caspienne, et l’idée lui traversa l’esprit que ce n’était pas le
shah, comme ils l’avaient supposé, mais son fils qui avait mis la famille en
lieu sûr.
    Étrange comme le nom de Süböteï revenait souvent dans la
conversation entre les généraux. Gengis détournait leur curiosité par des
silences ou des réponses laconiques, refusant de discuter de la mission qu’il
lui avait confiée. Certaines choses ne devaient pas figurer dans les chroniques
que Temüge écrivait. En chevauchant, Gengis se demandait s’il ne devrait pas y
regarder de plus près. Une partie de lui trouvait encore imprudent d’emprisonner
des mots de cette façon. S’il se rappelait le mépris tranquille d’Arslan pour
la gloire, Gengis envisageait avec plaisir de façonner le souvenir qu’il
laisserait. À Samarkand, il avait suggéré de doubler le nombre des ennemis dans
les récits de bataille, ce qui avait consterné Temüge.
    Les tumans progressaient plus vite, laissant derrière eux la
plus grande partie du labyrinthe. Gengis pressait l’allure et les guerriers
repoussaient les limites de leur endurance sous son regard. Personne ne voulait
être le premier à réclamer une halte et ils tenaient avec quelques heures de
sommeil seulement, somnolant parfois sur leur selle en se laissant guider par
ceux qui restaient éveillés.
    Après avoir franchi les pentes rocheuses et les vallées, ils
suivirent une vraie piste portant les traces d’un grand nombre d’hommes et de
chevaux. Des mouches bourdonnaient autour de crottin et d’excréments humains
plus frais chaque jour. Les Mongols savaient qu’ils se rapprochaient de l’ennemi.
En présence du khan, ils étaient impatients de venger la défaite du Panchir. Ils
n’échoueraient pas de nouveau, pas sous les yeux de Gengis. En lui-même, le
khan pensait que Kachium les aurait aussi bien menés sans lui de l’autre côté
des montagnes, mais il était leur chef et ne pouvait pas laisser cette tâche à
un autre.
    Chaque journée apportait des nouvelles par la chaîne d’éclaireurs
s’étirant sur quatre cents lieues. Le temps des armées opérant seules et sans
contacts avait disparu lorsque Gengis avait soumis le Khwarezm. Il se passait
rarement un jour sans que deux messagers ou davantage arrivent de Samarkand, de
Merv ou de villes aussi lointaines. Le peuple mongol avait laissé de profondes
empreintes dans les terres conquises.
    Gengis était à la fois satisfait et troublé par ce flot d’informations.
Il était devenu adulte à une époque où une bande de pillards pouvait encore
traverser la steppe sans être vue, sans avoir de comptes à rendre à
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