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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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aussi surpris que nous de nous découvrir ici, loin
d’Otrar ou du khan. Tu peux parvenir à leur flanc ?
    Djötchi estima la distance avant d’acquiescer. Djebe
souriait comme s’ils discutaient simplement d’un pari sur des lutteurs.
    — Alors, ce sera le plan. J’attendrai qu’ils se soient
épuisés en montant et je m’abattrai sur eux comme une montagne. Toi, tu
attaqueras leur flanc et tu perceras jusqu’au centre. Tes lances te seront
utiles, je crois.
    Djötchi baissa les yeux vers la pente raide.
    — Dommage que nous n’ayons pas de rochers à faire
rouler sur eux…
    Djebe eut l’air étonné.
    — Excellente idée, approuva-t-il. Je donnerais ma
seconde épouse pour avoir aussi des marmites d’huile bouillante mais je verrai
ce que je peux trouver.
    Un instant, chacun d’eux sentit la tension de l’autre et ils
échangèrent un regard dénué de la légèreté de leurs propos.
    — Nous ne pourrons pas en tuer un grand nombre s’ils
sont aussi bons que leurs armes et leurs armures, déclara Djötchi. Je frapperai
leur flanc mais je me replierai pour qu’ils me poursuivent en se séparant du
reste de leur armée.
    — Est-ce la voix de Süböteï que j’entends ?
    Djötchi ne sourit pas.
    — C’est la mienne, général. Je les ferai galoper jusqu’à
l’épuisement, loin de leurs renforts.
    Djebe inclina la tête devant le fils du khan sans lui
rappeler que près de la moitié des hommes du tuman de Djötchi étaient d’origine
jin. Même s’ils montaient des chevaux mongols très résistants, ils n’auraient
pas l’endurance d’hommes nés sur une selle.
    — Bonne chance, général ! lança-t-il à Djötchi en
s’éloignant.
    Le fils de Gengis ne répondit pas, il donnait déjà ses
ordres. Dix mille des guerriers qui se trouvaient derrière la crête se
rassemblèrent rapidement et prirent la direction de l’est pour contourner la
pente. Il ne serait pas facile de charger sur ce terrain argileux peu stable et
Djebe ne savait franchement pas qui avait la tâche la plus dure.
     
     
    Khalifa al-Nayhan était inquiet en montant la colline tandis
que son magnifique hongre peinait déjà dans la chaleur et la poussière. Il
avait grandi dans ces montagnes et connaissait la hauteur qu’il s’apprêtait à
prendre d’assaut. Le shah avait donné ses ordres et Khalifa avait mis ses
hommes en formation sans hésiter mais il sentait maintenant un vide au creux de
son estomac. Après la stupeur initiale de découvrir des éclaireurs mongols à
des centaines de lieues de l’endroit où ils auraient dû être, le shah Mohammed
avait sombré dans une colère que Khalifa le savait capable de nourrir pendant
des jours, voire des semaines. Ce n’était pas le moment de lui suggérer d’attendre
de se trouver en terrain plus favorable.
    Khalifa poussa son cheval sur la pente accidentée, leva les
yeux vers la crête qui semblait si haute. Peut-être n’y avait-il derrière qu’un
camp d’éclaireurs. Le temps qu’il y parvienne, ils auraient peut-être déguerpi
au galop et au moins le shah serait-il satisfait. Nul ne savait comment ces
sauvages avaient réussi à faire plier le genou à un empereur jin et le shah
avait besoin de victoires rapides pour rassurer ses généraux.
    Khalifa chassa ces réflexions de son esprit tandis qu’il
chevauchait, la sueur lui piquant les yeux. Jusqu’à ce jour, l’été avait été
doux, mais monter cette colline était une rude épreuve. Il avait confiance en
ses guerriers, provenant en grande partie de sa propre tribu du désert. Le shah
n’avait rien épargné pour les équiper et, malgré leur poids, les armures, les
boucliers neufs leur donnaient une assurance nouvelle, perceptible. Tous
avaient été choisis avec soin : premiers dans chaque bataille, briseurs de
murailles et d’armées. Il sentait son arc battre contre sa cuisse mais il ne
pouvait pas s’en servir en montant une telle pente. Une fois de plus, il pensa
au shah qui les observait et secoua la tête. Ils vaincraient ou se feraient
tuer. Cela ne faisait aucune différence pour Allah.
    Parvenu à l’endroit le plus escarpé, Khalifa sut qu’ils ne
pouvaient plus revenir en arrière. Les chevaux continuaient à avancer mais le
terrain était encore plus meuble que dans son souvenir et l’allure devenait d’une
extrême lenteur. Se sentant vulnérable, il fit la paix avec Dieu et dégaina son
shamsher, le sabre incurvé qui le servait depuis de nombreuses

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