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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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sympathie qu’il éprouvait pour lui, il se décida. Il
dégaina son poignard et entailla sa paume.
    Djötchi le regarda fixement puis hocha la tête, imita le
geste et les deux hommes pressèrent leurs mains droites l’une contre l’autre. Ce
n’était pas une mince décision et les hommes qui les entouraient les
observaient en silence.
    Deux éclaireurs apparurent au loin et l’intensité du moment
fut brisée quand les deux généraux tournèrent la tête. La vitesse des cavaliers
leur fit comprendre qu’il y avait du nouveau et Djebe remit à plus tard son
intention de partir.
    C’étaient des hommes de Djötchi et c’est à lui qu’ils firent
leur rapport :
    — Ennemis en vue, général. À douze lieues au sud. Ils
se dirigent vers l’ouest.
    — Combien ? intervint Djebe, incapable de se
contenir.
    Djötchi adressa un signe de tête à l’éclaireur, qui répondit :
    — Je n’ai pu compter un tel nombre d’hommes et de
chevaux. Plus que toute l’armée du khan, en tout cas. Peut-être deux fois plus.
Ils ont avec eux d’énormes bêtes caparaçonnées d’or que je n’avais jamais vues
avant.
    — Le shah est en campagne, déclara Djötchi avec
satisfaction. Mon Cheval de Fer ira le voir. Tes Peaux d’Ours nous
accompagneront ?
    — Je n’aime pas du tout ce nom, Peaux d’Ours, rétorqua
Djebe.
    — Il est beau, pourtant. Mais nous en discuterons en
chemin, dit Djötchi avant de siffler pour se faire amener son cheval.

 
10
    Malgré leur allure rapide sur les pistes des collines que Djötchi
connaissait bien, les deux tumans mirent une grande partie de la journée pour
atteindre l’endroit où l’éclaireur avait repéré l’armée du shah. Dans les
régions montagneuses, il arrivait que deux armées se croisent à une vallée de
distance sans qu’aucune soupçonne la présence de l’autre. Pourtant, si les
estimations de l’éclaireur étaient justes, il était impossible de cacher un ost
aussi vaste. En fin d’après-midi, les deux généraux mongols furent assez près
de l’ennemi pour voir une traînée de poussière rouge flotter dans l’air comme
un faux horizon. Djebe et Djötchi se rencontrèrent pour discuter de ce premier
contact avec les troupes du Khwarezm. Pour des hommes plus âgés, décider de qui
rejoindrait l’autre aurait pu être délicat. Si Djötchi était le fils du khan, Djebe
avait sept années d’expérience de plus. Alors que les fines cicatrices étaient
encore fraîches sur leurs paumes, aucun d’eux n’en fit une affaire. Ils
gagnèrent un point central pour observer l’ennemi et élaborer leurs plans.
    Djebe avait perdu son humeur légère de la matinée. Alors qu’ils
chevauchaient à la tête de vingt mille guerriers, il adressa un signe de tête à
Djötchi. Il avait de l’estime pour le fils du khan en tant qu’homme mais il ne
le connaissait pas en tant que général et il se sentit pour la première fois
agacé de devoir cohabiter avec une autre force sur le terrain.
    Les Mongols franchirent une haute passe en direction de la
traînée de poussière. Devant eux, la lumière devint plus vive lorsque la terre
s’élargit et les deux hommes dirigèrent leurs chevaux vers une hauteur dominant
la plaine qui s’étendait au-delà. Djötchi l’avait déjà reconnue. La poussière
demeurait suspendue au loin comme des nuages d’orage et il avala péniblement sa
salive en imaginant une armée ennemie assez nombreuse pour laisser une telle
trace.
    Enfin les deux généraux firent halte et levèrent un bras
pour arrêter les guerriers qui les suivaient. Leur propre piste soulevait une
poussière que le vent chaud agitait paresseusement. L’ennemi se saurait observé.
    Assis sur leurs montures, Djötchi et Djebe regardaient en
silence l’armée qui grondait à moins d’une demi-lieue de distance. C’était une
force capable d’écraser les tumans de Gengis, tant grâce à ses fantassins qu’au
nombre immense de cavaliers composant ses ailes. Le fond de la vallée, plat sur
plusieurs lieues, semblait trop étroit pour contenir une telle multitude.
    Même d’aussi loin, Djötchi distinguait des lances semblables
aux pins d’une forêt. Dans la lumière cuivrée du soleil, les armures
étincelaient. Il se tourna pour voir la réaction de Djebe et constata que l’autre
général, penché sur sa selle, observait l’ennemi avec fascination.
    — Tu vois leurs arcs ? demanda Djebe, les yeux
plissés.
    Djötchi ne les avait pas

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