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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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jambes ; d’autres gisaient
sur le sol, immobiles. Khalifa hurla de nouveaux ordres, ses guerriers mirent
pied à terre pour guider leurs chevaux entre les corps disloqués. La distance
les séparant des ennemis se réduisait et Khalifa brandissait son sabre vers eux.
À cent pas, il fut submergé par son désir de tuer. Il avançait plus rapidement
à pied, même si chaque pas dans le sol meuble sapait ses forces. Il montait, prêt
à porter le premier coup et croyant sentir les yeux du shah dans son dos.
    Les Mongols déferlèrent de la crête et descendirent la pente.
Leurs chevaux glissaient, les jambes de devant raides et droites, celles de
derrière repliées. Les guerriers du désert se préparèrent pour le premier choc
mais, à la stupeur de Khalifa, une nouvelle volée de flèches les fit tomber
avant que les deux forces se heurtent. Il ne comprenait pas comment les Mongols
parvenaient à bander leur arc et à tirer tout en guidant leur monture sur une
telle pente, mais leurs traits décimaient ses hommes. Des centaines moururent
et la pluie de flèches fut cette fois suivie par la première ligne mongole qui
vint les heurter de plein fouet.
    La vague des cavaliers du khan écrasa tout sur son passage
par son simple poids. Khalifa, qui se tenait hébété derrière les cadavres de
deux chevaux, vit la charge passer devant lui en grondant, une masse hérissée
de lances qui s’enfonça profondément dans les lignes des Khwarezmiens qui
grimpaient encore.
    Khalifa ne pouvait plus avancer. L’accès était bloqué par
des milliers de Mongols qui dirigeaient leurs chevaux avec leurs genoux en
décochant des flèches sur tout ce qui bougeait. Un long trait le toucha au côté,
transperçant les mailles d’acier de sa cotte comme si elle était de papier. Il
tomba en poussant des cris incohérents et aperçut alors une autre force mongole
attaquant par le flanc.
    Les guerriers de Djötchi assaillirent les cavaliers du shah
juste en dessous de la charge de Djebe. Leurs flèches percèrent une brèche dans
les rangs khwarezmiens et ils s’y engouffrèrent avec leurs lances et leurs
sabres, taillant en pièces les hommes pris dans la mêlée. Khalifa se releva
pour les regarder, la peur lui serrant la gorge. Des flèches sifflaient encore
au-dessus de sa tête mais sa résolution ne faiblit pas. Il vit les deux forces
mongoles se rejoindre au centre et leur masse conjuguée rejeter ses hommes plus
loin encore, presque dans la vallée. Le sol était couvert de cadavres ; des
chevaux sans cavalier galopaient, pris de panique, faisant tomber d’autres
Khwarezmiens de leur selle.
    La charge mongole venant d’en haut avait dépassé Khalifa. Avisant
un cheval dont la bride était coincée sous un mort, il s’élança, ignorant la
douleur de sa blessure au côté, sauta en selle, jeta en jurant son bouclier
percé de flèches. L’air était lourd de poussière et des cris de ses frères
agonisants mais il avait une monture et un sabre, il n’avait jamais demandé
plus. Trente mille de ses hommes avaient survécu et se battaient un peu plus
bas pour contenir le double assaut. Khalifa se rendit compte que les Mongols
avaient jeté toutes leurs forces dans l’attaque et il rugit en dévalant la
pente pour rejoindre ses rangs. Les Mongols pouvaient être arrêtés et brisés, il
en était persuadé.
    Parvenu au milieu de ses guerriers, il beugla ses ordres aux
officiers les plus proches. Un carré commença à se former, protégé par des
rangées de boucliers. Les Mongols qui poursuivaient leur charge tombaient
maintenant sous les cimeterres des guerriers de sa tribu. Khalifa sentait la
bataille comme une chose vivante et savait qu’il pouvait encore transformer ses
pertes en victoire. Bien que harcelés par les Mongols, ses hommes se replièrent
en bon ordre vers la vallée. Khalifa entraîna les ennemis loin de la pente qu’ils
avaient si bien mise à profit et lorsque le sol redevint solide sous les sabots
de sa monture, il donna l’ordre de charger en enflammant ses hommes avec les
paroles du Prophète :
    — Ils seront tués ou crucifiés, ils auront les mains et
les pieds tranchés de côtés différents ou seront bannis de la terre ! Ils
seront tenus en mépris dans ce monde et durement châtiés dans l’autre !
    En l’entendant, ses guerriers redevinrent féroces et
portèrent le combat dans les rangs ennemis. Au même moment, le shah se décida
enfin à envoyer des renforts qui accoururent en

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