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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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remarqués mais il hocha la tête en
regrettant que Süböteï ne soit pas là pour estimer les troupes qu’ils devraient
affronter.
    Djebe parla comme s’il faisait déjà son rapport :
    — Double courbure, comme les arcs mongols. Ils ont aussi
de bons boucliers, plus grands que les nôtres. Et tant de chameaux ! Je n’en
ai jamais vu un tel nombre en un seul endroit, ni montés pour la guerre. Sur un
terrain accidenté, ils seront plus rapides que nos chevaux. Il ne faudra pas
laisser l’ennemi profiter de cet avantage.
    Il y avait chez Djebe quelque chose qui égayait l’humeur de Djötchi.
    — Sans oublier ces énormes bêtes, dit le fils du khan. Avec
des cornes, des dents ou je ne sais quoi. Cela aussi sera nouveau pour nos
hommes.
    — Des éléphants, expliqua Djebe. Jelme en a vu à la
cour du Koryo. Ce sont des animaux terrifiants.
    Il fendit l’air de ses deux mains en désignant les ailes
noires de l’armée du shah.
    — Ils utilisent leur cavalerie pour protéger le centre.
C’est là que nous trouverons leurs généraux.
    Du haut de la colline, ils découvraient toute l’armée du
Khwarezm étirée devant eux. Un petit groupe de cavaliers se déplaçait au centre
et Djebe les observa en se suçotant les dents.
    — Tu vois les caisses, sur le dos des éléphants ? Entourées
de cavaliers ? C’est là que sont les officiers.
    Il émit un sifflement bas.
    — Excellente cavalerie. Regarde comme ils restent
parfaitement en formation.
    — Effrayant, murmura Djötchi en détournant les yeux.
    — N’aie pas peur. Je suis là, maintenant, dit Djebe en
riant.
    Djötchi eut un grognement dédaigneux mais il avait vraiment
peur. L’armée de son père pouvait être submergée par une telle multitude dont
les rangs sombres ne révélaient aucune faiblesse.
    Dès qu’ils se montrèrent sur la colline, les deux hommes eurent
conscience d’avoir été repérés. Des cavaliers galopaient dans un sens ou dans l’autre
le long des lignes du shah et les généraux mongols observaient la scène avec
intérêt pour recueillir le plus d’informations possible. Il y avait là un grand
nombre de choses qu’ils ne comprenaient pas. Si Djebe avait entendu Jelme
décrire les éléphants, voir ces gigantesques bêtes dominant les cavaliers
demeurait impressionnant. Leurs grosses têtes semblaient protégées par du métal
brillant aussi bien que par de l’os. Si l’ennemi pouvait les faire charger, il
ne voyait pas ce qui les arrêterait.
    Alors que Djebe se tournait pour indiquer un détail à Djötchi,
un grand nombre de cavaliers ennemis se détachèrent du gros de l’armée et se
mirent en formation dans un tourbillon de poussière. Des cors donnèrent au
reste l’ordre de faire halte et les deux Mongols purent constater en cela aussi
la discipline des hommes du shah. Djebe et Djötchi échangèrent un regard étonné.
    — Ils vont nous attaquer ! Djötchi, tu devrais te
replier pour prévenir ton père. Tout ce que nous avons observé ici sera utile, dans
les jours à venir.
    Le fils de Gengis secoua la tête. Son père ne verrait pas d’un
bon œil qu’il abandonne le terrain. Un éclaireur suffirait pour transmettre les
informations et ils n’étaient pas venus sur les terres du shah pour battre en
retraite devant son armée.
    La présence de Djebe provoquait chez Djötchi un certain
ressentiment. Il avait dû parcourir un long chemin pour se retrouver à la tête
de ses guerriers et il n’appréciait pas de devoir accepter l’autorité d’un
homme plus élevé en grade.
    — Nous avons au moins l’avantage du terrain, fit-il
remarquer.
    Il se rappelait les chevaliers russes qui avaient
péniblement gravi une colline pour venir à lui et connaissait la valeur d’une
position plus haute. Au loin, la troupe massive se mit au trot, provoquant chez
Djötchi une soudaine panique. Il savait qu’il ne pouvait pas lancer son tuman
droit sur les cavaliers khwarezmiens. Il envisagea une course-poursuite qui
étirerait l’ennemi dans la plaine. Ses hommes étaient aussi endurants qu’un
Mongol sait l’être, mais il se demandait si les guerriers jin ne finiraient pas
par être distancés et anéantis.
    L’autre général semblait ne pas soupçonner les pensées qui
tournoyaient dans la tête de Djötchi.
    — Sous le regard de leur shah, ils devront foncer droit
sur nous, prédit Djebe. Sans savoir combien d’hommes nous avons derrière cette
crête. Je dirais qu’ils sont

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