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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire
Autoren: Conn Iggulden
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quiconque. Maintenant,
il était assailli de problèmes auxquels il ne pouvait rien et il regrettait
parfois de ne pas avoir emmené Temüge pour le charger des détails abordés dans
les rapports des éclaireurs.
    Il apprit ainsi que la cité afghane de Herat avait chassé
les guerriers de sa garnison mongole en leur laissant la vie. Une autre place forte,
Balkh, avait fermé ses portes et refusait de payer le tribut une année de plus.
Les fissures s’élargissaient et il ne pouvait rien y faire, sinon trouver et
anéantir l’ennemi qui avait causé un tel regain de confiance parmi des villes
naguère accablées. Il leur rappellerait en temps voulu leurs obligations envers
lui.
    Les sept tumans augmentèrent l’allure. Djebe faisait amener
des chevaux frais tous les deux jours et chaque changement insufflait une
énergie nouvelle aux guerriers qui avaient de nouveau sous eux une monture
fringante. De jeunes garçons chevauchaient derrière l’armée avec les vivres, mais
Gengis ne remarqua leur présence que lorsque Djebe s’approcha avec deux gamins
en croupe. Ils étaient si noirs de poussière que d’abord Gengis ne les reconnut
pas. Il était courant que des garçons accompagnent la troupe, rendent des
services aux guerriers et battent le tambour quand l’armée se mettait en
formation pour la bataille, mais ceux-là étaient vraiment très jeunes.
    L’un d’eux sourit et Gengis, abasourdi, arrêta son cheval. Mongke
était assis derrière Djebe et Kublai passait la tête par-dessus son épaule. Ils
étaient maigres comme des chatons, brunis par le soleil. Gengis leur lança un
regard courroucé et les frimousses disparurent aussitôt. Le khan adoucit son
expression en se rappelant un temps où le monde entier était une aventure. Ils
n’étaient cependant pas en âge de faire un tel voyage et Sorhatani, leur mère, leur
écorcherait sans doute les fesses quand ils rentreraient. Il se demanda si Tolui,
leur père, savait qu’ils étaient là. Probablement pas.
    — Que dois-je faire d’eux ? demanda Djebe avec
dans l’œil une lueur amusée.
    Les deux hommes avaient envie de sourire. Personne n’avait
dit à ces gamins de rester avec leur mère, ils étaient trop jeunes pour qu’on
pense à leur donner un tel ordre. Ils n’avaient aucune idée des dangers qui
entouraient leur grand-père. Gengis fronça les sourcils d’un air sévère.
    — Je ne les ai pas vus, général.
    Les yeux de Kublai brillèrent soudain d’espoir. Gengis feignit
de ne pas avoir vu le visage enfantin où une croûte de morve séchée reliait le
nez à la lèvre supérieure. Djebe hocha la tête, un sourire relevant un côté de
sa bouche.
    — À tes ordres, seigneur.
    Il inclina la tête et s’éloigna pour ramener les deux garçons
au troupeau de chevaux de rechange.
    Gengis sourit, lui aussi. Il était sans doute meilleur
grand-père qu’il n’avait été père, mais il ne laissa pas cette idée le
perturber indûment.
    Les tumans continuèrent à avancer avec opiniâtreté quand ils
arrivèrent aux confins de la région montagneuse. Ils avaient dû couvrir
quatre-vingts lieues depuis la vallée du Panchir. Gengis se demanda si Djalal al-Din
avait espéré semer ses poursuivants. Il y était presque parvenu les premiers
jours, puis l’armée du khan avait lentement comblé son retard. Lorsqu’elle
sortit de la montagne, le crottin laissé par les chevaux ennemis avait à peine
eu le temps de refroidir. Gengis se tenait en tête avec ses généraux et fut l’un
des premiers à sentir le sol rocailleux faire place à de la terre et à de l’herbe.
D’après ses cartes, il savait que cette plaine s’étendait jusqu’à l’Inde. Il ne
connaissait pas cette contrée, mais cela ne le tracassait pas. Ses éclaireurs
lui apportaient des nouvelles à intervalles de plus en plus courts et il
connaissait la position de l’ennemi.
    Les soldats de Djalal al-Din fuyaient devant ceux qui les
pourchassaient. Pendant plus d’un mois, Gengis avait imposé une allure
infernale à des guerriers fatigués que les maigres rations de lait et de sang
sustentaient à peine les derniers jours. L’Indus coulait devant et l’armée du
prince se ruait vers le fleuve, tentant désespérément d’échapper à l’orage qu’elle
avait attiré sur elle.

 
37
    Djalal al-Din regardait la pente escarpée d’une quarantaine
de pas descendant jusqu’aux eaux gonflées de l’Indus, l’artère qui irriguait un
continent sur
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